Après 40 ans d’attente, le pont Senegambia opérationnel

senegambia bridge
Le Senegambia Bridge. D. R.

Le Senegambia Bridge, qui devra permettre une meilleure fluidité du réseau routier ouest-africain, désenclaver la Casamance dans le sud du Sénégal et renforcer les échanges commerciaux, notamment entre le Sénégal et la Gambie, a été inauguré lundi, ont rapporté des médias locaux.

Les présidents sénégalais et gambien Macky Sall et Adama Barrow ont officiellement déclaré l’ouverture de l’édifice Senegambia Bridge ou pont de Farafenni, avant d’entamer quelques pas symboliques de l’ouvrage dont le projet avait d’abord été envisagé dans les années 1970.

S’élançant d’une rive à l’autre du fleuve Gambie – 1 758 m de structure, au total –, Senegambia Bridge qui permettra la libre circulation des personnes et des biens, relie désormais les villes gambiennes de Farafenni et de Soma pour favoriser le transport et les échanges commerciaux entre les deux pays.

«Toutes les grandes œuvres habitent d’abord les lieux du rêve. Ce pont est l’une de ces œuvres», a souligné Macky Sall lors de son discours inaugural. Son homologue gambien Adama Barrow qui a relancé les travaux après son élection il y a deux ans, a salué l’importance stratégique du pont qui «met fin à des centaines d’années de difficultés de circulation pour le Sénégalais et Gambiens», et qui permettra aussi «de générer des revenus et de limiter les pertes économiques pour les voyageurs et les Etats».

Le ministre sénégalais des Infrastructures, Abdoulaye Daouda Diallopont, avait précédemment déclaré que cette réalisation avait «pour vocation de s’intégrer dans le corridor devant relier Dakar à Lagos, en passant par Bissau et Conakry».

Jusqu’au 20 février 2015, date de la pose de la première pierre du projet auquel quelque 934 travailleurs avaient été mobilisés, avait été confié à un groupement d’entreprises hispano-sénégalais, selon les médias locaux. Le monumental ouvrage de béton a été financé par la Banque africaine de développement (BAD) qui a alloué une enveloppe budgétaire de 39 milliards de FCFA avec une participation du Sénégal et de la Gambie.

Ce pont «répond aux doléances des Gambiens et Sénégalais de la région», tant il est censé fluidifier la circulation des hommes et des biens, en réduisant la durée du trajet. En plus de tracer une ligne directe entre les deux rives, le Senegambia Bridge, devrait également placer Ziguinchor à huit heures environ de Dakar, devrait également réduire de 50% le coût de la traversée et faciliter les échanges commerciaux entre les deux pays.

Pour rejoindre l’autre rive du fleuve Gambie, les usagers de cet axe routier devaient contourner la Gambie en passant par Tambacounda pendant une douzaine d’heures avant de pouvoir relier Dakar à Ziguinchor en Casamance. Le Farafenni sera un pont à péage dont les tarifs seront déterminés et gérés entièrement par la Gambie, l’ouvrage étant implanté sur son territoire. «Les tarifs seront discutés entre les gouvernements sénégalais et gambien afin de trouver le prix optimal permettant de pérenniser l’ouvrage pour son entretien et de favoriser aussi le développement de nos pays respectifs par une libre circulation des personnes et des biens», a expliqué le chef de projet au sein de l’Agence sénégalaise des travaux et de gestion des routes (Ageroute), Cheikh Tidiane Thiam, cité par le quotidien sénégalais Le Soleil. Ce nouveau couloir transgambien sera ouvert dès mardi aux véhicules légers (voitures et bus de moins de 35 places) d’après les médias locaux, et, à partir de juillet prochain, aux véhicules lourds, camions notamment.

R. I.

Commentaires

    anonyme
    22 janvier 2019 - 21 h 38 min

    Les africains ont fait de grands pas à l’image de l’Ethiopie

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