Deux coups de force en deux mois : qui dirige vraiment le FLN ?

Algériens
Mouad Bouchareb, SG du FLN. PPAgency

Par R. Mahmoudi – La nouvelle zone de turbulence que traverse actuellement le FLN, avec la destitution de Djamel Ould-Abbès et l’installation d’un directoire confié à la même personne qui avait été rappelée deux mois plus tôt pour remplacer l’ex-président de l’APN, lui aussi destitué, suscite des interrogations sur cette force qui dirige le parti derrière le rideau.

Déjà, pendant la crise qui secouait le Parlement, les deux parties en conflit, à savoir Saïd Bouhadja et la direction du parti majoritaire, incarnée alors par Djamel Ould-Abbès, s’en référaient à chaque fois au président de la République – dont on aimait à rappeler toujours qu’il était en même temps le président du parti – pour justifier ou légitimer leurs attitudes respectives. Chacune des deux parties disait être soutenue, dans sa démarche, par le Président et se targuait d’être «officieusement» instruite par l’intermédiaire d’«émissaires». Le zèle dont avait fait montre Djamel Ould-Abbès a fini d’ailleurs par lui coûter son poste.

L’implication aussi ostentatoire que maladroite du ministre des Relations avec le Parlement, Mahdjoub Bedda, dans le processus de destitution de Saïd Bouhadja et l’appui apporté, au même moment, par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, à l’action de la majorité achevaient d’accréditer cette thèse selon laquelle les hautes autorités politiques approuvaient la mise à l’écart de Saïd Bouhadja. Même si la Présidence s’est bien gardée de s’y ingérer publiquement tout au long de cette crise.

L’opacité qui va entourer plus tard le limogeage de Djamel Ould-Abbès de son poste de secrétaire général du parti conforte cette hypothèse. Preuve en est que presque personne au FLN, à l’exception peut-être d’Ahmed Boumehdi, le bras droit d’Ould- Abbès, n’ose contester publiquement ce limogeage maquillé en démission pour «raison de santé». Les mêmes qui étaient aux côtés du désormais ex-secrétaire général dans sa guerre contre Bouhadja le renient royalement aujourd’hui, en acceptant de faire partie du directoire présidé par Mouad Bouchareb, qui fut lui-même, un moment, le poulain d’Ould-Abbès.

Lors de son investiture, le nouvel homme fort du parti a prêté allégeance au président de la République, comme si le FLN s’assumait désormais comme une institution d’Etat, sans que la Présidence ne se soit jamais prononcée officiellement sur la question.

Tout se passe, en effet, comme dans un théâtre des ombres où des mains invisibles assignent aux acteurs les rôles qu’ils doivent camper. Mais qui, à la présidence de la République, est chargé de faire le lien avec la direction du FLN, de transmettre les instructions et de veiller à leur application ?

Selon des sources, deux personnages appartenant au «premier cercle» seraient aux commandes : l’inamovible conseiller du Président, Ammar Zerhouni, et le ministre de la Justice, grade des Sceaux, Tayeb Louh. Le nom de ce dernier a été à maintes reprises cité, tour à tour, comme un possible successeur de Djamel Ould-Abbès à la tête du parti et d’Ahmed Ouyahia comme Premier ministre, tout en continuant à se montrer au-dessus du gouvernement, dont il fait partie, et à narguer son chef.

R. M. 

Comment (18)

    qui dirige ?
    26 novembre 2018 - 22 h 26 min

    Revoilà cette fameuse main de l’étranger qui est citée à chaque événements qu’a connus le pays depuis des décennies, notamment les évenements d’octobre 1988 , les émeutes de Berriane, cette dite main qui est à l’origne de toute contestation , une main qui guette la moindre liste contestée d’attribution de logements, le moindre match de football perdu pour fomenter aussitôt un mouvement de foule qui saccage tout sur son passage édifices publics, sièges de banques comme c’est le cas des émeutes qui ont été signalées à bab el oued à l’issue de la rencontre entre l’USMA et le CS Constantine, décidément, on ne sait vraiment pas à quel marabout se vouer.
    même le président du groupe cevital, ISSAD REBRAB, s’y met en déduisant sur un plateau de la chaîne de télévision France 24 qui est ce qui dirige le pays ,et en dernier on trouve FLN et dont on ne connait pas qui a pris les rênes de sa Direction
    il ne s’agit nullement d’une chasse aux sorcières ou un complot de l’étranger, mais les causes de ce profond malaise social sont ailleurs

    nasser Nasro
    26 novembre 2018 - 20 h 26 min

    Il n’y a qu’une seule arme, allez voter massivement contre le FLN et les parti du même clan. Même si les autres parti , ne dispose pas d’un leader à la hauteur des attentes des algériens, c’est mieux que ces dinosaures . en attendant la reconfiguration du paysage politique.
    Le vote est l’acte de citoyenneté par excellence, c’est le moyen de faire fonctionner la démocratie et, par conséquence de protéger nos libertés. Une démocratie ne peut vivre que si les citoyens s’approprient le processus politique, à commencer par les élections, comme une responsabilité, comme un devoir.
    Nous savons tous que le FLN, RND , taj, MPA entre autres, participent au trucage et fraude, dans ce cas, rien n’empêche les partis d’exiger au préalable la présence des observateurs étrangers et d’être surtout représenté dans chaque bureau de vote. De cette manière, il ne peut y avoir fraude , puisque le procès verbal est signé après décompte et avant le renvoi des urnes au conseil constitutionnel. Mais, jusqu’ici, depuis l’avènement du multipartisme, aucun parti n’a réussi a mobiliser deux personnes par bureau comme observateur, même pas une personne. La voie a toujours étaient libre à l’administration de faire ce qu’elle veut en l’absence de représentant des partis dans chaque bureau. Meme le FLN ne dispose pas de réprésentants dans chaque bureau, l’administration se retrouve seule.
    Avec une participation massive, la donne changera et la fraude sera rendu très difficile. Mais , les algériens se foutent royalement des élections et l’Algérie se retrouve avec l’un des plus bas taux de participation aux élections au monde et ne sent donc pas concerné par cet acte civique voir même pour certains c’est kofr. Un peuple démobilisé, endosse la responsabilité de la mascarade, les exactions, la hogra, l’injustice sociale, la rachwa, le cooptage la marginalisation des compétences dans tous les domaines de la vie économique et sociale, l’accès au financement par des pratiques illicites d’ou la naissance d’une oligarchie qui suce le pays etc…..
    Alors mobilisant nous massivement contre les parti et les satellites du pouvoir et vous verrez que la situation changera progressivement et surement. Sachant que nous n’élimineront pas la totalité des fraudes mais nous en limiterons les dégâts. Le résultat sera à moyen et long terme, le processus reste lent mais progressif.

    karimdz
    26 novembre 2018 - 20 h 25 min

    Si à chaque fois, ces coups de force politique, ont pour but de rajeunir les responsables, je ne m’en plains pas…

    elbazga
    26 novembre 2018 - 19 h 53 min

    celui qui dirige le fln dirige le pays depuis 1962…

    Argentroi
    26 novembre 2018 - 17 h 28 min

    S’agissant de Bouchareb, je lis dans cet article  » Lors de son investiture, le nouvel homme fort du parti a prêté allégeance au président de la République ». Dans un autre journal on parle de l’installation de l’instance dirigeante du FLN. Mais dans les deux cas,on ne parle pas de la personne qui a investi Bouchareb ou qui a installé la nouvelle instance du FLN. Il est donc assez juste de dire : c’est fantomatique!

    Anonyme
    26 novembre 2018 - 16 h 18 min

    Une véritable révolution silencieuse est survenue à Alger ces dernières semaines.la présidence Par intérim du FLN est assuré désormais par le tout nouveau président de l’Assemblée Nationale, nommé à la suite d’un coup de force parlementaire, Mouad Bouchareb. Or ce nouveau venu et jeune député, d après certaines sources bien informées, n’a pas tardé à rapidement faire allégeance aux maitres des horloges, les « décideurs » qui sont proches proches du chef d’état major et vice ministre de la Défense..

    Anonyme
    26 novembre 2018 - 14 h 53 min

    Le fantôme de l’opéra, c’est lui qui gère le FLN

    El Kendy
    26 novembre 2018 - 12 h 57 min

    En Algérie tourner sa veste en politique est devenu un sport national .

    Anonyme
    26 novembre 2018 - 12 h 50 min

    Il est temps qu on dissous ce parti sous le sigle FLN…
    Qu ils se choisissent une autre appellation…

    salah
    26 novembre 2018 - 11 h 59 min

    Il sera président du sénat en même temps que celui de l’apn et du fln et cerise sur le gâteau président de la république par intérim
    C’est le seul jeune qu’ils ont trouver!!!

    Ghedia Aziz
    26 novembre 2018 - 10 h 34 min

    Est-ce le debut de la fin d’un parti politique qui a perdu toute crédibilité et bientôt toute légitimité historique et révolutionnaire ? N’est-ce pas que c’est le voeu de la majorité des algériens patriotes : la mise dans un musée du FLN ?

    Anonyme
    26 novembre 2018 - 10 h 32 min

    KIMA TOUDINE TOUDANE.
    YA CHARI DALA.
    OU LAHSEB 3AND RABI YA EL-HARKA

    mido
    26 novembre 2018 - 10 h 14 min

    Ce Mouad Bouchareb est le future président de la République.Ils sont en train de le préparer.

    Anonyme
    26 novembre 2018 - 10 h 00 min

    peut être qu il n y a plus de f,l,n dissous parti limoger

    Boubekeur Redjdal
    26 novembre 2018 - 9 h 35 min

    Quelle utilité de cette envie de savoir qui dirige le FLN ? Pourquoi ne pas chercher et trouver qui dirigera l’OPPOSITION contre ce pseudo fln ?

    Anonyme
    26 novembre 2018 - 9 h 16 min

    tout simplement une maffia qui depuis des decennies est en traine de saigner le pays et ca dure…

    Lghoul
    26 novembre 2018 - 8 h 18 min

    La bonne question est: Qui dirige vraiment le pays ensuite pour le FLN, ca doit etre ould abbas, de chez lui étant en congé maladie comme tout le monde d’ailleurs.

    Ali8
    26 novembre 2018 - 7 h 33 min

    Au Souk d’Oujda la priorité est à celui qui crie plus fort et surtout les cireurs de babouches,132 ans de souffrance,7 ans de combat, plus d’un quart d’une population sacrifiés pour donner le pouvoir aux incapables corrompus, ils ont bien fait de mourir nos héros Chahid

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