Tunisie : Chahed veut sortir de l’influence française
Par Sadek Sahraoui – Le Premier ministre tunisien, Youssef Chahed, donne une nouvelle preuve de son tropisme américain. Dans une note adressée cette semaine aux membres de son gouvernement, il a appelé à préparer des programmes de formation annuels au titre de l’année 2019 à l’intention des employés de l’administration publique afin de les former dans plusieurs domaines, dont l’anglais et l’informatique.
Youssef Chahed a souligné en outre dans sa note la nécessité de donner la priorité à la programmation d’activités de formation dans les domaines de la sécurité de l’information, l’approche du genre, le partenariat entre les secteurs public et privé et sur les crises, ainsi que de développer les compétences d’accueil et de communication des services publics et la qualité de la législation, notamment les techniques de préparation et de révision des textes juridiques.
Il a également souligné l’importance de former des fonctionnaires dans le domaine des grandes réformes économiques, des itinéraires, de l’accès à l’information, de la programmation et du suivi des travaux de gouvernance, de la planification stratégique, de la gestion de projets, et de la bonne gouvernance.
Des sources proches des milieux politiques tunisiens, Youssef Chahed aurait pour agenda caché de remplacer à moyen et long termes l’utilisation du français dans l’administration par celle de l’anglais qu’il estime être plus utile pour la Tunisie. En cela, le Premier ministre tunisien est sur les mêmes longueurs d’ondes que les islamistes du parti Ennahda qui veulent supprimer le français de l’école tunisienne.
Au delà, Youssef Chahed aurait surtout à l’idée à travers sa nouvelle politique linguistique de se rapprocher davantage des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne dont la présence est de plus en plus importante en Tunisie au point parfois d’éclipser les Français.
Si cela venait à se confirmer, cela voudrait dire que la Tunisie a réellement opté pour un changement d’alliance.
S. S.
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