Meeting de solidarité à Paris : appel à la libération des prisonniers d’opinion du Hirak – Maroc

manif Hirak
Un appel suivi par nombre d'associations de droits de l'Homme et de partis. D. R.

Par Sadek Sahraoui – Devant l’impossibilité de poursuivre leur combat pour la justice sociale et la dignité au Maroc en raison de la répression et de la confiscation par le Makhzen des libertés d’expression et de la presse, les animateurs du mouvement de protestation du Rif ont dû s’exiler pour continuer à faire entendre leurs revendications.

La démarche commence à payer puisque les sociétés civiles maghrébine et occidentale ont commencé se mobiliser en leur faveur. A titre d’exemple, de nombreux intellectuels ont lancé cette semaine depuis Paris un appel pour la libération des prisonniers du Hirak du Rif. Un meeting de solidarité en leur faveur sera par ailleurs tenu ce mardi 2 octobre à 19 h dans la capitale française.

Ce meeting (auquel prendront part Abdellatif Laâbi, Mohammed Harbi, Kamel Jendoubi, Mgr Jacques Gaillot, Michel Tubiana, Gustave Massiah et Verveine Angeli de Solidaires) est organisé à l’initiative de l’Association de défense des droits de l’Homme au Maroc (ASDHOM), de l’Association des Marocains en France (AMF), de l’Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF), du Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT), du Collectif algérien en France ACDA (Algérie), de la Fédération des comités de soutien des mouvements rifains en France (FCSMR), de l’Immigration développement démocratie (IDD) et de l’Association marocaine des droits humains Paris/IDF (AMDH Paris/IDF).

L’initiative a reçu en outre le soutien des associations ATTAC-France, MRAP, de l’AFAPREDESA, du CEDETIM, du Réseau IPAM, de l’Association des citoyens originaire de Turquie – ACORT, du Comité de vigilance pour la démocratie en Tunisie (Belgique) et de l’Union des Juifs français pour la paix (UJFP). La liste est encore longue. Au sein de la classe française, le Parti communiste français (PCF), le Mouvement ECOLO, le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), Ensemble, l’Europe Ecologie les Verts (EELV) et le Parti de gauche (PG) ont également répondu présents.

Dans leur appel, les organisateurs de la manifestation rappellent que la mort atroce du jeune vendeur de poissons Mohcine Fikri, le 28 octobre 2016, broyé par une benne à ordures à El-Hoceïma (Rif), «a mis en lumière l’ampleur des injustices quotidiennes subies par les habitants de cette région marginalisée du Maroc».

Le mouvement social et citoyen qui s’ensuivit pour la dignité et la justice sociale, poursuivent-ils, a porté pacifiquement un cahier de revendications sociales, économiques, culturelles et environnementales crédible et réalisable.

Ils ajoutent que «face à l’ampleur de ce mouvement citoyen, les autorités marocaines ont tenté le pourrissement du mouvement avant de mettre en branle les méthodes qu’elles savent faire : au lieu de lancer un dialogue, elles ont procédé à des arrestations de plusieurs centaines de jeunes et de moins jeunes, de journalistes, de militants des droits humains, déployant l’armée et des corps de police et de gendarmerie dans l’ensemble de la région du Rif».

«C’est le retour des pratiques des « années de plomb » avec leur cortège de répression et de procès préfabriqués. Plusieurs leaders du mouvement ont écopé de vingt ans de prison avec des chefs d’inculpation fallacieux. Nous, associations maghrébines de l’immigration signataires de cet appel, en solidarité avec la population rifaine et ses revendications légitimes, avec l’ensemble des mouvements sociaux et citoyens des autres régions marocaines, appelons à un meeting international pour la libération des prisonniers d’opinion du Hirak et de tous les prisonniers politiques au Maroc», déclarent-ils.

S. S.

Commentaires

    M'hamed HAMROUCH
    3 octobre 2018 - 8 h 48 min

    Quid des centaines de prisonniers politiques au Sahara occidental ?

    Pourquoi on n’en parle jamais ?

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.