Eau potable : la contribution des sources dans l’alimentation des réseaux AEP n’excède pas 5%

eau source
98% des Algériens sont connectés aux réseaux d'AEP. D. R.

Les sources d’eau font partie du patrimoine hydraulique national, toutefois leur utilisation par les services publics pour l’alimentation de la population en eau potable n’excède pas les 5%, a rassuré lundi 3 septembre le ministère des Ressources en eau.

«L’Algérie compte entre 5 000 et 6 000 sources mais leur contribution dans le raccordement des foyers en eau potable ne dépasse pas les 5%», a affirmé le directeur de l’alimentation en eau potable au ministère, Omar Bougaroua, dans une déclaration à l’APS, en précisant que le chiffre des sources est fluctuant du fait qu’il dépend principalement des précipitations qui ont un rôle majeur dans le renouvellement de ces ressources ou de leur disparition.

Selon ses propos, les grandes sources au grand débit représentent un potentiel important, notamment pour raccorder les villages dans les zones montagneuses et pour l’irrigation des terres agricoles.

«Nous aménageons la source que nous jugeons importante et nous réalisons l’adduction d’eau pour la desserte des villages éloignés et les montagnes en eau potable», a-t-il expliqué. Poursuivant : «Cette eau est donc soumise au contrôle au même titre que les eaux des AEP (alimentation en eau potable) qui sont sous le contrôle de l’Algérienne des eaux (ADE) ou de toute autre entité relevant du ministère des Ressources en eau.»

Néanmoins, il a souligné que l’alimentation de la population en eau potable est principalement assurée par les forages, les barrages et les eaux de dessalement.

Pour ce responsable, l’eau de mer dessalée est une parade contre la pénurie des ressources hydriques, dont souffrent les pays du Maghreb et du Moyen-Orient (zone MENA).

«En tant que source pérenne, l’eau de mer dessalée est la solution la plus adaptée contre les éventuelles sécheresses», a-t-il estimé. Il a rappelé à ce titre qu’environ 17% de l’eau destinée aux ménages en Algérie provient des eaux dessalées. «L’objectif est d’atteindre 25 % d’ici 2021,soit le quart des besoins du pays», a-t-il ajouté.

Les risques de contamination des sources sont minimes

A propos des risques de contamination des sources, cet hydraulicien a assuré qu’ils sont plutôt minimes et momentanés dans les zones montagneuses.

«Si, parfois, il y a des eaux qui ont été contaminées, c’est purement accidentel, mais ce n’est pas courant» a-t-il assuré en tenant à préciser que la source se purifie aussitôt par le renouvellement continue des eaux qui coulent des montagnes. Mais généralement, a-t-il poursuivi, «les sources d’eau ne posent pas un problème de santé surtout celles qui se situent dans un environnement sain». Il a cité l’exemple édifiant de la ville de Tizi-Ouzou qui compte plus de 1 500 sources naturelles largement utilisées par les habitants.

«L’utilisation de l’eau de source est ancrée dans la culture et les traditions des citoyens», a-t-il fait remarquer, en citant la période du mois de Ramadhan durant laquelle les gens se rendent plus fréquemment aux sources, munis de leurs jerricans, pour profiter de la fraîcheur de leurs eaux », a-t-il fait remarquer. Il a cependant estimé que le risque de contamination est élevé au niveau des sources situées dans les zones urbanisées, les zones industrielles ou même les zones rurales qui enregistrent des activités agricoles intenses de par la nature polluante de leurs activités. «Il y a risque de contamination par les déchets industriels, les pesticides, etc.

En clair, mieux vaut utiliser l’eau contrôlée et diminuer la consommation des eaux de sources dont on n’est pas certain de leur qualité», a-t-il recommandé. «C’est l’objectif tracé par les pouvoirs publics à travers le raccordement intensif des ménages en eau potable dont le taux actuel a atteint 98%», a rappelé ce responsable.

La réalisation des forages est soumise à une réglementation stricte. Il a précisé, par ailleurs, que le contrôle des sources tout comme les puits domestiques relève des services communaux.

Concernant la réalisation des puits et des forages par les particuliers pour l’exploitation des eaux souterraines à des fins d’usage domestique ou agricole, Bougaroua a expliqué que les procédures sont strictes et fixées par la loi de 2005 relative à l’eau.

«L’intéressé doit obligatoirement avoir l’autorisation des services compétents. Son dossier technique est étudié par la direction des Ressources en eau selon certains paramètres dont le débit autorisé qui dépendra des ressources hydriques souterraines disponibles au niveau de la zone dans laquelle le forage sera réalisé», a-t-il résumé.

«Cela évite l’épuisement des ressources hydriques par les forages illicites et permet aux usagers de s’assurer de la potabilité de l’eau», conclut ce même responsable.

R. N.

Comment (8)

    Anonyme
    4 septembre 2018 - 15 h 46 min

    Moi, si un jour je trouve des investisseurs, je demanderai l’exploitation d’une source qu’est celle de Misserguine, pas loin d’Oran, si non, il y a les eau thermale de Bouhanifia et à l’est du pays, il existe aussi des sources thermales que l’on peut mettre en bouteille ou meme en flacon pour la vendre en pharmacie. L’eau de Bouhanifia a toutes les caracteristiques d’eau de haute qualité. Les français l’on classé comme eau thermale et la vendaient en France. Mais bon, nous manquons de dynamisme, de confiance en nous même. Les compétences existent, les chimistes, les commerciaux pour creer le packaging et faire la promo de cette eau. Nous n’avons aucune initiative. Il ne reste que l’eau de Saida qui existe depuis la colonisation. J’espere la prochaine fois quand j’irai en Algerie en ramener au moins 10 litre de cette eau que je considere meilleure que Evian ou l’eau des Volcans d’Auvergne. Le volcan qui sommeille à Bouhanifia genere une eau de tres haute qualité.

    Zaatar
    4 septembre 2018 - 9 h 22 min

    En parlant de dessalement notre gus ne dit combien ça revient de produire un mètre cube d’eau dessalée. En termes d’énergie ça revient excessivement cher, mais chez nous on a l’habitude du gaspillage (c’est politique), tout comme le kwh produit dans le sud et sur le réseau national en général…on ne vous dira jamais à combien il revient exactement. ET même s’il le dise je parie toute ma fortune qu’il ne donneront pas le vrai chiffre. Parallèlement, notre ministre de l’énergie annonce que la consommation énergétique du pays croit rapidement (en gaz naturel surtout). Ce qui lui fait dire qu’il va y avoir restriction sur les volumes de vente à l’étranger, donc moins de rentrées d’argent (c’est ce qui les préoccupe le plus). Si l’on rajoute qu’on va tabler sur le dessalement bouffeur d’énergie, le compte est bon pour l’avenir. Alors de là à penser à récupérer les eaux du Djurdjura comme le dit notre ami MELLO, alors que nos responsables sont là juste à penser comment se remplir les poches… y a du chemin à faire. Le pauvre Algérien a le temps de cramer…

    zbarbar
    3 septembre 2018 - 22 h 28 min

    et la contribution des eaux pourries elle est de combien ?

    POEDATOR
    3 septembre 2018 - 21 h 14 min

    « La realisation des forages est soumise à une réglementation stricte »

    C EST ARCHI FAUX,
    C ETAIT VALABLE DU TEMPS DE HOUARI BOUMEDIENE PAIX A SON ÂME
    LES FORAGES ILLICITES SONT MONNAIE COURANTE TOUT COMME LES CONSTRUCTIONS ILLICITES AU VU ET AU SU DES AUTORITÉS CONCERNÉES

    MELLO
    3 septembre 2018 - 18 h 54 min

    Le Ministre semble ignorer les declarations du Dr Abdelkader Saadallah – Geoscientifique en Norvege – sur Radio TIZI OUZOU lors du forum sur les ressources hydriques en Algerie. Ce Docteur avait annonce’ que le Djurdjura recelle une capacite’ de 30 a 60 Milliards de metres-cubes d’eau. Cette revelation a ete faite en presence du Directeur de l’ADE, des representants de la SEEAL ainsi que d’universitaires du domaine. Le Docteur precise que cette nappe s’etend du col de Chellata jusqu’ aux gorges de Lakhdaria. Dans ses etudes il propose un investissement de 30 000 Dollars de materiel pour pouvoir alimenter toute la region de la Kabylie de Bejaia a Boumerdes. Un espace geographique , l’un des plus habites d’ALGERIE, aura ainsi le privilege d’etre alimente’, tout en elaguant l’eau du barrage de Takcebt -Oued Aissi- vers Alger et sa region.

      MOHAMMED BEKADDOUR
      3 septembre 2018 - 19 h 45 min

      @MELLO
      3 septembre 2018 – 18 h 54 min
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      Ceux qui gèrent la question de l’eau, excuses-moi, c’est ma conclusion sur le terrain d’une zone globalement sinistrée, sont « assoiffés » des biens faciles, ils ne disposent d’aucun des neurones qui permet de grandes initiatives, car vivre est un combat et eux vivent sur le dos de ceux qui ont combattu. Belle est la sueur, noble est la sueur de celui qui trouvent des solutions, mais ils aiment tellement le sommeil que nous leur souhaitons un sommeil éternel, éternellement cauchemardesque, El Jazaïr est à nous tous ! Bientôt la fin du Squat par des nuls, qui blabla et nous humilient vis–à-vis des peuples

        MELLO
        4 septembre 2018 - 12 h 15 min

        Effectivement, ils se sont endormis sur un matelas de billets de banque, alors pour eux, la question ne se pose pas. Laissant nos Professeurs et Docteurs proposer des solutions a ceux qui veulent bien les ecouter, peut etre qu’un jour ils seront au sommet de la pyramide.

    Les Eaux Missions
    3 septembre 2018 - 17 h 40 min

    @Concernant la réalisation des puits et des forages par les particuliers pour l’exploitation des eaux souterraines à des fins d’usage domestique ou agricole, Bougaroua a expliqué que les procédures sont strictes et fixées par la loi de 2005 relative à l’eau.
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    Sur le terrain du réel, des dossiers bien que « réglementaires » disparaissent, pour refus par l’intéressé, ou son ignorance, d’entrer dans le circuit Tchipa, et des forages sont réalisés sans autorisation, au vu et au su de qui de droit. Le mieux aurait été d’inclure toutes les données du réel dans cette intervention, puisqu’ici il s’agit des maladies, du mal dans toutes ses causes, il s’agit de… Santé aux sens propre et figuré, d’une nation et des individus qui la composent. Pourquoi ces omissions !

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