Montrez-nous donc !
Par Akram Chorfi – Quand on y réfléchit bien, tous les pays qui prônent l’ouverture économique tous azimuts sont soit des ogres de l’industrie, de la technologie et de la productivité, soit des pays satellites qui, à force de s’ouvrir, ont fini par tout brader, ayant tout de même gagné, dans cet élan d’ouverture à plus fort que soi, des griffes et des crocs de prédateurs économiques pour s’appliquer à faire sur les autres ce qui a été pratiqué sur leurs économies.
Si l’ouverture économique est une bonne chose, qu’on nous montre alors un seul pays qui ait pu en profiter en dehors de ceux qui avaient, structurellement les moyens de s’ouvrir, car dotés d’une flotte industrielle, de moyens technologiques, de recherche et de développement performants et de ressources humaines d’élite.
Certes, la géostratégie des Etats puissants a favorisé, dans quelques cas, au demeurant peu nombreux, des actes et des choix d’investissements étrangers directs et de transferts massifs de technologie en faveur de certains Etats, mais le prix payé par ces Etats est exorbitant en termes de justice sociale, de souveraineté politique et de choix d’orientation stratégique de politique générale.
S’il est important pour un pays de s’ouvrir pour favoriser les échanges, importer les denrées et les équipements vitaux à son fonctionnement et à la vie de ses populations, il est, en revanche, très coûteux de nourrir le consumérisme local avec le superflu importé qui devient, après coup, indispensable pour les multitudes au point que l’absence sur les marchés de certains de ces produits superflus crée une tension sociale absurde et, hélas aussi, explicable.
L’ouverture économique qui ne signifie ni investissements étrangers directs (IDE), ni transferts de technologie, est une invasion économique consentie à des cohortes de commerçants de produits de consommation, dont les activités prospères, outre-mer, créent de la richesse et de l’emploi en appauvrissant davantage le marché qu’ils investissent sans jamais y investir ou s’y investir.
A. C.
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