Exercice naval de l’ANP : une réponse aux manœuvres de l’Otan au Maroc
Par R. Mahmoudi – Commentant l’exercice de débarquement naval effectué par les forces combinées de l’ANP, dimanche, au niveau de la base principale de Mers El-Kebir, le rédacteur en chef du site Menadefense, spécialisé dans les questions de défense dans la région du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, estime qu’il s’agit des plus importantes manœuvres de l’ANP depuis des années.
Interrogé par l’agence turque Anadolu sur d’éventuels liens avec les frictions que traversent actuellement les relations algéro-marocaines, le chroniquer et expert militaire Akram Khrief exclut l’hypothèse que cet exercice de l’ANP puisse être un message au royaume du Maroc pour la simple raison que «l’armée algérienne ne considère pas son homologue marocaine comme un rival dans la région».
Selon l’expert militaire, l’exercice des forces combinées de l’ANP à Mers El-Kebir intervient «en réponse aux manœuvres Eager Lion effectuées, il y a quelques semaines, par les armées américaine et britannique au Maroc».
En effet, fin avril dernier, le sud du Maroc avait abrité l’exercice annuel baptisé «Eager Lion», au cours duquel des unités militaires de quinze pays d’Europe et d’Afrique ont participé aux côtés des forces armées américaines. Le royaume de Jordanie avait accueilli les quatre premières éditions de ces manœuvres militaires communes, lancées en 2010.
Officiellement, ces exercices, auxquels l’Algérie n’a jamais participé, visent à initier les armées de certains pays arabes aux méthodes de lutte contre le terrorisme et la subversion, ainsi qu’aux communications stratégiques, aux opérations de recherche et de sauvetage, à la protection des sites névralgiques et à la lutte contre le cyberterrorisme. Mais, dans les faits, ils contribuent à prémunir des pays situés, à l’exemple de la Jordanie, au confluent de plusieurs zones de tension et qui subit notamment les contrecoups de la crise syrienne, avec le flux des réfugiés qui traversent la frontière, estimés à près d’un million.
Pour le cas du Maroc, la crainte d’un conflit armé dans la région, au vu des tensions exacerbées avec le Sahara Occidental, et qui risque d’engendrer une crie migratoire sans précédent, aurait inspiré aux puissances occidentales, alliées de Rabat, cette mesure de prévention.
R. M.
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