Pris dans son propre piège : l’islamiste Mokri veut sonder les Algériens
Par R. Mahmoudi – Le chef du MSP veut innover en matière de communication, en initiant un sondage d’opinion destiné aux internautes et ayant pour objet l’avenir politique du pays en relation avec les prochaines échéances électorales.
Loin d’appliquer les normes professionnelles en la matière, Mokri propose quatre options distinctes mais avec l’idée de manipuler les votants, en y adjoignant des descriptions orientées. Selon lui, les Algériens sont devant quatre grands choix à faire : d’abord, le cinquième mandat, puis «la prolongation à travers une conférence nationale folklorique, sans consensus, ni réformes». En troisième lieu, Mokri énonce «des élections, truquées comme à l’accoutumée, qui donneront un nouveau Président avec des prérogatives hypertrophiées et une Constitution dysfonctionnelle unique au monde». La quatrième option est celle pour laquelle il faut bien évidemment voter : «Reporter les élections pour une période transitoire d’un an, par un consensus entre le pouvoir et l’opposition et par des réformes constitutionnelles, politiques et électorales, assorties de garanties convenues.»
A travers cette opération, Abderrazak Mokri cherche à faire d’une pierre deux coups. D’une part, il poursuit sa campagne de vulgarisation de son initiative dite pour «un consensus national», avec sa version revue, tout en insistant sur la différence qui existerait, selon lui, entre son appel pour un report de la présidentielle et celui, lancé par Amar Ghoul, pour la «prolongation» de l’actuel mandat du président de la République. Il cherche surtout à convaincre l’opinion islamiste dont une bonne partie le désapprouve et l’accuse d’être de connivence avec les décideurs. La violente réaction du parti d’Abdallah Djaballah à l’initiative du MSP signait son échec.
Alors, Mokri n’a pas trouvé meilleure façon de sortir du piège qu’il avait lui-même tendu que de faire dans la surenchère, frisant la caricature.
R. M.
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