Algérie-Italie : les relations économiques appelées à se diversifier davantage

raffinerie Guitouni
La raffinerie d'Augusta, acquise par Sonatrach en mai 2018. D. R.

Les relations économiques entre l’Algérie et l’Italie connaissent une dynamique accrue, notamment avec un volume d’échanges commerciaux important, mais qui nécessite la multiplication de partenariats diversifiés dans les activités productives.

Ainsi, la visite du président du Conseil des ministres italien, Giuseppe Conte, à Alger, prévue lundi 5 novembre, sera l’occasion pour les deux pays d’explorer les voies et moyens permettant d’élargir leur coopération économique. Les relations économiques algéro-italiennes restent toujours marquées par la dominance du secteur de l’énergie grâce auquel l’Italie est, depuis plusieurs années, à la tête du podium des principaux clients de l’Algérie. En effet, les exportations algériennes vers l’Italie, composées principalement des hydrocarbures, ont atteint 5,55 milliards de dollars en 2017, en hausse de 6,4% par rapport à 2016.

Durant les neuf premiers mois de 2018, l’Italie s’est encore classée premier client de l’Algérie avec 4,43 milliards de dollars d’exportations algériennes, en évolution de 3,8% par rapport à la même période de 2017. L’Italie est considérée comme l’une des principales destinations du gaz naturel algérien grâce au gazoduc Trans-mediterranean pipeline, appelé également gazoduc Enrico Mattei, fruit du partenariat conclu en 1977 entre le groupe national des hydrocarbures Sonatrach et la compagnie énergétique italienne Eni. Les deux groupes négocient actuellement le renouvellement des contrats d’exportation arrivant à terme en 2019.

Par ailleurs, Sonatrach et Eni poursuivent leurs efforts en quête de nouvelles opportunités de coopération énergétiques. Dans ce sens, les deux parties ont signé, lundi 29 ocotbre à Alger un accord portant sur l’exploration et l’évaluation du potentiel pétrolier du bassin offshore algérien (exploration en mer) dans sa partie orientale (zone d’intérêt Est) sur une superficie de près 15 000 km2. Les deux compagnies ont aussi signé récemment un accord prévoyant la cession à ce groupe italien de 49% des intérêts de Sonatrach sur les trois périmètres de recherches Zemlet Elarbi, Sif Fatima et Orhoud II. Ces contrats de recherche et exploitation d’une durée de 25 années seront financés à hauteur de 51% par Sonatrach et 49% par ENI.

A cet effet, l’association Sonatrach-ENI prévoit de réaliser un programme d’exploration pour un investissement de plus 80 millions de dollars et un programme de travaux de développement, estimé à plus d’un milliard de dollars. Eni contribuera également à la réalisation du programme des nouvelles centrales photovoltaïques de Sonatrach. La première centrale sera mise en service prochainement, dans la wilaya de Ouargla, avec une capacité de 10 mégawatts. En outre, le groupe Sonatrach compte sur l’expertise italienne pour lancer son vaste programme de pétrochimie. A ce propos, il avait conclu en 2017 un protocole d’entente avec la société italienne Versalis pour la réalisation d’études relatives à des projets pétrochimiques. Le protocole d’entente avec Versalis (filiale à 100% d’ENI) porte sur les études de faisabilité de réalisation de complexes pétrochimiques en Algérie, et le renforcement de la coopération entre les deux sociétés dans le domaine de la pétrochimie.

Mais en attendant la réalisation de ce programme ambitieux, Sonatrach a signé en mai dernier un contrat avec l’américain ExxonMobil portant acquisition par la compagnie algérienne de la raffinerie d’Augusta en Italie, d’une capacité de traitement de 10 millions de tonnes/an. Cette acquisition permettra notamment de réduire sensiblement la facture de l’importation des carburants. Toutefois, devant la dominance du secteur énergétique sur les relations économiques avec l’Italie, l’Algérie se penche sur les possibilités de diversifier sa coopération avec ce partenaire européen à travers la relance de l’appareil productif national.

L’Italie est appelée, ainsi, à tirer profit de la position avantageuse de ses produits sur le marché algérien pour multiplier ses investissements hors hydrocarbures en Algérie qui aspire à réduire la facture des importations en privilégiant la production locale. En effet, l’Italie s’est classée le troisième plus grand fournisseur de l’Algérie avec 3,75 milliards de dollars en 2017. Durant les neuf premiers mois de 2018, l’Algérie s’est approvisionnée auprès de l’Italie pour 2,8 milliards de dollars, en hausse près de 6% comparativement à la même période de l’année 2017. Mais en matière d’investissements, la présence italienne reste encore timide.

Selon le rapport de l’Agence nationale de développement des investissements (ANDI), les projets d’investissement mixtes déclarés sur les neuf premiers mois de 2017 (derniers chiffres officiels disponibles) placent l’Italie au 11e rang avec seulement deux projets d’un montant de 429 millions de dinars.

Dans le cadre des actions pour booster le partenariat bilatéral, le Forum des chefs d’entreprise (FCE) et l’ambassade d’Italie en Algérie avaient créé en 2016 le Club d’affaires algéro-italien (CAAI), qui vise à mettre en place un cadre de coopération formel entre les entreprises des deux pays, permettant de favoriser davantage le développement de partenariats durables et plus diversifiés.

En outre, le Consulat général d’Algérie à Milan va organiser le 29 novembre en cours un forum économique algéro-italien dédié aux opportunités d’affaires et d’investissements en Algérie, et ce, en collaboration avec l’Association professionnelle italienne Assolombarda. Près de 80 chefs d’entreprises italiens, dont la plupart fait partie de cette association, prendront part à ce forum économique qui intervient dans la continuité du premier forum tenu en 2016 à Milan.

A noter que Giuseppe Conte effectuera sa première visite en Algérie après sa nomination en tant que président du Conseil des ministres italien en mai 2018.

R. E.

Comment (11)

    Tredouane
    4 novembre 2018 - 21 h 54 min

    L’Italie à ces propres contraintes à moyens long terme,je pense qu’il serais judicieux d’opter pour un vraie transfère de technologies.

    Gatt M'digouti
    4 novembre 2018 - 19 h 34 min

    Concessions exigées par l’Italie en contre partie on jure devant le Vatican que nous ne connaissons pas un ministre Algéro-Américain répondant au nom de Chakib Khelil :
    1) Acheter à prix fort la raffinerie d’Augusta en Sicile
    2) Sonatrach devra dépolluer le site à ses frais – 280 Hectares- et rembourser les frais médicaux des cancéreux
    3) Acheminer le pétrole par navire Algérien et s’acquitter des droits de douanes
    4) 3/4 du produit raffiné sera acheminé par pétrolier Algérien avec acquittement de taxes de douanes
    5) Répercuter les frais du racket sur le marché national en augmentant le prix des carburants sur le marché nationalsur la base d’une Loi de Finances adoptée par des chambres à manger !!!!

    PS: ou est passé le projet de construction de 5 raffineries en Algérie? A moins que ce soit une supecherie?

      Anonyme
      5 novembre 2018 - 18 h 00 min

      Ya el gatt .. tu as aussi oublier de mentionner l usine de montage d helicopter italiens en Algérie…ou es passer ce projet…

    Anonyme
    4 novembre 2018 - 18 h 27 min

    Lire « interferent dans toute transaction profitant de l’Etat qu’ils tiennent en otage

    Djeha Dz.
    4 novembre 2018 - 18 h 06 min

    Les relations entre notre pays et l’Italie remontent encore à l’époque d’Enrico Mattei, c’est-à-dire bien avant 1962.
    Personnellement, je trouve, dommage que le gros des échanges avec ce pays qu’on appelait le Japon de l’Europe soit limité aux hydrocarbures et leurs dérivés, et ne soit pas étendu à tout les secteurs économiques, mais aussi dans le domaine de la recherche scientifique avancée, médecine, aérospatiale, informatique, etc.…
    Pour un pays qui ne possède que très peu de ressources naturelles et qui est classé 3éme par importance dans l’Union européenne, c’est un exemple à prendre en considération comme modèle de développement et de gestion des ressources.

    En réalité, il n’y a rien que nos décideurs ne sachent pas.

    Anonyme
    4 novembre 2018 - 17 h 34 min

    La virginité de chakib et ses copains nous coûte cher

    ITALIE SI
    4 novembre 2018 - 16 h 30 min

    Bienvenue aux italiens.
    Tant qu’il s’agira de coopérations GAGNANTS/GAGNANTS : 5O/50.
    À la première entour loupe coup tordue.
    Retour au bercails pour vous et nous ferons affaires avec vos concurrents.
    Est ce bien clair.

      Lomjfcbb
      20 novembre 2018 - 15 h 57 min

      Ça se bouscule pas aux portillons .
      Les investissements productifs et les investissements qui vont avec ,ne se bousculent pas en Algérie

    Felfel Har
    4 novembre 2018 - 16 h 12 min

    Ce ministre doit aussi remettre à qui de droit les preuves irréfutables de l’implication de Chakib (à son profit et à celui de ses proches) à l’énorme fumisterie dont l’Algérie a été la victime, preuves que la justice italienne a accumulé pendant que les juges algériens regardaient ailleurs. Les juges italiens n’ont jamais reculé pour inculper les membres de la puissasnte mafia, car, à leurs yeux, nul n’est au-dessus des lois, qu’il soit riche ou puissant.
    Je m’attends aussi à ce que ce ministre fasse pression (comprendre du chantage) pour arracher quelques contrats juteux au profit de Saipem et Eni. Voilà où nous mènent des aventuriers sans vergogne, l’humiliation et la soumission. Une malédiction pour le pays et son bon peuple.

    Anonyme
    4 novembre 2018 - 16 h 01 min

    La famille revolutionnaire grossit en engloutissant tout!

    Anonyme
    4 novembre 2018 - 15 h 57 min

    Bienvenue aux italiens, mais la cooperation ne doit pas profiter a’ la meme caste, qui raffle tout que ce soit avec l’ alemagne la france ou l’ italie!
    Marre des familles feodales qui interferenze tout.

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