Cynisme ou cécité ?

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L'université algérienne, un enjeu politique ? New Press

Par Sadek Sahraoui – La décision, hier, du ministre de l’Enseignement supérieur, Tahar Hadjar, d’avancer les vacances universitaires de dix jours est plus qu’une provocation.

Elle cache un plan bien plus inquiétant. Outre d’avoir pour objectif de casser le mouvement de protestation contre le cinquième mandat de Bouteflika, cette dangereuse manœuvre renvoie en réalité une volonté des partisans du 5e mandat de passer en force. Ils veulent coûte que coûte poursuivre un processus électoral complètement discrédité.

En se maintenant dans une logique jusqu’au-boutiste, les décideurs n’ont-ils pas saisi tout le sens du message des Algériens qui ont battu le pavé par millions vendredi dernier ? Sont-ils sourds à leur verdict sans appel ? La sortie de Tahar Hadjar révèle un très haut degré de cécité politique et de cynisme. Ce constat malheureux doit amener les Algériens soucieux de la stabilité de leur pays à faire preuve de la plus grande des vigilances. Il y a une volonté manifeste de les diviser, de les affaiblir et de les provoquer.

Il est inutile de dire que le désordre n’arrange que les partisans de la pérennité du système actuel. Aussi, faut-il d’ores et déjà commencer, par exemple, à se méfier des appels anonymes suggérant des grèves de plusieurs jours diffusés ici et là. Une longue paralysie du pays ne profitera certainement pas à la population et à la contestation contre le cinquième mandat. La mobilisation se poursuivra certes, mais cela devra se faire avec le moins de dégâts possible. Elle doit être un exemple de solidarité, de maturité politique et de combat pacifique. Un combat qui a déjà impressionné le monde entier. Ce n’est que de la sorte que les Algériens arriveront à obtenir gain de cause.

S. S.

Comment (9)

    kad
    11 mars 2019 - 11 h 46 min

    Quel onagre! Ainsi, il offre au président de faire sa première action de salubrité publique en le dégageant.

    ANONYME 1
    10 mars 2019 - 21 h 28 min

    Ce ministre ferait mieux de se retirer et de s’occuper du cursus scolaire de son fils qui vient de bénéficier d’une bourse à l’étranger. Qu’il s’occupe de lui afin de s’assurer que l’argent de cette bourse va réellement servi à un étudiant qui suit bel et bien ses études au lieu de les sécher.

    صالح/ الجزائر
    10 mars 2019 - 20 h 34 min

    Ces partisans du 5e mandat sont entrain de pousser , peut-être inconsciemment, vers le pourrissement dont les conséquences sont imprévisibles .
    Et si certains étudiants de certaines universités de certaines wilayas du pays refuseraient de reconnaître l’autorité de ce ministre , dont le comportement ne diffère pas radicalement de celui de l’ex. maire de Khenchela.

    GHEDIA
    10 mars 2019 - 17 h 54 min

    Les deux à la fois, mon frère. Il est clair que celui qui a dit, un jour, le prix Nobel n’a pas de sens et que l’Université algérienne n’en a pas besoin, se rende bien compte maintenant que la vénérable Académie suédoise va certainement décerner son prochain prix Nobel de la paix au peuple algérien, qui, jusqu’ici, a fait un parcours très honorable dans ses manifestations pacifiques. Le problème, c’est que des gens de la trempe de ce Ministre, sont entrain de faire, consciemment ou non, tout pour que la « syrianisation » advienne en Algérie. Raison de plus pour les foutre dehors, barra!

    Nasser
    10 mars 2019 - 16 h 01 min

    Ce ministre, dont le fils étudie en France, montre le degré de mépris que le pouvoir nourrit à son peuple, université comprise.
    Grosse ficelle d’un pouvoir autiste et périmé.

    firmus
    10 mars 2019 - 15 h 36 min

    Si la grève peut en effet contribuer à ce qu’ il est plus de monde dans les rues et libérer les travailleurs pour se mobiliser, je peux vous garantir que le pouvoir en place va vraiment vraiment se faire dessus ! il y a eu 1 voir 1.5 millions de personnes dans les rues alors qu’ il n’ y avait pas grève, autrement dit alors que les gens était au travail. Si les gens ne sont pas au travail il pourrait y avoir jusqu’ 3 millions de personnes à travers toute l’ Algérie. Ensuite si l’ objectif de plusieurs millions de personnes se mobilisent car libérer de leur travail car en grève, je peux vous garantir qu’ à chaque prochaine menace de grève, ce gouvernement en place va terriblement commencer à paniquer, c’ est une certitude. Cette grève de quelques jours est un moyen terrible et efficace de pression.

    Abou Stroff
    10 mars 2019 - 15 h 29 min

    je pense que c’est un cynisme pur et dur doublé d’une cécité certaine.
    en effet, le cynisme découle du fait indéniable que nos augustes dirigeants croient, dur comme fer, qu’ils sont TOUT alors que nous sommes RIEN. étant donné qu’ils occupent les postes qu’ils occupent grâce aux faveurs du démiurge qui contrôlent la distribution de la rente et pas du tout grâce à leur incomparable compétence, ces dirigeants considèrent qu’ils n’ont de compte à rendre à personne, excepté celui qui les a fait sortir de l’anonymat.
    quant à la cécité, il n’est pas nécessaire de sortir de harvard pour comprendre que nos augustes dirigeants dans leur vison de myopes, de presbytes et d’astigmates, ne peuvent voir que le bout de leurs nez et sont donc incapables de remarquer qu’un volcan peut déverser, à tout moment sa lave qui brûlera tout ce qui se met en travers de sa route.
    moralité de l’histoire: nous devons, au plus vite trouver les moyens pour nous débarrasser pacifiquement de tous ces auto-proclamés dirigeants dont la seule qualité est de servir le puissant du moment, ce dernier étant le premier que nous devons renvoyer dans ses foyers.

    LE FUGITIF
    10 mars 2019 - 15 h 15 min

    Fermer les Facs et empècher les étudiants de poursuivre leurs études,c’est une bétise d’une personne irrésponsable et malhonnète,il faut encore fermés les lycées les collèges,les mosquées,les usines;et meme l’administration,Monsieur,le Ministre vous n’etes pas à la hauteur ni vous ni vos patrons,dégagez et laisser la places aux plus compétent,plus patriotes,aux plus honnète

    Antisioniste
    10 mars 2019 - 15 h 14 min

    « Elle doit être un exemple de solidarité, de maturité politique et de combat pacifique. Un combat qui a déjà impressionné le monde entier. Ce n’est que de la sorte que les Algériens arriveront à obtenir gain de cause. »
    C’est ce qu’elle a été, c’est ce qu’elle ait, et c’est qu’elle restera cette contestation légitime !

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