Mohamed Aïssa accuse des personnalités de l’opposition de pousser les jeunes à la «harga»
Par Hani Abdi – Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, accuse des personnalités politiques de l’opposition de pousser les jeunes Algériens au désespoir, à travers un discours des plus alarmistes et noircissant la situation générale du pays. S’exprimant sur le phénomène des harraga, qui prend de l’ampleur ces derniers mois, Mohamed Aïssa ne lui trouve aucune autre explication que le discours alarmiste de certains acteurs de l’opposition qui condamnent presque le pays au chaos.
Le ministre des Affaires religieuses considère ainsi ceux qui tentent de rejoindre l’autre côté de la Méditerranée dans une pirogue de fortune comme des gens «inconscients» des risques qu’ils prennent ou bien «suicidaires». Dans les deux cas, Mohamed Aïssa estime que la responsabilité de ces «experts» ou «hommes politiques» qui véhiculent un «discours de désespoir» est bel et bien «engagée». Pour contrer ce discours noircissant la situation de l’Algérie, le ministre des Affaires religieuses décide ainsi d’actionner les 32 000 mosquées.
Selon lui, le Haut Conseil de la fatwa a déjà déclaré «haram» la «harga». La fatwa de ce haut conseil sera reproduite dans toutes les mosquées d’Algérie afin de faire comprendre aux jeunes que leurs actes de tenter de traverser clandestinement la Méditerranée est d’un point de vue religieux prohibé et d’un point de vue juridique illégal. Le ministre des Affaires religieuses ne va pas se limiter à cela. Il a également instruit les imams à véhiculer à travers leurs prêches l’espoir et à présenter l’Algérie sous un autre regard, celui d’un pays stable qui fait des pas de géants pour relancer son économie et sortir de sa dépendance aux hydrocarbures.
La sortie du ministre des Affaires religieuses intervient après l’alerte lancée récemment par les Garde-côtes sur la multiplication des tentatives de rejoindre l’autre bout de la Méditerranée à travers des embarcations de fortune tout au long de la bande côtière. Il est à rappeler que la loi algérienne punit la sortie illégale du territoire national. Le phénomène de la harga a été expliqué par le secrétaire général du RND et néanmoins Premier ministre, Ahmed Ouyahia, par le mal vivre et l’enfermement de la société dans le conservatisme. La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a, quant à elle, considéré le retour de ce phénomène comme la conséquence directe de la crise financière qui secoue le pays et les mesures d’austérité qui en découlent.
H. A.
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