Benghebrit : «Toutes les ressources seront mobilisées pour rattraper les cours»

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La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit. New Press

«Toutes les ressources» du secteur de l’éducation seront mobilisées pour rattraper aux élèves le retard accusé dans les cours en raison de la grève à laquelle a appelé le Cnapeste, a assuré jeudi la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit. «Toutes les ressources disponibles seront mobilisées pour rattraper le retard accusé dans les enseignements», a affirmé Mme Benghebrit dans une interview au quotidien El-Watan, soulignant que «l’administration veillera à la préservation du service public de l’éducation».

«Toutes les mesures ont été prises tant au niveau pédagogique par l’adaptation des emplois du temps, la révision des progressions pour mieux réguler les programmes d’enseignement en fonction du temps perdu, le suivi des remplaçants dans la classe et leur accompagnement par la formation dans le cadre de regroupements, mobilisation de certains retraités», a-t-elle expliqué. Il est prévu également «la mise à disposition de la plateforme didactique de l’ONEFD qui contient un nombre considérable de cours, d’exercices, de corrigés qu’administratif, par le remplacement des grévistes à travers deux procédures, à savoir le recours à la plateforme de recrutement qui contient un vivier de candidats potentiels à l’enseignement, qui, pour rappel, ont été tous admis au concours de recrutement organisé par le ministère, et la suppléance en tant que de besoin», a ajouté la ministre.

Revenant sur la grève illimitée du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (Cnapeste), déclarée illégale par la justice, la ministre a indiqué que 581 enseignants grévistes ont été radiés, précisant que les 2es mises en demeure vont être adressées aux autres enseignants en situation d’«abandon de poste». «Jusque-là, 581 enseignants ont été radiés et nous sommes en train d’envoyer les 2es mises en demeure au reste des enseignants qui sont en situation d’abandon de poste, après que nous leur ayons communiqué par voie d’huissier l’arrêt de justice, décrétant illégale cette grève», a affirmé Mme Benghebrit.

A propos du taux de suivi de la grève, la ministre a indiqué que celui-ci est «faible», précisant qu’«il était à 5,82%, le 30 janvier 2018, il est aujourd’hui de 4,51%». «Ceci dit, a-t-elle souligné, même si le taux était de 1%, cela nous interpellerait, car cela voudrait dire que quelque part, il y a des élèves qui sont privés d’enseignement et cela porte atteinte au principe d’équité qui est au cœur de la politique éducative nationale». «Nous assumons pleinement nos responsabilités, celles, en premier lieu, de préserver le droit à l’éducation de nos enfants. Notre position a été confortée par la justice, qui a statué et a qualifié d’illégal le mouvement déclenché par le syndicat (Cnapeste). La règle de droit et les arrêts de justice doivent être respectés», a-t-elle indiqué, en outre.

Mme Benghebrit a réitéré dans le même sillage que le droit à la grève est un «droit constitutionnel que nous respectons et acceptons d’autant qu’il traduit une dynamique du front social et le degré de démocratie atteint par notre pays». Cependant, elle a souligné que «la grève, notamment dans le secteur stratégique de l’éducation nationale, doit être l’ultime recours et ne doit pas s’inscrire dans la durée. Ce que nous dénonçons, c’est le qualificatif d’illimité qui ne figure nullement dans les textes législatifs et réglementaires», a fait savoir la ministre. «Notre responsabilité est grande, nous n’avons pas le droit de compromettre l’avenir des générations montantes, les femmes et les hommes de demain», a-t-elle souligné, en réitérant sa disposition à recevoir les représentants du Cnapeste, à condition que ces derniers cessent leur grève «illégale».

Dressant un bilan des grèves qui secouent le secteur, de manière récurrente et cyclique depuis des années, elle a indiqué que «les analyses faites au niveau du ministère ont révélé que sur une dizaine d’années, équivalentes à la durée de vie d’une cohorte d’élèves, deux années d’apprentissages ont jusque-là été perdues. Il s’agit aujourd’hui d’arrêter une telle érosion des apprentissages».

R. N.

Comment (3)

    Anonyme
    16 février 2018 - 11 h 02 min

    Tous les citoyens progressistes, motivés pour une école moderne,et soucieux de la scolarité de leurs enfants, vous soutiennent madame la ministre.
    Aux parents soucieux d’aider leurs enfants à rattraper le retard scolaire, engendré par les mouvements de grève: Sachez que la plateforme didactique de l’ONFED est un outil pédagogique riche en exercices dans toutes les disciplines et pour tous les niveaux.
    Bon courage à tous.

    MELLO
    16 février 2018 - 10 h 42 min

    L’éducation nationale, un terme très noble, un monde universel ouvert sur les connaissances et les ressources humaines. Or en Algérie, et depuis des lustres, le niveau intellectuel est inversement proportionnel au niveau de responsabilité au sein des institutions. Dire que tous les moyens existent pour pouvoir rattraper les cours perdus , c’est méconnaître cette capacité, limitée,des élèves à emmagasiner les connaissances dispensées. Déjà, en temps normal, des difficultés d’apprentissage sont enregistrées, que dire alors des rattrapages , sous toutes ses formes. Il faudrait reconnaître que le système d’enseignement , en Algérie, s’est dégradé avec le temps,y compris dans des pays avancés , où des réformes profondes sont en cours d’élaboration.
    Quant au licenciement des enseignants grévistes, c’est une aberration , eu égard, comme on le sait, à la non séparation des pouvoirs exécutif et juridique, où le premier interfère sur le deuxième, mais il existe d’autres mesures , comme la suspension des salaires pour les enseignants grévistes.
    Madame la Ministre doit le savoir, sans doute, que ce sont les élèves qui dictent « leurs lois » depuis longtemps et cette « attaba » ne va pas leur échapper.

    anonyme
    16 février 2018 - 7 h 06 min

    Courage Madame la Ministre, l’Education Nationale n’est pas du ressort des arriérés qui ont déjà abruti pas mal d’enseignants et élèves, étudiants et profs d’université.

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