Une journaliste d’El-Moudjahid injustement suspendue
Par Houneïda Acil – Une consœur du journal El-Moudjahid, Wassila Benhamed, vient d’être suspendue le jour de l’Aïd El-Fitr par le directeur général, Achour Cheurfi, sans aucun motif, comme l’indique la lettre de suspension adressée à son intention en notre possession. Selon la déclaration de l’Inspection du travail, le PDG du journal devait mentionner le motif de cet arrêt et la date de reprise du travail. Chose qui n’a pas été respectée, selon cet organisme.
Cette suspension intervient quelques jours avant la comparution de la journaliste et du fils du PDG du journal, Youcef Cheurfi, qui travaille comme photographe au sein du même quotidien, devant la justice pour coups et blessures. En effet, la journaliste a été tabassée par le fils du PDG, le mois d’août 2017, au sein même de la rédaction du journal et devant ses collègues. Refusant de se soumettre au diktat du plus fort, la journaliste dépose plainte. Youcef Cheurfi écope d’un mois de prison avec sursis et de dix mille dinars d’amende.
Depuis, selon la victime, le PDG du journal n’a pas cessé de la harceler en lui donnant des avertissements, des blâmes et des mises à pied. «Depuis le mois d’août, il me harcèle sans cesse. Il m’a donné un avertissement, deux blâmes et deux mises à pied. On m’envoie en couverture d’événement, mais mes articles restent non publiés. Il m’a aussi supprimé la prime de rendement», a-t-elle indiqué tout en faisant savoir, avec une voix tremblante, qu’il l’a même privée de son droit au congé pour le décès de son père.
Nous sommes en présence d’une forme d’abus de pouvoir typique dans l’intention de porter préjudice à cette journaliste qui n’a que la voie de la justice pour réclamer ses droits. La corporation appelle le ministère de tutelle à intervenir en urgence, non pas en donnant des garanties que cela ne se reproduira plus – comme cela a toujours été le cas –, mais pour que de tels agissements ne se reproduisent plus à l’avenir et que la journaliste obtienne ses droits. Le gouvernement a du pain sur la planche, dans ce sens qu’il est appelé à mettre un terme aux agissements de certains responsables de la fonction publique qui se voient comme gérant un bien privé.
H. A.
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