Arrêt total de leur activité à parti du 29 avril : les médecins résidents radicalisent leur mouvement
Par Hani Abdi – La situation semble se corser dans le secteur de la santé. Réagissant à la violente répression mardi de leur rassemblement devant l’Assemblée populaire nationale (APN), les médecins résidents décident de radicaliser leur mouvement de protestation. Ils lancent un préavis d’arrêt de toute activité de gardes d’urgence dans les structures de santé à partir du dimanche 29 avril. L’annonce a été faite par le Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra), qui dialogue depuis plus d’un mois avec le ministère de la Santé sans parvenir à une solution définitive aux problèmes soulevés par cette catégorie du personnel de la santé.
Le Camra qualifie de d’«inacceptable» le traitement réservé aux résidents, venus nombreux protester contre le projet de loi sur la santé en débat depuis quelques jours à l’APN. «Des centaines de résidents ont été insultés, tabassés, matraqués, tasés, des femmes dévoilées et plusieurs blessures graves constatées, telles que des fractures, des entorses, des plaies, des ecchymoses…», a relevé le Camra, qui refuse de se taire face à cette nouvelle vague de répression qui nous rappelle, à bien des égards, celle de janvier dernier. La violente répression de cette action de protestation est, pour ce collectif autonome, un «mauvais signal» donné par les autorités aux médecins résidents et une preuve de leur manque de volonté d’accéder à leurs revendications.
Le Camra estime qu’une telle attitude des autorités, «qui ont fait preuve d’autoritarisme», pousse le mouvement de protestation légitime des résidents au pourrissement. «Pour toute cette injustice subie, tout ce déshonneur et cette amertume, nous appelons à la mobilisation de tous les résidents et à l’arrêt total et inconditionné de l’activité de gardes d’urgence dans tous les services à travers le territoire national à partir du 29 avril et à participer aux actions nationales prochaines, et ce, jusqu’à l’obtention de nos revendications légitimes», a souligné le Camra dans un communiqué.
Les médecins résidents, en grève depuis six mois, ont appelé à cette journée de protestation hebdomadaire en vue de maintenir la pression sur les autorités, sachant qu’ils continuent à dialoguer avec le ministère de la Santé sans aboutir à une solution consensuelle des problèmes soulevés, particulièrement les points relatifs à la suppression du service civil et au statut particulier. Les médecins résidents ont rejeté les propositions de réaménagement de la durée du service civil. Pour eux, c’est un système qui a échoué et qu’il faudra remplacer par un autre, plus incitatif. A leurs revendications connues, ils ajoutent le refus de la nouvelle loi sanitaire en débat au sein de l’APN.
H. A.
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