Un seul mandat
Par Bachir Medjahed – Jamais une élection n’a ramené la réconciliation. Elle a sinon approfondi les déchirures du moins conservé le statu quo. Il n’existe pas d’instrument d’évaluation des véritables enracinements. Tout le monde est resté à sa place. Les changements d’opinion ne sont, pour le moment, pas quantifiables.
Le Président a hérité de la majorité de son prédécesseur. C’était la coalition autour de Zeroual qui a changé de nom pour s’appeler alliance stratégique autour de Bouteflika. Pouvons-nous dire qu’il y a une cartographie de l’électorat quand on relève que les populations majoritairement boycottent les élections ?
Qui est responsable des résultats positifs ou négatifs enregistrés à ce jour ? Faudrait-il saucissonner la gestion depuis 1962 pour identifier les gouvernants successifs et à chacun attribuer son bilan ? Cela ne sert à rien d’individualiser les bilans sauf pour ce qui concerne la moralisation de leurs actes.
De 1962 à ce jour, il y a eu un seul mandat, et il est finissant. L’appellation des mandats n’est pas correcte. Les mandats successifs sont plutôt des étapes d’une phase de transition qui a trop duré mais qui n’a pas été délimitée lors de la prise de pouvoir par le FLN-ALN ou plutôt l’ALN-FLN. Ceux qui s’étaient octroyé le pouvoir ne s’étaient pas fixé la durée de leur mission.
Une phase de transition commence par un consensus national sur la mise en place de réformes puis finit par la reprise du processus électoral. Pourrons-nous entendre pour faire le meilleur choix et peut-être nous épargner l’incertitude d’une élection porteuse de grands dangers ?
Quand Ouyahia affirme que le gouvernement sait gérer la rue et que le candidat Ghediri affirme qu’il est prêt au sacrifice, quelle lecture à faire du lendemain électoral ?
B. M.
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