Crise à l’APN : l’étrange silence des partis de l’opposition
Par R. Mahmoudi – Depuis le début du conflit qui oppose le président de l’APN à son parti, le FLN, les différentes formations de l’opposition se sont distinguées par un silence inexpliqué. A l’exception de quelques interventions tout à fait marginales dans la presse, aucun de ces partis n’a essayé de peser dans les débats à l’intérieur de l’hémicycle, alors que c’est le sort de toute l’Assemblée qui est en jeu.
Ils savent pourtant qu’en cas de dissolution de l’APN – un scénario qui n’est pas à exclure si le conflit aboutit à l’impasse – ils seront tous appelés à se préparer à de nouvelles élections législatives. Chose qui risque de bouleverser tout leur agenda politique.
Tout se passe, en effet, comme s’il s’agit d’un conflit interne au parti majoritaire. L’opposition continue à assister, impuissante, aux manœuvres des groupes parlementaires de la majorité, tout en étant convaincue que tout se fait dans l’illégalité, à commencer par la motion de retrait de confiance signée par quelque 360 députés, et les pressions ininterrompues qui sont exercées sur Saïd Bouhadja pour l’amener à déposer sa démission.
Grands absents de ce remue-ménage, les islamistes feignent dénoncer le «coup de force» qui se prépare contre le président de la Chambre basse, tout en espérant tirer les marrons du feu. Le chef du groupe parlementaire du FJD d’Abdallah Djaballah, Lakhdar Benkhellaf, a dénoncé, dans une déclaration à la presse, la manière dont les députés de la majorité tentent de retirer leur confiance à l’actuel président de l’APN, en la qualifiant d’«illégale» et de «contraire à l’éthique». Mais, pour autant, son groupe ne prévoit aucune réaction collective pour faire valoir le droit, encore moins pour exprimer un soutien en faveur du maintien de Saïd Bouhadja à la tête de l’Assemblée.
De son côté, le MSP d’Abdarrazak Mokri a choisi ce moment de grande tension au Parlement pour réorienter le débat sur l’élection présidentielle, en lançant un sondage d’opinion sur son site officiel, dans lequel sont exposées les différentes options envisagées par ce parti, dont celle d’une participation directe avec son propre candidat.
R. M.
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