Mokri : «Les choses ont beaucoup changé par rapport à 2014»
Par R. Mahmoudi – Hyperactif depuis quelques semaines, le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrazak Mokri, s’attache depuis quelques jours à apparaître comme incontournable sur la scène politique, tout en essayant de tirer son épingle du jeu après sa dernière mésaventure qui l’a plutôt discrédité aux yeux de l’opinion publique.
En enchaînant meetings, conférences de presse, interviews à la presse, commentaires sur les réseaux sociaux, le chef de file des islamistes cherche à se replacer rapidement et mettre son parti devant le fait accompli, sachant que le majliss echoura (conseil national) du MSP se réunira le week-end prochain pour trancher la question de sa position par rapport à la présidentielle du 18 avril 2019.
Lors d’un meeting, dimanche à M’sila, son fief, Mokri a réaffirmé que son parti était prêt à se lancer dans la course à la présidentielle. Pour lui, «les choses ont beaucoup changé par rapport à la précédente échéance de 2014», dans un sens où il y aurait une plus grande ouverture, alors qu’il y a quelques jours il pérorait que l’option du cinquième mandat fermait définitivement le jeu à une possibilité d’alternance.
Or, dans son discours, il décrit une situation ambigüe. «Deux clans se disputent le trône, dit-il. L’un souhaite un cinquième mandat pour Bouteflika, l’autre cherche à nommer un candidat au sein du système.» Ce conflit risque sérieusement, selon Mokri, de «conduire le pays vers le chaos».
Jouant les arbitres, il explique que son parti souhaite réconcilier les deux camps, arrêter ce conflit et aller à une période de consensus, tout en insistant sur le refus de sa formation d’une réélection de Bouteflika pour un cinquième mandat ou d’un pouvoir héréditaire.
Par ailleurs, il a estimé que son parti «est capable, à lui seul, de gouverner le pays. En cas d’élections libres, propres et démocratiques, le prochain président sera issu du MSP.»
R. M.
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