Unesco : les Etats-Unis et Israël mettent leur menace à exécution
Par R. Mahmoudi – Annoncée en octobre 2017 en réponse à plusieurs résolutions de l’organisation qu’ils jugent «anti-israéliennes», la décision prise par Washington et Tel-Aviv de quitter l’Unesco prend effet à partir du 31 décembre à minuit. L’organisation internationale regrette ces deux retraits mais minimise leurs impacts.
Les Etats-Unis ne sont pas à leur premier coup de théâtre. Il y a eu un précédent, en 1984, sous Ronald Reagan, alors motivé par l’inutilité supposée et les débordements budgétaires de l’Unesco. Ce n’est qu’en 2002 que les Etats-Unis avaient réintégré l’organisation.
La décision prise par Washington, suivi par Tel-Aviv, de se retirer de l’Unesco en pleine élection du directeur de l’organisation avait suscité bien des interrogations. Pourquoi avoir choisi un moment où le vote des 58 pays membres avait sorti au final un candidat qatari, l’ex-ministre de la Culture Hamad Ben Abdoulaziz Al-Kawari, et une candidate française, elle aussi ex-ministre de la Culture, Audrey Azoulay, qui étaient pourtant les moins soupçonnés d’antisémitisme ou d’attitude anti-israélienne parmi tous les candidats en lice. Car, ni le Qatar, qui entretient des relations quasi assumées avec Israël depuis longtemps, encore moins la France, représentée par la fille du principal conseiller du roi du Maroc, André Azoulay, connue pour ses positions pro-israéliennes, n’auraient pu être, à l’avenir, un obstacle à la politique israélienne, puisque c’est le principal reproche qui était fait à la direction sortante.
Pour maquiller leurs accusations, les Américains ont ressorti une vieille histoire où la presse occidentale avait reproché au candidat qatari d’avoir «observé le silence» à la présence de livres jugés antisémites au cours d’un salon de livre lorsqu’il était ministre de la Culture.
R. M.
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