Virulente charge d’un ex-officier du DRS contre le général Toufik sur Ennahar TV
Par R. Mahmoudi – Habitué des plateaux de télévision, le colonel à la retraite Larbi Chérif s’en est violemment pris à l’ex-patron des services de renseignements, le général Mohamed Mediene, dit Toufik, en l’accusant d’être la «main invisible» qui s’agiterait contre l’institution militaire. Une attaque qui rappelle, par sa virulence et les termes choisis, celle qu’avait proférée, en 2015, l’ex-chef de file du FLN, Amar Saïdani, lors d’une rencontre avec les cadres de son parti, retransmise par les chaînes de télévision.
Intervenant dans l’émission «Débat en direct» sur Ennahar TV, l’ex-officier du DRS, Larbi Chérif, n’y est pas allé de main morte pour accuser le général Toufik d’être le «seul et unique instigateur» de la lettre publiée, il y a quelques semaines, par le général Ali Ghediri, qui s’adressait au chef d’état-major de l’ANP le priant d’user de son influence pour dissuader le chef de l’Etat de briguer un nouveau mandat. Tous les observateurs ont compris que le communiqué incendiaire rendu public, dimanche, par l’état-major de l’ANP était une réponse directe à cette lettre et à son auteur. Dans son communiqué, le MDN estime que ces écrits, dont la lettre du général Ghediri, étaient «vraisemblablement dictés par leurs mentors». Pour le colonel Larbi Chérif, il y aurait un seul mentor : le général Toufik.
Suit un chapelet d’accusations d’une gravité insoupçonnée et tout simplement déconcertantes venant de la part d’un ex-officier d’un si haut grade. Il l’accuse d’avoir été le responsable d’un «échec sécuritaire indiscutable», citant l’attaque terroriste contre le complexe gazier de Tiguentourine et l’attaque contre le consulat d’Algérie à Gao.
Sur sa lancée, l’intervenant est même allé jusqu’à qualifier l’ex-DRS de «bidon vide» et ses dirigeants de «rentiers» qui «ne se soucient guère que le pays replonge dans la crise».
Faisant copieusement l’éloge du chef d’état-major de l’ANP, l’invité d’Ennahar TV dira que le général Gaïd-Salah «était un moudjahid» et que, pour cette raison, «il ne trahira pas le président de la République». Selon lui, l’institution militaire «n’acceptera jamais de remettre en cause la légitimité maintenant qu’elle a quitté le terrain politique». Enfin, il dira du général Gaïd-Salah que ce qu’il a fait depuis son arrivée à la tête de l’institution «n’a pas été réalisé par tous les chefs d’état-major de l’armée algérienne depuis 1962».
Au nom de qui cet ancien officier des services de renseignements parle-t-il ?
R. M.
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