Les fonds en circulation en dehors des banques estimés à 31% de la masse monétaire

d'épargne, BA
Les constats sur les situations monétaires informelles sont alarmants. New Press

Le Directeur du Crédit et de la Régulation bancaire à la Banque d’Algérie (BA), Mohamed Lahbib Koubi, a indiqué, samedi à Alger, que le taux d’épargne nationale en circulation en dehors des banques était estimé à 31% de la masse monétaire en Algérie.

Intervenant lors du premier Symposium algérien sur les Assurances et la Finance islamiques (SAAFI 2018), Koubi a qualifié cette part de «très élevée», préconisant de drainer ces ressources vers les banques pour mieux financer l’activité économique notamment en matière d’investissement. «Dans un contexte caractérisé par un défaut de ressources bancaires conventionnelles, la collecte des ressources via la diversification et l’adaptation des produits d’épargne et de financement afin de répondre aux attentes de l’ensemble des opérateurs et citoyens, s’avère une nécessité impérieuse pour l’économie nationale», a-t-il soutenu.

A ce propos, le responsable a fait état d’un nouveau règlement devant être publié prochainement dans le journal officiel, un texte définissant les règles applicables aux produits dits participatifs, approuvé le 4 novembre par le Conseil de la monnaie et du crédit (CMC). Ce système définit ces produits et leur cadre procédural, tout en les distinguant des activités bancaires conventionnelles. Koubi a estimé que ce nouveau texte, élaboré par la BA, ne prenait pas en compte toutes les opérations bancaires participatives à l’instar des opérations en Open Market et des opérations interbancaires, ce qui requiert «de fournir davantage d’efforts afin d’aboutir à de nouveaux textes complémentaires à l’arsenal juridique et encadrer l’ensemble du financement participatif».

Pour ce faire, une méthode proposée par la BA a été adoptée, basée sur les principes de la graduation dans l’application, la consultation dans l’élaboration, et l’inclusion de l’ensemble des opérateurs économiques et sociaux. Le responsable a estimé, par ailleurs, que la mise en place d’un cadre organisationnel et comptable complémentaire couvrant cette activité «prendrait plus de temps et requerrait un souffle long et plus d’efforts, de patience et de persévérance».

La réussite du projet du financement participatif repose également, selon Koubi, sur l’efficacité d’un personnel qualifié et formé de manière «suffisante et globale».

Lors des travaux du symposium, des représentants des banques ont relevé une hausse de la demande sur ce genre de produit, puisque les actifs des banques «Al Baraka» et «Essalem» -seules banques islamiques activant en Algérie- ont atteint respectivement 270 milliards de dinars et 100 milliards de DA.

Concernant l’assurance islamique «Takaful», Mohamed Benarbia, directeur de Salama assurances Algérie, la seule compagnie qui active dans ce domaine en Algérie, a fait observer le manque d’outils juridiques permettant sa croissance, étant actuellement encadrée par les lois destinées aux assurances conventionnelles. Benarbia a déploré le fait que les textes actuels imposent à son entreprise, à l’instar des autres compagnies d’assurances, l’investissement de 50% de ses actifs dans les bons de trésor adossés d’intérêts, même si celui-ci n’est pas conforme à la Chari’a, en l’absence de sukuk sur la place financière algérienne, ce qui impose la déduction des rendements de ces investissements des résultats financiers de cette compagnie.

Le responsable a évoqué l’absence de compagnies de réassurance Takaful et l’existence de deux banques islamiques sur la scène financière algérienne, en dépit du fait que le règlement impose la diversification des banques qui traitent avec les compagnies d’assurance pour réduire les risques. Pour combler ce vide législatif, le Conseil national des assurances (CNA) a récemment proposé une série de mesures pouvant être introduites lors de la prochaine révision du code des assurances pour traiter ces insuffisances, selon le même intervenant.

De son côté, le directeur général de la Société de gestion de la bourse des valeurs (SGBV), Yazid Benmouhoub a précisé que la Bourse d’Alger s’intéresse au lancement des sukuk. Toutefois, la législation en vigueur ne le permet pas. La bourse s’attelle actuellement en collaboration avec un laboratoire relevant de l’Université de Sétif à «élaborer un projet portant sur une nouvelle approche organisationnelle qui sera présentée à la Commission de surveillance des opérations en bourse (COSOB), pour défendre un éventuel lancement des sukuk.

Benmouhoub a mis l’accent sur le rôle de la Bourse dans le financement de l’économie, notamment dans le cadre du recul de la liquidité monétaire de 75% suite au choc pétrolier subi par l’Algérie. Il a, par ailleurs, révélé que la Bourse d’Alger sera totalement numérisée début 2019 et que les opérateurs pourront gérer les opérations boursières de manière électronique.

R. E.

 

Comment (9)

    Brahms
    25 novembre 2018 - 17 h 21 min

    Pour bancariser les citoyens, il faut vendre des produits d’épargne avec des taux d’intérêts garantis à 5,6,7 8,9 et 10 % afin d’attirer l’épargne vers la banque. Le boulot est dans les mains des conseillers financiers et chargé de clientèle des banques. Ce n’est pas Bouteflika qui va faire le boulot.

    Gatt M'digouti
    25 novembre 2018 - 6 h 00 min

    Khorti fel khorti ! l’État peut changer les billets et octroyer un délai de deux jours pour échanger les anciens billets avec une brigade économique dont le mot d’ordre sera : MIN AYNA LAKA HADA !!!!
    Ou appliquer une loi qui stipulerait toute transaction commerciale au delà d’un certain montant se fera par chèque !
    Il ne faut pas sortir de Saint Cye ou de la cuisse de Jupiter !

    mchina
    25 novembre 2018 - 0 h 38 min

    En Algérie ils ont l’art de ressortir toujours les mêmes problèmes, plans, projets, réorganisations …depuis l’indépendance on maintient bien cette situation mais rien ne vient.
    Un pays libre exploite, produit, construit par lui même…les achats clefs en main ne signifient pas une bonne gestion du pays, sauf dans les bleds arabes !
    On miroite au peuple qu’il peut vivre sans efforts comme l’occidental !
    On dépense dans de l’improductif (mosquées) on croit rattraper son ombre pour penser arriver à assumer une telle démographie . On laisse le religieux dominer…on jette la langue utile au développement (Français)…
    Quel gachis ! et personne ne semble s’en offusquer dans les hautes sphères !

    Anonymeplus
    24 novembre 2018 - 23 h 42 min

    Le titre en lui-même est un constat de faillite du système !
    31% !!! C’est plus de l’informel, c’est une véritable économie parallèle qui échappe au contrôle de la fiscalité, des impôts et par voie de conséquence au trésor public, qui par manque de moyens, finance son budget de fonctionnement avec des billets virtuels alors que 31% de ses billets son effectifs mais non palpables.
    La dechra Algérie dans toute sa magouille.

    Pr Nadji Sassi
    24 novembre 2018 - 23 h 07 min

    Il faut vraiment être d’un autre monde que de celui normal, ou on appelle un chat un chat, pour venir parler de l’économie informelle, par essence spéculative, dans une rencontre ou la majorité des présents ont adoptés le concept creux, mensonger et prédateur de «l’économie islamique».
    Je vous invite, Mesdames et Messieurs les décideurs financiers présents à cette rencontre, de faire un voyage «d’etudes» à El Elma (à 20 km environ à l’Est de Setif).
    Vous y verrez ce que produit en réalité votre «économie islamique», comme grave distorsion sur le système économique nationale.
    Jugez en : des centaines de grossistes «islamiques», volant à coup de centaines et peut être de milliers de milliards l’État, en principe leur État et leur pays.
    Aucune facture pour toutes les transactions d’une panoplie de marchandises de la plus commune à la plus complexe, du simple vêtement au demi-produit entrant dans le cycle de production finale de milliers de PME.
    Tout cela à coup de «bismillah» et de «hamdoulillah».
    Tout cela importer de Qatar et de Chine en ne sait comment et on ne sais par quel miracle cela perdure et s’élargit d’année en année.
    El Elma, de petite bourgade il y a 20 ans, est devenue un enchevêtrement de longs boulevards infinis chacun spécialisé dans un négoce précis, sans facture, sans impôts versé à l’État, sans régulation ni controle.
    L’économie islamique, sous cet angle, n’est que spéculation, c’est à dire un pari subjectif sur un gain futur issu strictement du commerce que d’autres pays plus sérieux et modernes produisent, grâce à leurs entrepreneurs, leurs ingénieurs, leurs savants, leurs innovateurs.
    Ces pays sont modernes car leur État est base sur l’application équitable des lois, sont les lois fiscales. Pour leurs citoyens, chacun d’eux considère que payer ses impôts est un devoir, le signe de sa citoyenneté, la preuve de son respect pour lui même et pour son pays.
    Chez nous, les premiers à pratiquer l’évasion fiscale sont ceux la même les privilégiés du pouvoir et souvent ses membres, à tel point ou on trouve dorénavant peu de pays ou des Algériens milliardaires par miracles n’ont pas encore acquis des biens immobiliers et commerciaux.

    Pr Nadji Sassi

      Yiwen
      25 novembre 2018 - 14 h 53 min

      La seule solution aux problèmes, reste le policier de base, il est l’élément principal d’une justice efficace, sans lui, l’information ne remonte pas, et si elle remonte mal, elle est biaisé, voir permettant aux contrevenant de s’en sortir sans remarques, sans amandes, sans rien, voir, il suffirait à ce contre venant de dire des mots magique, du style « wallah j’ai rien fait » « oqsimbillah » et  » qasamen « .. .Etc! pour que ce dernier pense qu’il est protégé par allah et donc, continuer son œuvre de spoliation de son pays avec des méthodes de voyou_incultes !

      Il faut que l’Etat, accélère le processus de modernisation de sa justice, aussi bien sur le plan économico-social que politique (police = P.V et la carotte= caresse et le P.V )!

      Anonyme
      25 novembre 2018 - 23 h 23 min

      Le sujet est 31% de la masse monétaire est en dehors des banques. Est ce que31% est bon ..oui c excellent même… le problème de gens qui ne facture pas etc…ça c un autre problème … les fonds qui disparaissent à travers les frontières est un autre problème..etc etc..tout ces problèmes n ont rien d Islamic … Islamic banking est un environnement banquaire qui obéis à des règles de la charria…ceci marche très bien dans le monde..arrêter d’émettre tout vos maux et douleur de mauvaise gestion et laisser aller sur l islam…mrSassi rentrer dans les rangs et arrêter de faire de l insulte une science..

      Blakel
      28 novembre 2018 - 0 h 40 min

      Sans oublier le déficit commercial occasionné à l’Algérie, par la zone de libre échange arabe, qui ne profite qu’à nos voisins (surtout ceux du moyen-orient). Nos islamistes spécialistes de l’informel importent beaucoup de produits des pays du moyen-orient. Produits qui pour la plupart ne sont pas produits dans ces pays, mais en Asie du Sud-Est. Les sociétés du moyen-orient se contentent la plupart du temps de nous revendre, des produits fabriqués en Asie du Sud-Est, en prenant leurs marges au passage. Autant importer directement d’Asie du Sud Est, sans passer par les pays de la zone de libre échange arabe, on économiserait de l’argent.

    Iwen
    24 novembre 2018 - 22 h 16 min

    Oui, super sujet que cette immense fortune qui dort sous les matelas des familles Algériennes !

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