Le parti de Benflis s’inquiète de «l’exacerbation des luttes au sommet du pouvoir»

Talaie El Houriyet
Le président de Talaie El-Houriyet, Ali Benflis. New Press

Par Hani Abdi – Le parti Talaie El Houriyet relève avec «inquiétude l’exacerbation de la lutte entre différents centres de décision du pouvoir en place, avec comme résultante l’accélération de la dégénérescence de ce qui reste du peu de crédibilité et de stabilité des institutions de la République».

Dans une déclaration sanctionnant la réunion de son bureau politique, le parti d’Ali Benflis estime que la crise inédite survenue au sein de l’Assemblée Populaire Nationale est «significative de l’exacerbation de cette lutte, avec comme ligne de mire l’échéance présidentielle et comme enjeu, le contrôle du pouvoir, après 2019». Cette crise a aggravé, selon ce parti, l’illégitimité d’une APN, déjà fortement discréditée par son déficit de représentativité. L’assemblée, ajoute le même parti, «est le théâtre d’un ‘pugilat’ indigne d’une partie ‘des représentants du peuple’, que se livrent des groupes antagonistes du même pouvoir politique en place et qui renseigne sur les causes du désintérêt du citoyen vis-à-vis de la politique».

Pour le bureau politique de Talaie El Houriyet, cette crise est instructive à plus d’un titre. Il estime ainsi que la lutte qui se déroulait au sein du sérail du pouvoir politique, a débordé les enceintes de celui-ci pour s’étaler en plein jour. Il considère aussi que cette crise n’a rien d’institutionnelle. Il s’agit «fondamentalement d’une crise politique qui renvoie à l’échéance électorale prochaine». Le parti de Benflis estime que cette crise «lève le voile sur le mode de prise de décision au sommet de l’Etat qui ne s’embarrasse pas du principe démocratique de la séparation des pouvoirs. Aussi, il considère que le vide politique au sommet de l’Etat fait que le pouvoir politique en place n’arrive même plus à gérer ses contradictions et à transcender ses clivages. Le parti de Talaie El Houriyet craint ainsi le pire pour le pays. «Le risque de déstabilisation des institutions, et par là même du pays, ne peut être le fait des partis de l’opposition qui multiplient les appels et les initiatives convergeant vers la proposition d’un dialogue inclusif pour une sortie de crise, mais bien le fait du pouvoir politique en place qui continue à nier l’existence même de la crise et met en péril la stabilité et la sécurité nationale», estime cette formation qui ne siège pas au Parlement.

Le parti de Benflis va au-delà de la question de la légalité de la destitution du président de l’APN. Il estime que son éviction «est un véritable coup de force institutionnel mené par la majorité parlementaire» en violation de la loi fondamentale que cette même «majorité parlementaire» avait fait adopter par un coup de force constitutionnel en 2016».

H. A.

 

Comment (9)

    K. DZ
    29 octobre 2018 - 6 h 54 min

    S’ériger contre le 5ieme mandat ou dresser des barricades sur des routes déjà sans issue, que propose ce Benflis ou les pseudo républicains pour convaincre le peuple ?

    Feraoune
    27 octobre 2018 - 14 h 25 min

    Dommage que les partis de l’opposition restent égocentriques et intéresser plus par la partage de rente et du pouvoir même si c’est à la marge (…. députés, élus municipaux, sénateurs, subventions, influences locales, etc… etc..) que par un noble projet politique (qui devrait être le plus urgent à l’heure actuelle) à savoir le combat collectif déterminé pour le changement de système politique et l’avènement de la deuxième république !

    Ammar
    27 octobre 2018 - 12 h 52 min

    Benflis : l’école buissonnière….
    Un avis de recherche allait être lancer….

    Anonyme
    27 octobre 2018 - 1 h 13 min

    Que vaut la parole d’un mec qui a fait toute sa carrière dans les entrails du régime !

    Tredouane
    26 octobre 2018 - 23 h 50 min

    Excusez moi mais je pense que vous devriez restez chez vous,pensez à écrire vos mémoires.

    G.A
    26 octobre 2018 - 22 h 02 min

    Ce que je disais d’Ali Benflis, il y a 4 ans, ici même : https://www.algeriepatriotique.com/2014/05/01/ali-benflis-et-le-front-bis/ ne semble pas avoir changé d’un iota. Ali Benflis est toujours pareil à lui-même. L’Histoire marque parfois le pas, elle hésite, elle n’avance pas ou difficilement…

    GASOIL
    26 octobre 2018 - 21 h 46 min

    Mr Benflis et comme L’avion d’air Algérie toujours en retard,et l’accueil laisse a désirer, changer de métier vous êtes trop mou pour faire la politique

    LOUCIF
    26 octobre 2018 - 21 h 17 min

    Je reprends le même commentaire que j’ai fait précédemment ! Moi je ne comprends rien de rien aux appels récents des partis politiques qui ne sont pas du camp de l’alliance présidentielle, surtout depuis la situation politique gravissime de l’affaire de l’APN pour ne citer que ce point là !

    Benflis de Talaie El Hourriyet appelle à « un sursaut salutaire » ! C’est quoi se machin là ? Mohcine Belabbas du RCD appelle à la «mobilisation solidaire de tous les patriotes». C’est quoi se machin là ? Ali Laskri du FFS appelle à « la mobilisation politique du parti et de la société contre la police politique». C’est quoi se machin là ? Mokri du MSP appelle au consensus national. C’est quoi se machin là ? Louisa Hanoune appelle à la « vigilance devant les menaces qui pèsent sur la cohésion sociale ». C’est quoi ce machin là ?

    En fait, chacun à sa propre partition musicale, mais rien de concret pour prendre la bonne décision ensemble pour s’ériger comme un seul homme contre ce pouvoir politique sourd et autiste qui porte préjudice à l’avenir du pays et qui ne veut faire aucun effort, aucun petit pas vers le changement, vers la transition démocratique ! J’ai comme l’impression que ces partis politiques se résignent, se rallient et s’accordent même avec le concept et le slogan du pouvoir à savoir … «le changement dans la continuité»! J’espère que je me trompe !

    Larnaque
    26 octobre 2018 - 19 h 40 min

    Le titre de cet article me rappelle les titres de certains articles d’El Moudjahid de la fin des années 60 début 70 du type: La kasma de Oued El Ballout EXIGE L’ARRÊT IMMÉDIAT DES BOMBARDEMENTS US AU VIETNAM. Sitôt l’injonction menaçante de ladite Kasma arriva aux oreilles des responsables du Pentagone (par CIA interposée), la campagne vietnamienne retrouva paix et sérénité. Continuez donc Mr Benflis de vous inquiéter, vous êtes sur le bon chemin.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.