Conjurer les périls
Par Bachir Medjahed – C’est en tant que citoyens qui invoquent le droit à être considérés comme des actionnaires de l’Etat que nous essayons d’attirer les attentions sur les risques et les menaces qui pèsent sur la sécurité du pays, car nous avons la conviction que jamais autant qu’aujourd’hui nous devons en conjurer les périls et converger sur leurs sources.
Ils sont fort nombreux ceux qui ne savent pas s’il faut donner une envergure nationale au pessimisme, ceci parce que, pour la première fois, il leur paraît qu’ils sont face à une grande incertitude. Alors, il faudrait contribuer à susciter l’ouverture de pistes de réflexion pour en évaluer la validité. Il ne s’agit pas de faire un procès à quiconque, ni de revendiquer la détention du monopole sur la prospective.
Notre pays est passé par nombre de tragédies algéro-algériennes. La première est celle de l’été 62, la dernière celle que nous vivons. Des tragédies sont renouvelables et celles qu’on a subies et celle-ci ne relèvent pas d’un passé lointain. La dernière étant celle qui se déroule présentement, il est normal qu’on en conjure la réédition.
C’est aimer son pays et son peuple que de vouloir les mettre à l’abri de toute menace. Les acteurs de la tragédie sont encore là ou quelque part ailleurs et n’ont pas renoncé à leur projet, preuve étant que les forces armées continuent à découvrir des caches d’armes de guerre – et pas seulement de poing –, alors que les forces de sécurité continuent à démanteler des réseaux de logistique à disposition des groupes armés. Ces informations sont quotidiennes dans la presse.
C’est bien sûr un succès pour les forces de sécurité (armée, police, gendarmerie et douanes) mais il convient de reconnaître que le combat est de longue durée comme cela est admis sur le plan international. Bien que notre pays soit pratiquement le seul dans sa sphère de civilisation à réussir à ne pas sombrer dans le chaos qui a emporté notre environnement, ne plongeons pas dans l’optimisme béat et reconnaissons que Tiguentourine a donné la preuve que l’Algérie n’a pas que des amis et qu’elle recèle nombre de vulnérabilités !
Quand on use du concept d’optimisme, il y a le danger de croire que nous n’avons nullement besoin de la posture de vigilance alors que le chef d’état-major lui-même – c’est son rôle – en appelle en permanence à partir de toutes les régions d’Algérie.
B. M.
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