L’Etat supprime la TVA pour le maïs et le soja destinés à la filière avicole

Agriculture Bouazghi
Le ministre de l'Agriculture, Abdelkader Bouazghi. New Press

Par Hani Abdi – Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural réagit à la hausse vertigineuse de la viande blanche. Dans un communiqué rendu public aujourd’hui, le département de Bouazghi annonce avoir pris des mesures pour relancer la filière. Le ministère de l’Agriculture affirme avoir décidé de supprimer la TVA pour les graines de maïs afin de préserver cette filière qui fait face à d’énormes difficultés, liées essentiellement à la cherté de l’aliment. Une cherté induite par la dépréciation du dinar par rapport à l’euro.

En effet, le prix de la tonne de maïs qui valait 27 000 DA au début de 2017 coûte aujourd’hui plus de 35 000 DA, et la tonne du soja est passée de 65 000 DA à plus de 70 000 DA. Des augmentations qui ont mis la filière en difficulté en raison du surcoût de production que cela induisait. D’ailleurs, beaucoup d’éleveurs ont abandonné la filière et décidé de faire autre chose. A cela s’ajoutent les dégâts causés par les aléas climatiques.

Ces derniers mois ont connu de fortes chaleurs qui n’ont pas été sans conséquence sur la filière qui a enregistré d’importantes pertes. Rien qu’à Sidi Bel Abbès, 12 000 têtes de poulet ont été perdues dans un incendie qui s’est déclenché à cause des fortes chaleurs. Mais il n’y a pas que cela. La décision du ministère de supprimer la TVA vise dansun premier temps à redonner de l’espoir aux éleveurs afin qu’ils poursuivent leur activité. Le but est de maintenir l’offre sur le marché afin d’éviter la hausse des prix de la viande blanche, telle que celle qu’on vit aujourd’hui. Le kilogramme de la viande de poulet est passé, en effet, de 320 DA durant le mois de juin à plus de 500 DA en ce début du mois d’août. La hausse est nationale.

H. A.

Comment (9)

    Anonyme
    9 août 2018 - 14 h 50 min

    Suppression ou pas les fabricants vont saisir cette occasion pour se mettre 17% du prix de l’aliment en poche ,tant que la tva sur l’aliment lui même fabriqué n’est pas supprimée.l’eleveur de dindonneaux ne bénéficera de rien et restera le dindon de la farce.

    Mouloud
    8 août 2018 - 10 h 40 min

    Supprimer la TVA, en catastrophe, dénote une gestion au pifomètre comme le dit si bien notre ami Belaid qui semble bien connaitre le secteur.
    Pour ma part, je reviendrai sur une autre abbération. Pourquoi l’état subventionne la farine blanche boulangère dont une partie estdétournée par les patisserie qui nous refourguent leur poisson entre 50 et 100 DA pièce.
    Primo, il est prouvé que cette farine est nocive pour la santé, notamment cause de colopathie et diabète qui alourdissent donc, en plus de la subvention,la facture médicale. Secundo, la farine complète qui est saine coutera moins cher, sera bénéfique pour notre santé (apports en complexe B, fibres, etc.), réduira la facture alimentaire et médicale et stoppera le détournement par les tapissiers.
    Pour ceux qui veulent continuer à s’empoisonner avec la farine blanche, ils n’auront qu’à en payer le prix (au propre et figuré).
    Je ne terminerai pas sans soulever le problème des améliorants qui sont un poison dans le poisson et cancérigènes.
    Voilà messieurs les sinistres, le petit peuple se casse la tête à votre place ; quoique certains diront que vous savez ce que vous faîtes.

    Anonyme
    7 août 2018 - 12 h 21 min

    A si rezki de bekcourt : ya si rezki ces choses sont trop compliquées pour nous,buvons notre thé dans nos quartier et surveillons la brise maritime en quête à une certaine fraicheur par ces temps caniculaires.

      RezkideBelcourt
      7 août 2018 - 15 h 11 min

      Si tu ne le sait pas un nom propre comme Arezki, Abderrezak, Mrizek commence toujours par une majuscule, mais concernant mon poste je n’ai pas demandé des conseils, mais de  » l’aide « . Peut-être que pour toi ces choses sont compliquées, pour le thé c’est une bonne idée pour les autres, mais tu as oublié de mentionner le « sebsi » celui qu’on cultive dans ta région, t’as pigé??

    Belaid
    7 août 2018 - 10 h 26 min

    ALIMENTS DU BETAIL, LA FAUSSE SOLUTION DE LA BAISSE DE LA TVA
    Djamel BELAID 7.08.2018
    La presse annonce que « l’Etat supprime la TVA pour le maïs et le soja destinés à la filière avicole ». Il s’agit là d’une mesure prise dans l’affolement, la précipitation. Il s’agit d’un terrible aveu d’incompétence. Cette mesure de court terme en dit long sur la capacité des décideurs à gérer le secteur agricole. Cela révèle la gravité de la situation et la mauvaise gestion de la filière avicole. Les pouvoirs publics n’ont pas su obliger les fabricants d’aliments du bétail à remplacer une partie de la matière première importée (1,4 milliards de $/an) par des produits algériens: orge, triticale, féverole, pois protéagineux, tourteau de colza, sous-produits de l’industrie agro-alimentaire, … Ceux-ci se complaisent dans l’import et tiennent aujourd’hui en otages l’Etat en menaçant les pouvoirs publics de non approvisionnement des éleveurs en cas de réduction des importations. La bourgeoise compradore, celle de l’aliment du bétail, a dorénavant pris le pouvoir en Algérie, sur ce secteur de l’activité agricole.
    Rien n’est fait par cette industrie des aliments du bétail pour aider les agriculteurs à intensifier les cultures locales de remplacement. Certes, il ne s’agit pas de demander à utiliser 100% de produits locaux. Cela est impossible. Il s’agit d’exiger du secteur privé (et aussi public) d’utiliser progressivement au moins 5 à 10% de grains made in Algeria. Après tout, le secteur privé local bénéficie bien d’un marché captif de 40 millions de consommateurs. Un marché isolé de la concurrence internationale.
    Certes l’OAIC et l’ONAB encouragent les agriculteurs à produire du maïs. Mais que fait le privé ? Que font ces grands groupes privés qui se sont accaparés une partie du marché national de l’aliment du bétail ?

    ALIMENTS DU BETAIL, DEVELOPPER LA CONTRACTUALISATION
    Incorporer 5 à 10% de matière première locale est possible à condition de s’en donner les moyens. De tels pourcentages d’incorporation sont possibles. Et, au fur et à mesure du temps, ils peuvent aller en croissant. Il s’agit pour cela de procéder à ce que les spécialistes appellent de la « contractualisation ». C’est déjà le cas de certaines laiteries et conserveries de tomates industrielles. Ces industries aident le fellah par différents moyens: génisses, soins vétérinaires, aide pour l’aliment du bétail, aide à la récolte des fourrages…
    Chez les agro-industriels du poulet, rien de tout cela. On se contente d’empocher de juteux bénéfices en faisant des marges sur la revente du maïs et soja importés. Est ce qu’un jour ces industriels ont essayé d’incorporer des grains et sous-produits de l’industrie agro-alimentaire locale? Non! Or, de nombreux travaux universitaires algériens montrent qu’on peut réduire, en partie, la dépendance aux produits importés.

    MANQUE DE STRATEGIE DES POUVOIRS PUBLICS
    Il faut que l’Etat joue son rôle régalien d’organisateur et d’animateur de l’agriculture. Non pas en essayant lui même de produire à la place des agriculteurs, mais en développant réglementation et incitations diverses. A ce propos, il serait nécessaire que l’action des groupes publics soit mieux contrôlée. Qu’ont fait, depuis 40 ans, ces groupes pour réduire l’importation de matière première étrangère ? Pendant des années, nous avons importé des compléments minéraux, c’est à dire un simple mélange de sel de cuisine, de poudre de marbre et de phosphate. Pourquoi ce n’est que récemment que ces importations honteuses ont cessé ? Le contrôle de ces groupes publics devrait dorénavant être mesuré à l’aune de la réduction des intrants importés.

    La situation actuelle est grave et se traduit par une facture de plus de 1.4 milliards de $ par an. L’Etat est démissionnaire dans ses fonctions réelles. Dans les rouages de l’Etat, certains font prendre aux services des douanes des décisions précipitées. Ce qui attendu des pouvoirs publics c’est qu’ils imposent aux opérateurs privés de ne plus se contenter de « l’import-import », mais de s’investir dans un réel geste de production de matières premières locales (grains et tourteaux de plantes adaptées à notre climat).

    LE PRIVE PLUS A L’AISE DANS LE DOMAINE EQUESTRE
    C’est également aux fabricants d’aliments du bétail de développer la formation des aviculteurs. Ils doivent les former à l’hygiène des élevages, à la distribution rationnelle de l’alimentation, à la conduite des élevages en conditions de fortes températures. La mauvaise formation de nos éleveurs avicoles est une source de gaspillage de l’aliment. Pourquoi ne pas demander une attestation de formation de base à tout acheteur d’aliment ? Ces industriels devraient avoir obligation (comme c’est le cas à l’étranger) de recruter des vétérinaires et des techniciens afin de réaliser des visites dans les élevages. Ils devraient avoir obligation de former les éleveurs. Or que font nos nouveaux riches issus des industries agro-alimentaires ? Certains se complaisent dans des dépenses d’apparat, des investissements dans le domaine équestre quand ce n’est pas dans l’achat d’immobilier à l’étranger. Qu’ils fassent au moins correctement le job dans les secteurs qu’ils se sont accaparés! Certains lorgnent même sur les volumes des importations revenant aux rescapés du secteur public. Que leurs rejetons témoignent par leur action concrète sur le terrain des formations privées acquises au Canada, USA ou en France dont ils se prévalent.

    FAIRE APPEL AUX COMPETENCES LOCALES
    Assurer l’approvisionnement alimentaire de la population, cela se prépare. Dans les ministères concernés on ne doit pas attendre des hausses de prix sur le marché mondial pour se réveiller un matin et décider de baisses de TVA. Essayer de régler les problèmes organisationnels en sortant le carnet de chèques à pétro-dinars est dans le contexte actuel une aberration. Cela ne doit plus être de mise aujourd’hui. Car c’est choisir la facilité. Mais les disponibilités financières du pays le permettent-elles ? Il est temps de faire fructifier l’investissement humain de ces quarante dernières années dans la formation universitaire. Ce sont des solutions locales qui doivent être trouvées en mettant en place les processus adaptés à même de sortir le pays d’une trop grande dépendance alimentaire. Rappelons que près de 50% des terres agricoles du pays sont laissées en jachère. Ces terres pourraient produire les grains de féverole, de triticale et d’orge à même de remplacer partiellement les 1,4 milliards $ de maïs et soja importés.

      Kassaman
      7 août 2018 - 14 h 00 min

      Toujours autant de plaisir à lire vos analyses.

      MELLO
      7 août 2018 - 15 h 53 min

      La problematique de cette decision , themes vous avez bien explique’, est a rechercher bien en amont, a savoir tout le systeme politique Algerien qui est a reformer. Lorsque la formation d’un gouvernement se limite aux affinites familiales ou regionales, de telles decisions sont monnaies courantes:
      – Benghabrit qui parle de l’embougeoisement des enseignants,
      – Ouyahia qui dit: dans d’autres pays ….
      – Bedoui qui depeche une commission pour constater les degats ….
      – Ould Abbes qui declare que personne d’autre ne passera devant ….
      – et enfin Bouazgui decide de supprimer la TVA pour…
      Sans oublier la ministre des TIC qui decide de couper internet lors de l’examen du BAC, mais surtout n’oublions pas la planche a billets declenchee par Ouyahia, malgre’ les mises en gardes des experts non gouvernementaux.
      Ne nous etonnons pas de toutes ces décisions prises par un gouvernement, qui est, en toute logique non elu.

    RezkideBelcourt
    7 août 2018 - 8 h 05 min

    Aider moi svp, je ne comprend plus rien, est il normale que c’est le ministre de l’agriculture qui supprime la TVA ? Est ce que ce n’est pas le ministère de commerce en collaboration avec …..
    Et demain c’est le ministère du tourisme qui va supprimer la TVA sur les produits hôteliers pour aider les………..

      MELLO
      7 août 2018 - 19 h 35 min

      C’est normal, ya RezkideBelcourt; puisque, comme disait Fellag, tous les Algeriens sont des mecaniciens.
      Comme en football, tous les Algeriens sont des entraineurs. Jusqu’a preuve du contraire ,tous ces ministres sont des Algeriens, donc CQFD. Dans cette logique, un seul ministre peut constituer a lui seul un gouvernement.

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