Quelle légitimité ?

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«Une élection clôture une fin de transition et ne l’ouvre pas.» New Press

Par Bachir Medjahed – Normalement, une élection clôture une fin de transition et ne l’ouvre pas. Alors, sommes-nous dans une phase de transition qui poursuit son processus d’avancement, une phase de transition qui n’a pas encore réellement commencé ou une phase déjà consommée ? La réponse dépend de la distance au pouvoir de son auteur.

Que l’on soit dans le camp du pouvoir, dans celui de l’opposition ou tout à fait ni dans l’un ni dans l’autre, les réponses ne seront jamais les mêmes. Elles ne traduiront pas des convictions, mais des intérêts. On dit bien que la politique c’est l’art du mensonge. Qui reconnaît que l’autre est légitime ?

C’est bien le champ politique ouvert avec des élections libres et sans problèmes majeurs qui constitue l’espace de légitimation.

Probablement, la conjoncture est favorable à des remises en cause des personnes, bien évidemment, des idées politiques sur les approches de l’accès au pouvoir, sur l’architecture du pouvoir, sur la suprématie de l’Etat, de la loi donc par rapport au pouvoir. Il y a des pouvoirs qui ont travaillé à l’affaiblissement des Etats ou alors à leur conférer une coloration politique partisane, ce qui est plus grave. On ne va quand même pas nommer des militants politiques à la tête des structures de l’administration de l’Etat !

Les secrétaires généraux des ministères ainsi que les directeurs centraux doivent représenter l’Etat et non le pouvoir politique. Or, le pouvoir, c’est «tout». Le pouvoir, c’est des hommes, pas des institutions. Il n’y a pas des ministères, il y a des ministres. Il n’y a pas de wilayas, mais des walis. Il n’y a pas des mairies, mais des maires. Tout est personnalisé, tout est personnel.

Il devrait normalement se poser la question de la nature de la forme nouvelle de légitimation de l’accès au pouvoir ou encore du maintien au pouvoir pour ceux qui y sont. Une désignation tout à fait libre par le champ politique ? Par le parti unique qui évolue dans un environnement politique créé sur l’exclusion ou la marginalisation des partis d’opposition ? Une désignation par l’armée dans le cas où… ? Capacité d’un parti à porter un candidat dans un environnement qui sera propice à la réelle expression du choix populaire ? Existe-t-il encore un tel parti qui ne soit pas accusé, comme d’habitude, d’agir comme vitrine des décideurs ? Capacité d’une coalition de partis à porter leur candidat au pouvoir sans les aides de l’administration ? Remplacement de la légitimité historique par la légitimité financière ?

Avec la fin inéluctable du recours à la légitimité historique, même si celle-ci aurait encore de (belles ?) années à vivre, la question se posera de savoir quelle autre forme de légitimité viendrait en substitution.

Irons-nous vers la réhabilitation des partis politiques et laisser se créer la tradition de l’accès à la magistrature suprême d’un vrai secrétaire général ? Quel serait le rôle de l’argent dans ce choix ? Quelle garantie pourrait ramener l’armée et comment ?

B. M.

Comment (3)

    Mir
    20 novembre 2018 - 13 h 48 min

    Nous vivons Un Jour Sans Fin ou l’éternel Recommencement. La seule ligne qui doit figurer dans notre Constitution est : « Limitation à 1seul mandat de Tous les pouvoir électifs et Respect de l’alternance au pouvoir par des élections libres ». Cette règle doit être soumise à un référendum et frappée du sceau d’inviolabilité. Nos dirigeants sont encore trop sous-développés pour leur faire confiance durant plus d’un mandat. Si tu ne peux rien faire de bon en 5 ans alors tu ne serviras à rien en 10-20 ans à part nous enfoncer encore plus profond dans le trou. 20 ans au pouvoir et il ya encore des chiyatine qui appellent au 5e mandat, vous nous fouttez une honte planétaire !!!

    Simple
    20 novembre 2018 - 11 h 26 min

    Nous sommes pas apte ni a la démocratie,ni a la monarchie, nous avons des dirigeants formé à la dictature et un peuple à la soumission, nous avons loupé le bon train, celui d’après 1988, mais comme nos militaires ne voulaient pas lâcher la prise, alors ils ont manipulé les Imams trabendistes voyous et instauré une répression contre la population, nous avons perdu très grand nombre d’inoncents morts pour rien, impossible qu’un traître puisse développer une Nation

    Djeha Dz.
    20 novembre 2018 - 11 h 25 min

    « Avec la fin inéluctable du recours à la légitimité historique, même si celle-ci aurait encore de (belles ?) années à vivre, la question se posera de savoir quelle autre forme de légitimité viendrait en substitution. »

    La légitimité ne peut venir que par le plébiscite d’un peuple souverain et libre dans ses choix.

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