Les propos de Hasbelaoui raniment le feu de la contestation dans le Sud
Par R. Mahmoudi – Des centaines de citoyens sont descendu, jeudi, dans la rue, à Ouargla pour manifester leur colère contre les propos tenus par le ministre de la Santé, suite au décès d’une universitaire dans l’hôpital de Ouargla des suites d’une piqûre de scorpion, et en même temps pour réclamer une meilleure qualité des soins dans leur région.
Les manifestants ont brandi des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : «Au pays du gaz et du pétrole, le citoyen est lésé de tout» ou encore «La wilaya des hydrocarbures sans hôpital» pour dénoncer la situation désastreuse dans laquelle vivent les populations de ces régions, dont c’est la deuxième grande manifestation organisée en moins de trois mois pour porter les mêmes revendications.
Lors d’une prise de parole devant l’hôpital de la ville, les organisateurs de la marche ont demandé la démission du Premier ministre, du wali et des directeurs de la santé et de l’emploi, jugés responsables de la mauvaise gestion des affaires publiques au niveau de leur wilaya.
Cette action a été l’occasion pour les animateurs du mouvement social local, à sa tête Tahar Belabbas, pour essayer de réoccuper le terrain et de relancer, en même temps, la contestation qui avait démarré, en 2014, à partir de la ville de Ouargla, pour réclamer de l’emploi pour la jeunesse du Sud puis, une année plus tard, pour dénoncer l’exploitation du gaz de schiste dans le désert algérien. Une contestation qui avait pris de l’ampleur, puisqu’elle s’était étendue à plusieurs régions du pays et réussi même à faire reculer le gouvernement sur son projet.
Cette année, les activistes du Sud s’apprêtent à créer une nouvelle entité dénommée le Forum social algérien (FSA), qui fédérera tous les mouvements et organisations partageant le même mot d’ordre et activant sous le même label de la lutte pour l’accès des populations du Sud aux mêmes droits sociaux que le reste des citoyens algériens.
Cela dit, pour nombre d’observateurs, ces activistes contribuent, consciemment ou inconsciemment, par cette tendance à la victimisation excessive des populations du Sud au développement d’un esprit sécessionniste qui ne peut être que dangereux, dans un contexte régional aussi délicat où l’on a vu tant de mouvements revendicatifs régionaux – les Touareg dans le Nord-Mali… – basculer dans la rébellion et la partition.
R. M.
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