Oman brise le consensus arabe et reçoit Benyamin Netanyahou en grande pompe
Par Sadek S. – Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a effectué ce vendredi une surprenante visite à Oman où il a été reçu par le sultan Qabous. Eu égard au caractère sensible de la visite, celle-ci n’avait pas été annoncée et n’a été divulguée qu’après coup. Le bureau du Premier ministre israélien a diffusé plusieurs photos du Premier ministre accueilli par le sultan ou à ses côtés pointant une carte du doigt. La visite est étonnante car ce pays du Golfe n’entretient pas de relations diplomatiques avec l’Etat hébreu. Et il apparaît de plus en plus qu’Oman veut sacrifier la cause palestinienne sur l’autel de ses intérêts étroits.
Preuve en est, Tel-Aviv précise dans un communiqué que cette visite est «un pas important dans la mise en œuvre de la politique du Premier ministre Netanyahou visant à approfondir les relations avec les pays de la région, en se servant des avantages d’Israël dans les domaines de la sécurité, de la technologie et dans le secteur économique». Benyamin Netanyahou, accompagné de son épouse Sara, s’est rendu à Oman à l’invitation du sultan «après de longs contacts entre les deux pays», a dit le bureau du Premier ministre. Le sultan Qabous est donc prêt à lâcher les Palestiniens en échange de la technologie israélienne.
Benyamin Netanyahou et l’administration américaine de Donald Trump promeuvent l’idée qu’une nouvelle convergence d’intérêts entre Israël et les pays arabes, à commencer par l’Arabie Saoudite, pourrait conduire à une reconfiguration diplomatique régionale. Visiblement, Oman a cru à cette promesse. Benyamin Netanyahou ne cesse aussi de proclamer que les nouvelles réalités régionales, à commencer par l’expansion de l’influence iranienne, créent une convergence d’intérêts avec les pays arabes. Or, Oman n’a aucun problème de ce côté puisqu’il entretient des relations plutôt cordiales avec Téhéran.
Il est à rappeler que parmi les pays arabes, Israël n’a de relations diplomatiques qu’avec l’Egypte et la Jordanie. Oman et l’Etat hébreu avaient néanmoins noué des liens après les accords d’Oslo. En 1994, le Premier ministre israélien de l’époque, Yitzhak Rabin, s’était même rendu à Oman et, en 1996, les deux pays avaient signé un accord sur l’ouverture de bureaux de représentation commerciale. Oman avait fermé ces bureaux en octobre 2000 après le début de la seconde Intifadha, le soulèvement palestinien. Mais, visiblement, les contacts entre les deux parties n’ont jamais cessé.
S. S.
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