Ahmed Ouyahia lance une opération «mains propres» : le RND gangréné ?
Par R. Mahmoudi – A moins de vingt-quatre heures après l’annonce de la radiation définitive de son sénateur de la wilaya de Tipaza, Malik Bendjouher, des rangs du parti que le secrétaire général du RND sort avec un nouveau coup d’éclat en écartant le chef du groupe parlementaire de son parti, Belabbas Belabbas, dont le nom a été cité au cours de cette semaine dans une affaire de corruption liée à la vente de sièges revenant au RND au sein de certains organismes internationaux.
Selon des sources concordantes, la décision a été prise suite à un rapport du ministère des Affaires étrangères dévoilant les pratiques frauduleuses du député, preuves à l’appui. Selon le rapport du MAE, l’indélicat député du RND exploitait son poste comme chef du groupe parlementaire pour redistribuer des postes revenant de droit à son parti au sein de certains organismes internationaux, moyennant prébendes et avantages. Belabbas Belabbas a été remplacé par Fouad Ben Merabet.
Cette succession de décisions prises par le patron du RND laisse entendre qu’une opération «mains propres» est engagée au sein du parti, et de nouvelles têtes risquent d’en faire les frais dans les prochains jours. Ayant les coudées plus franches dans son parti qu’au sein du gouvernement qu’il conduit, Ouyahia veut ainsi rééditer la campagne anticorruption qu’il avait menée au milieu des années 1990 dans les administrations et entreprises publiques. Campagne qui avait abouti à l’arrestation, jugée abusive, de dizaines de cadres.
Analysée sous un angle plus politique, cette fermeté et cette promptitude affichées par le patron du RND contre la corruption et les corrompus au sein de son parti semble s’inscrire dans le cadre d’un redéploiement politique à quelques mois de l’élection présidentielle dans laquelle le RND s’est engagé à jouer les premiers rôles.
R. M.
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