La revanche

Russie classes
Les président russe, Vladimir Poutine, et chinois, Xi Jinping. D. R.

Par Rabah Toubal – Minées par le carriérisme effréné de leurs classes politiques avides d’avantages matériels et financiers et de privilèges de plus en plus coûteux pour les budgets de leurs pays respectifs, les affaires scabreuses et les scandales politico-financiers qui les secouent régulièrement, les démocraties libérales, fondées sur un multipartisme trompeur qui a montré ses limites, sont aujourd’hui ouvertement rejetées et leurs dirigeants désavoués par les peuples excédés par les abus, méfaits et forfaits des hommes politiques à qui ils préfèrent les figures neuves et propres de la société civile.

Ainsi, face à l’instabilité chronique et aux crises durables engendrées par ce constat de carence, pour le moins alarmant, les régimes dits totalitaires, à parti unique et opposition officielle, du Nord ou du Sud, apparaissent comme les véritables garants de la cohésion sociale, de la stabilité politique et de la sécurité de leur pays.

En sa qualité de tête de file de ces derniers, sous le regard placide du panda chinois, dont le chef suprême, le président Xi Jinping, vient d’être assuré du mandat à vie par le Congrès du PCC, qui a balayé d’un revers de main ferme l’une des dernières réformes «démocratiques» de Deng Xiaoping, à savoir la limitation à deux des mandats à la tête du PCC et donc de l’Etat chinois, la Fédération de Russie de Vladimir Poutine collectionne les succès diplomatiques et militaires dans les champs où elle intervient. Que ce soit à ses frontières ou loin d’elles, comme en Syrie et en Libye, par exemple.

Au moment où l’imprévisible Donald Trump, à l’exception d’Israël qui est traité comme une affaire interne, lâche, les uns après les autres les fidèles et traditionnels alliés de son pays pour des considérations essentiellement économiques, en Amérique du Nord ou en Europe occidentale, et considère que les dictateurs arabes étaient mieux que les dirigeants que le «printemps arabe» a portés au pouvoir, le nouveau Tsar de Moscou réitère fermement le soutien total de la Russie à ses alliés, qui sont majoritairement des pays à régimes totalitaires ou semi-démocratiques, et les assure de l’utilisation en leur faveur, chaque fois que de besoin, du veto au Conseil de sécurité de l’ONU et de leur protection avec le gigantesque et sophistiqué parapluie nucléaire russe.

Belle leçon de solidarité entre pays qui ont tous pâti de la perversité de l’impérialisme occidental et voient en la démocratie, en ses valeurs douteuses, dans l’injustice sociale qui la sous-tend, en ses ingérences «humanitaires» et en sa mondialisation, des chevaux de Troie destinés à perpétuer leur domination sur les pays du Sud notamment, pour continuer à piller leurs richesses naturelles non renouvelables et leurs ressources financières, et à maintenir dans l’ignorance et la dépendance leurs populations de plus en plus nombreuses et influencées par le mode de vie occidental.

Dictateurs du monde entier, vous avez le vent en poupe ! C’est ce vent-là qui va déterminer la direction que doit prendre le vaisseau mondial et non pas les girouettes occidentales, dont même celle qui a obtenu de bons résultats économiques en 2017 et avant, en l’occurrence l’Allemagne de l’inusable Angela Merkel, a été mise en minorité par son peuple, désarçonné par le fougueux Trump.

R. T.

Comment (7)

    Anonyme
    10 mars 2018 - 2 h 59 min

    Poutine est un allié sûr, qui tient tête à toutes les pseudo démocraties occidentales. Le vieux continent est en déclin, et sa politique s’essouffle,
    parce qu’elle se nourrit du sionisme et de l’argent sale des banques, et non de la richesse du partage, de la coopération et de l’amitié entre les peuples. L’intérêt est seul maitre du jeu.
    Le  » nouveau Tsar  » de Russie a au moins l’élégance d’offrir son parapluie sécuritaire à ses alliés, ce qui n’est pas le cas de certains chefs d’État qui sont à la tête de ces pseudo démocraties occidentales.
    A contrario, elles déploient une panoplie de stratèges et moyens,
    pour justifier la fin, prêtes à semer le chaos et à s’ingérer pour piller, et dépecer des pays qui se trouvent à des milliers de km de leur sol. La question du Sahel en est un exemple criard.
    Comparé à certains chefs d’État occidentaux, Poutine est un vrai gentleman. Son coup de maître pour aider Assad à se débarrasser des terroristes et des miliaires US, du sol Syrien,restera dans les annales de l’histoire.

    PREDATOR
    9 mars 2018 - 22 h 55 min

    Longue vie à son excellence Mr POUTINE

    Abou Stroff
    9 mars 2018 - 22 h 09 min

    (…)
    « La revanche » titre R. T., parlant de la faillite des régimes dits démocratiques face à la puissance émergente des régimes dits totalitaires.
    en fait, la revanche, si revanche il y a, est, à mon humble avis, la revanche de la réalité objective (où la contradiction est le moteur de l’histoire) sur les discours qui veulent nous faire prendre des vessies pour des lanternes.
    en effet, il faut être d’une naïveté incommensurable pour croire qu’il existe une démocratie dans l’absolu.
    dans les formations sociales dites démocratiques, la seule démocratie en action est la démocratie bourgeoise, c’est à dire le système idéologique qui impose les valeurs de la bourgeoisie comme idéologie dominante et qui permet à la classe capitaliste de pérenniser son pouvoir sur les autres couches sociales afin d’assurer l’accumulation du capital dans les conditions les meilleures.
    quant aux formations sociales pré ou proto-capitaliste, elle ne peuvent objectivement pas se référer à la démocratie bourgeoise puisque la classe qui porte les valeurs de cette dernière est encore en formation quand elle n’est pas simplement inexistante.
    moralité de l’histoire: la superstructure politico-idéologique « flotte » rarement dans le vide mais repose sur une base matérielle qui lui imprime un sens. en d’autres termes, parler de démocratie bourgeoise au sein d’une formation sociale où la bourgeoisie n’est pas la classe hégémonique est aussi inapproprié que dessiner un cercle carré.
    PS1: les formations sociales pré ou proto-capitalistes ont, de mon point de vue, besoin d’HOMMES D’ ETAT, c’est à dire de visionnaires qui favorisent la surdétermination du politique sur l’économique et pousse ce dernier à se transformer malgré l’absence de conditions objectives pour la transformation. en d’autres termes, sans bouleversements profonds initiés par le ou les visionnaires, les formations sociales pré ou proto-capitalistes du moment continueront à subir le diktat des puissances impérialistes sans aucun espoir d’y échapper.
    PS2: la Chine, la Russie, Cuba, le Vietnam, etc. sont dirigés par des HOMMES d’ETAT qui prennent en charge les questions de l’heure et dirigent la transformation en profondeur de leur société. par contre, les pays où des hommes (AVIDES) de pouvoir sont au poste de commande, continuent à patauger dans la gadoue et à s’enliser dans la médiocrité sans espoir d’en sortir.

    kabilo 2
    9 mars 2018 - 19 h 22 min

    oui,vive poutine ;seul homme capable de sauver des peuples d’une democratie hypocrite.

    OK
    9 mars 2018 - 15 h 56 min

    Vive Poutine

    Tin-Hinane
    9 mars 2018 - 15 h 53 min

    Merci Rabah Tobal pour cet excellent article. Oui en fait les dictateurs ont le vent en poupe et tant mieux ! nous sommes fatigués de la comédie de la démocratie, les peuples ont le droit de choisir à qui confier le pouvoir et le mode de gouvernance. Il faut comprendre ça les arrangeait trop de traiter les présidents intègres et honnêtes de dictateurs et bien soit ce sont des dictateurs, tous ceux qui agissent pour le bien de leurs peuples sont des dictateurs et alors ??? apparemment il n’y a pas beaucoup de peuples qui veulent de leur démocratie décadente et corrompue sauf bien-sûr ceux qui leur ressemblent. Vive les dictateur du 21e siècle et vive les dictatures !

    Ben
    9 mars 2018 - 8 h 50 min

    Bonjour. Ass n wassa (today) je constate que les diffférences entre les sociétés dites totalitaires et celles se cosidérant démocrates s’estampent à grande cadence et l’on s’achemine vers une globalisation inévitable, mais comme perçue par les peuples et non comme conçue par les maitres penseurs. Cependant, les peuples qui n’observent pas mother nature de près risquent de rater les détails importants qui permettent une conception ‘vivante’ du comment gérer la cité. Il ne faudrait pas non plus trop se laisser coller à la nature car l’homme est aussi une créature pourvue d’adaptabilité et doit seulement déceler les bons signaux et se doter de bon moyens pour bien les interpréter et en tirer les enseignements nécessaires. L’école n’est jamais à perdre de vue dans tout celà. Sauf si on veut continuer à essayer des modèles dans l’espoir de trouver un jour les fringues qui nous conviendraient.

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