Blocage au Sénat : Bensalah va-t-il subir le même sort que Saïd Bouhadja ?
Par R. Mahmoudi – Le report sine die de l’installation des nouveaux membres du Conseil de la nation, fraîchement élus, annonce un bras de fer entre la nouvelle majorité, incarnée par le FLN, vainqueur des élections du 29 décembre dernier, et l’actuel président du Sénat, Abdelkader Bensalah, issu du RND.
Si, en apparence, ce report a été décidé suite à un changement de dernière minute de la liste du tiers présidentiel, chose qui, du reste, n’a été confirmée par aucune source officielle, la raison essentielle résiderait dans des pressions accrues exercées par le parti majoritaire pour déloger Abdelkader Bensalah et prendre ainsi le contrôle de la Chambre haute du Parlement.
Selon des sources concordantes, le président de la République aurait décidé de maintenir Bensalah à son poste mais des «parties influentes» font pression depuis quelques jours pour l’amener à nommer, à sa place, un homme du FLN. Même si la direction du parti majoritaire n’a encore fait aucun commentaire sur cette nouvelle crise parlementaire qui s’annonce.
Revigoré par sa victoire écrasante aux dernières élections sénatoriales, malgré les graves dissensions internes auxquelles il fait face, le FLN ne veut, semble-t-il, rien céder à son rival direct, le RND, tout en évitant, pour l’instant, la confrontation ouverte.
Par ailleurs, le silence du RND et celui, notamment, d’Abdelkader Bansalah sur ce qui se trame actuellement autour du Conseil de la nation semblent cacher une volonté de résister au forcing du FLN. Mais, on ne sait pas si Bensalah est politiquement et psychologiquement prêt à montrer la résistance et s’inspirer de l’ex-président de l’APN, Saïd Bouhadja, qui avait, pendant plusieurs semaines, refusé de céder le trône.
La logique et l’éthique politiques voudraient bien que le poste de président du Sénat revienne au parti vainqueur, c’est-à-dire au FLN. Mais comme la décision appartient au président de la République de nommer ou de dégommer le président du Conseil de la nation, celui-ci peut, conformément à ses prérogatives que lui confère la Constitution, en choisir un parmi d’autres formations, voire dans le tiers présidentiel.
Or, du point de vue politique, le choix d’un nouveau président du Sénat dans la conjoncture actuelle est tributaire de l’évolution du processus en cours et des enjeux fondamentaux qui entourent les prochaines échéances électorales.
R. M.
Comment (17)