Sur un baril de poudre

mouvement Ouyahia
Que traduit la réaction d'Ahmed Ouyahia : maladresse ou incompétence ? ©Toufik Doudou/PPAgency

Par R. Mahmoudi La réponse du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, hier, au mouvement de contestation qui monte dans le Sud traduit un sentiment d’impuissance qui fait peur. Au lieu d’annoncer des mesures concrètes pour satisfaire, au moins en partie, les revendications urgentes et légitimes des populations de cette région du pays et de leur donner par-là espoir,  Ahmed Ouyahia, au nom d’un certain discours de vérité, a choisi de s’en prendre aux manifestants, en les accusant d’avoir opté pour l’émeute et la casse pour exprimer leurs doléances.

S’il est bien raison de condamner le recours à toute forme de violence, il y a bien, à côté, beaucoup de choses à faire ou à suggérer. Son prédécesseur, Abdelmalek Sellal, s’était, face à la même situation à Ouargla, bien démené pour tenter de calmer les esprits, en dépêchant ses ministres et en faisant des promesses d’emploi et de création d’un certain nombre de projets de développement, dans l’urgence. Hélas ! les promesses n’ont pas été tenues, et cela a dû aggraver les rancœurs dans ces villes qu’on avait abandonnées, et dont on se rendait compte sur le tard qu’elles étaient assises sur un baril de poudre.

C’est l’occasion pour l’actuel gouvernement de remédier à ces défaillances et de prendre en charge l’affaire, plus sérieusement, avant que la situation ne déborde et devienne incontrôlable. Hier, c’était Béchar, Adrar et Ouargla ; aujourd’hui, c’est Djelfa. A ce rythme, il ne faudrait plus s’étonner que les émeutes puissent gagner encore d’autres villes et embrasent toute la région. L’indolence des pouvoirs publics en est le meilleur viatique.

R. M. 

Comment (8)

    Anonyme
    31 juillet 2018 - 21 h 57 min

    Suite au mépris et au peu d’égards infligé au chef du ârch des Ouled Naïl (Djelfa),feu Colonel Ahmed Bencherif le jour même de ses obsèques,la présidence a pris la décision de limoger le ministre des moudjahidine Tayeb Zitouni et le wali de Djelfa Ganfaf Hamma,dont les fonctions sont gelées depuis 4 jours maintenant.
    712 militants RND se sont retirés du parti RND en 24h,dont de nombreux élus locaux, et l’opération se poursuit.
    Les citoyens de Djelfa racontent
    qu’en 2011un litige serait intervenu entre Ouyahia, et feu Colonel Ahmed Bencherif, et aurait définitivement séparé les 2 hommes.
    Qui est qui le plus rancunier des deux?

    lhadi
    30 juillet 2018 - 15 h 48 min

    La politique de décentralisation ou de déconcentration que je préconise est une assurance tous risques contre les brasiers des régions déshéritées.

    Cette politique aura pour but principal de répartir harmonieusement sur le territoire la production des richesses. Elle visera à résoudre le problème de l’emploi, conséquence du développement très inégal des activités et des régions. Et en particulier, elle tendra à réaménager et réanimer les régions, à les rééquilibrer, et les faire sortir du sous-développement régional.

    Il n’est rien de plus normal et de plus indispensable que de donner les moyens et les prérogatives, que la constitution lui confère, à un gouvernement de compétences de jouer le rôle d’avant-garde qui fait de lui l’instrument indispensable des grandes transformations politiques, économiques, sociales, culturelles et morales qu’appelle notre temps.

    Dans cet esprit, je sollicite, humblement et respectueusement, le Président de la république, affaibli par les choix politiques d’une vision dogmatique, de prendre acte afin que la maison Algérie s’affranchisse du pandémonium voulu et entretenu par les récipiendaires de l’absurde.

    Fraternellement lhadi
    ([email protected])

    MELLO
    30 juillet 2018 - 10 h 14 min

    Le geste de son doigt sur la photo, est revelateur d’une personne qui ne croit pas a ce qu’il dit. Les mouvements ou autres manifestations populaires sont un signe de prise de conscience des citoyens qui ne veulent plus se comporter comme le veut ce pouvoir , c’est a dire des «  moutons ». La prise en charge des doleances des citoyens passe inevitablement par une decentralisation de responsabilites, c’est a dire casser ce centralisme politique d’Alger. Pourquoi ne pas mettre en place des circoncriptions ( Etat federal) ou des federations avec une certaine autonomie. Il est clair qu’on ne peut pas gerer le Sud a partir d’Alger , comme on gere le Nord ; chaque region a ses propres specificites. Sachant que les walis n’ont pas assez de prerogatives, et ce depuis leur «  invention » , il est indispensable de reflechir une nouvelle organisation territoriale pour ce plus grand pays d’Afrique. Pas si loin de chez nous , des exemples de reussites sont a mediter : Suisse, Allemagne, Suede , Filande , sans oublier cette grande Russie.
    Les revendications des citoyens n’etant pas ecoutees d’Alger, alors pour se faire entendre, ils vont bruler des pneus, barrer les routes , casser les edifices publics ou prendre en otage des reponsables locaux. Mr Ouyahia doit comprendre ce phenomene.

      Anonyme
      30 juillet 2018 - 13 h 58 min

      ouyahia est la cause principale du blocage et du recule de l Algérie dans tous les domaines ! au temps du défunt houari boumedienne ; rare des agressions en plein jour et de nuit . les femmes algériennes circulaient tard le soir sans êtres inquiètes !le si ouyahia a tisse la toile des énarques qui sont ses amis de classe (ENA) a travers toutes les wilayas et qui sont composes de walis , chefs de daira , sg , chef du cabinet ….et qui sont bien payes et avec une retraite dorée ( retraites spéciaux pour les hauts cadres de l état ) !ces énarques au départ étaient destines a être des scribouillards au service des hommes politiques ; et maintenant ces bureaucrates sans aucune compétence ,se retrouvent ministres, ambassadeurs …a la place des hommes politiques ! mieux ces énarques bloquent toutes bonnes initiatives venant d un partis politiques ! maintenant la population a compris le jeu et Bedoui a failli être lynche si ce n est l intervention des services de sécurité ! et ça c est le bilan de fakhamatouhou !

        MELLO
        30 juillet 2018 - 15 h 05 min

        Du temps de feu Houari Boumedienne, aucun salafiste, aucun « belhadjiste » ne peut parler , ni sortir avec son kamis et sa sale barbe. La PM ( Police Militaire) patrouillait a 5 le long des trotoires et gare a celui qui se met de travers. La securite’ etait le point fort de l’epoque, des Algeriens, en famille, passait la nuit a la belle etoile, sans que quiconque … Aujoud’hui, meme a la maison , l’Algerien ne se sent pas en securite’, par la faute de ces gouvernants de derniere heure.
        Mais, ils finiront tous par payer et la main de Dieu est assez grande.

    Anonyme
    30 juillet 2018 - 9 h 13 min

    Ouyahia a raison. On ne peut pas à chaque fois que l’on a un désaccord ou on obtient pas les choses dans la minute, tout casser et manquer de respect aux institutions. On est sensé être un Etat de droit mais le président à échouer sur toute la ligne dans ce domaine. Il est le premier responsable de cette situation en ayant manqué d’ambition, de vision pour le pays. Dilapider les biens publics, faire dans le populisme et tout accès sur le sécuritaire ne font pas une politique sociale, économique nous sommes revenus à la case de départ par sa faute.

    Anonyme
    30 juillet 2018 - 8 h 35 min

    Ces mouvements de contestation même s’ils ont une part de réelles doléances sont manipulés de l’étranger cf. révolution de jasmin zerma, Libye, la Syrie…origine sioniste systématique.

    Ashtough
    30 juillet 2018 - 8 h 08 min

    Si dans ce pays on avait un président au sens vrai . Si dans ce pays on avait des responsables solidement instruits au lieu du béni amisme. Je souhaite que 2019 soit la fin d une époque et le début d une autre , sinon les jeux seront fait sans nous.les occidentaux n ont pas peur des dirigeant mais d un peuple insoumis . S ils se rendent compte que le régime peut faire ce qu il veut alors bonjour le droit d ingerence.

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