Constat inquiétant

Algériens
Le premier pas, le 22 février. New Press

Sadek Sahraoui − Doucement mais sûrement, un débat sur la manière dont être gérée la transition s’installe. C’est tant mieux. Plus tôt la problématique sera entamée, plus tôt les Algériens sortiront de la crise et pourront s’atteler à bâtir l’Algérie de leurs rêves. Il faut toutefois alerter d’emblée sur le fait que ces discussions déterminantes pour l’avenir du pays font face à des dangers. Le premier d’entre eux est l’entêtement des décideurs politiques actuels à vouloir à tout prix diriger cette transition.

Bien que prié par la population de rendre les clefs du pays au plus tard le 28 avril prochain, le président sortant et ses partisans multiplient en effet les manœuvres dans le but de s’accrocher et d’imposer son agenda. La chose se vérifie d’ailleurs assez bien à travers le travail de coulisses entrepris par Lakhdar Brahimi.

Ce constat est assez inquiétant car il laisse entendre que les décideurs actuels n’ont pas compris le message des Algériens et qu’ils sont encore prêts à s’engager dans des épreuves de forces pour obtenir ce qu’ils veulent, à savoir une rallonge du mandat du président sortant. Or la rue, a tranché la question de leur devenir depuis au moins quatre semaines. Et de quelle manière en plus. La situation est  claire : Les Algériens ne veulent entendre parler de transition qu’une fois le départ du président Bouteflika acté. Autrement dit, ils considèrent que le président sortant ne fait pas partie de la solution du moment qu’il est à l’origine du problème.

Contrairement à ce que certains essayent de faire  croire, un éventuel départ de Abdelaziz Bouteflika le 28 ou le 29 avril prochain ne mettra pas en péril l’Algérie. La vacance du pouvoir n’est pas un danger. Du moins pas quand cette vacance est courte. Après tout, le pays a des cadres suffisamment compétents et honnêtes pour garder la maison. Il faut peut-être ajouter que c’est tout le peuple qui garde l’Algérie. Donc n’ayons pas peur pour le pays.

En revanche, nous devons prendre garde à ce que le débat sur notre seconde république ne dure pas 100 ans. Il ne s’agit pas de réinventer le fil à couper le beurre. Les expériences des autres sont là. Il s’agit de les prendre et surtout de les appliquer sérieusement. A notre sens, un comité de quelques personnes respectées, respectables et irréprochables peuvent faire aboutir notre transition en quelques petits mois. Par la suite, des élections crédibles pourront nous permettre d’avoir une élite politique légitime pour conduire les réformes souhaitées.

Il faut prendre garde à  ce que l’Algérie ne tombe pas dans le piège de la révolution permanente, situation dans laquelle se trouve actuellement la Tunisie. Ce n’est pas le moment et nous n’en avons pas les moyens.

S. S.

Comment (19)

    Anonyme
    19 mars 2019 - 16 h 20 min

    Mr le Président abdelaziz Bouteflika je le respecte et je pense que le peuple Algérien l’aime aussi, car il à fait beaucoup dans L’Ère de Mr Houari Boumédiène,et après les année noir quelle a connu l’Algérie aucun pays voisin nous à aider il à ramené paix et prospérité au pays certes il et malade, Maintenant il demande 1an de plus! on à attendu 20ans alors 1an de plus ou 1 de moins c’est kifkif, alors en attend et la moindre chose que le peuple Algérien lui doivent c’est une très belle sortie, et entre nous quel homme politique peut lui succéder au jour d’aujourd’hui? je ne suis partisan de personne que ça soit claire.

    Tangoweb 54
    18 mars 2019 - 23 h 52 min

    Monsieur Sahraoui votre analyse est vraiment pertinente, oui il faut absolument que ces gens qui ont mener le pays à catastrophe partent mais aussi qu ils rendent l argent volé au peuple Algerien et ensuite il faut que justice se face, car l impunité ne peut mener qu, à récidive.

    maori
    18 mars 2019 - 21 h 43 min

    Si je partage votre avis, personnellement je reste dubitatif sur l’exercice transtoire du pouvoir par un collège ou un directoire. cela mènera certainement à des dissensions en son sein et donc une pure gabegie une belle pagaille et peut-être des actions dictatoriales. Tout le monde voudra imposer sa loi. L’ histoire universelle est là pour nous le rappeler et ainsi on aura perdu une occasion unique. Nous voyons déjà l’existence de 2 plateformes non concertées, qui va imposer la sienne ou au moins accepter de la discuter? Le départ de bouteflika doit être acté à la fin de son mandat pour rester legalistes et dans un délai de 40 jours doivent avoir lieu des élections pour désigner un nouveau président qui aura ainsi toute lattitude pour nommer un gouvernement de pleins droits pour organiser de nouvelles élections legislatives et locales et écrire une nouvelle constitution qui sera soumise à l’approbation des algériens.

    MELLO
    18 mars 2019 - 20 h 34 min

    Mr Sahraoui , pose reelement une problématique d’un intérêt majeur. En effet une proposition vient d’être livrée par un ensemble d’associations de la partie civile. Cette proposition rejoint celle faite par Feu Hocine Ait Ahmed en Décembre 2009, sous forme d’un mémorandum aux décideurs de l’epoque:
    – installation d’une institution chargée de gérer la transition , qui vont s’engager sur des principes contenus dans une charte de responsabilité.
    – élaboration d’une charte politique sous forme d’un engagement public et sans ambiguïté des différents acteurs pour :
    * le respect des libertés fondamentales individuellesur et collectives,
    * le respect de la defense des droits de l’homme en toute circonstance,
    * le respect des pluralismes politiques , culturels et confessionnels,
    * la non utilisation de la religion à des fins politiques ,
    * le rejet de la violence comme moyen d’expression politique.
    Cette institution sera chargée de dégager des personnalités pouvant assurer les missions gouvernementales
    Elle aura aussi comme mission d’ellaborer l’ensemble du dispositif électoral , fixer le calendrier électoral avec l’élection d’une assemblée Constituante comme première étape.
    Durant tout ce processus, la communauté internationale doit être partie prenante de ce processus fait par des Algériens , pour des Algériens et en Algérie.

    Vérité en deçà, erreur au-delà
    18 mars 2019 - 19 h 09 min

    En Syrie Lakdar fit tout pour que Bachar et son système partent . Ici il fait pour sauver ce système.

    Anonyme
    18 mars 2019 - 17 h 53 min

    Bouteflika se targue d’avoir ramené la paix. On sait en tout cas et avec certitude que jamais un chef d’état n’a réussi faire l’unanimité et à unir son peuple de façon aussi soudée.

    Selecto
    18 mars 2019 - 16 h 54 min

    Confier la présidence provisoire au président du sénat est un danger pour la Nation, Bensalah doit dégager le jour même que Bouteflika.

    Nasser
    18 mars 2019 - 16 h 26 min

    Changement du « Système » de gouvernance projetée
    Le peuple attend de notre Armée quelle se porte GARANTE !
    Partagez !

    Abou Stroff
    18 mars 2019 - 15 h 08 min

    pour faire court et concis, je pense que nous n’avons pas besoin d’une nouvelle constitution.
    – dans une première étape, je pense que nous devons élire, après le retrait de bouteflika, un nouveau président.
    – dans une deuxième étape, nous devons élire une assemblée nationale et un sénat, si nécessaire.
    – dans une troisième étape, les assemblées élues entameront un travail minutieux pour répertorier les « vols » commis pendant les vingts dernières années et présenter les mis en cause devant la justice.
    – quant à la supervision des diverses élections, tous ceux qui réclament le changement et qui battent le pavé depuis plusieurs semaines peuvent se « sacrifier » pour faire en sorte que les élections soient transparentes et reflètent effectivement le rapport des forces en présence.

    Walho
    18 mars 2019 - 14 h 57 min

    Aucune solution aux problèmes de l’Algérie avec le FLN sur la scène politique . le FLN est en lui même un PROBLEME . Un sac de vipères auréolé d’une surcouche de scorpions . Benbella est parti , le FLN est reste ,Boumediene est parti , le FLN est reste , Chadli est parti , le FLN est reste , Boudiaf est venu puis est parti , le FLN est reste , Zeroual est parti , le FLN est reste . Bouteflika est venu , le FLN est super puissant .
    Jamais , au grand jamais l’Algérie ne retrouvera la joie de vivre et le bonheur avec le FLN . Des comme Saidani il y en a treize a la douzaine . Partis de rien ils se retrouvent au sommet de la hiérarchie oligarchique faisant et défaisant l’Algérie au gré de leur humeur . Car pour eux ce pays est leur bien personnel, et ils en font ce qu’ils veulen . Leur seul Dieu est la CHKARA. L’Algerie ils n’en ont cure . Méditez bien cela car si on ne défait pas le Front du Luxe et du Népotisme , aucun problème ne sera résolu.

    Amarni
    18 mars 2019 - 13 h 38 min

    Il y a deux clans qui s’affrontent pour rester au pouvoir , d’où la désignation d’un premier ministre Bédoui loyal au camp Boutéflika et d’un vice-ministre Lamamra au camp Kabyle de Ouyahia. Ces deux camps sont maintenus aussi par la France et les USA, tandis que l’armée est soutenu par les Russes.Les puissances occidentales ,russes et chinoises veulent absolument que l’Algérie soit leur profondeur stratégique en Afrique et en méditerranée , sauf qu’elles ne se sont pas entendues chacun voulant avoir la main sur le pays.A savoir que les manifestations ne pèseront rien tant que les manifestants ne bénéficient pas du soutiens d’une puissance étrangère. L’histoire n’est qu’une éternelle répétition et nous avons vu que les révolutions ont toujours été faîtes par une puissance étrangère au détriment du peuple manipulé.Talleyrant disait « agiter le peuple avant de s’en servir »

    Ce qu'il faut faire et ne pas faire !
    18 mars 2019 - 13 h 20 min

    Monsieur Sadek Sahraoui auteur de l’article, entièrement d’accord avec vous , sauf qu’il ne faut pas laisser le pays sans instance dirigeante même durant une semaine ou un jour. C’est très dangereux ! Non, la solution est simple : elle est politique et non institutionnelle ! Elle ne peut pas être institutionnelle car le pouvoir a déjà tout déglingué en reportant l’élection présidentielle, en désignant un gouvernement illégitime et en plus avec un vice Premier Ministre non prévu par la Constitution, en en prolongeant le mandat de Boutelfika sans aucune date ni échéance). Par contre, la solution peut être politique. Bouteflika , dès la fin de son mandat, devra rendre symboliquement par un geste politique le pouvoir à un CONSEIL DES SAGES représentatif de toute la société, avec à sa tête un personnalité forte représentative de ce qu’on peut appeler les patriotes (on peut la trouver parmi les hauts gradés de l’armée en civil ou en retraite), une autre personnalité forte représentative de la mouvance nationaliste conservatrice , et enfin une autre personnalité représentative de la mouvance démocrate, moderniste laïque ! Beaucoup d’intellectuels et de patriotes sont pour cette solution !

    Ce Conseil désignera un gouvernement de transition et élaborera une sorte de CHARTE citoyenne et politique qui décrétera l’intangibilité des libertés individuelles et collective, de l’alternance, de l’indépendance de la justice et du renoncement par tous les partis politique à la légitimation de la violence au nom de l’une ou l’autre de notre identité nationale, du régionalisme, de la religion ou de l’armée !

    Donc ce qu’il ne faut pas faire :

    1/- recourir à l’article 102 pour organiser une autre présidentielle dans les 90 jours comme le stipule la Constitution, car la rue , la majorité des citoyens ne demande pas d’abord un nouveau Président mais au préalable un changement de régime et de système.
    2/- recourir à la Constituante, car c’est trop dangereux dans la mesure ou çà peut nous demander beaucoup de temps, çà risque d’approfondir les fractures identitaires qui existent encore hélas dans notre société et enfin de réveiller d’autres démons auxquels on ne s’attendait pas.

      Anonyme
      18 mars 2019 - 14 h 00 min

      Parfait …et j espere qu on vous lira et entendra…
      surtout ne jamais opter pour la constituante…car ce sera la dechirure complete du tissu social…les exemples ne manquent pas

    Numi
    18 mars 2019 - 13 h 07 min

    Rome ne s’est pas construite en un jour.

    Cette fixation sur BOUTEFLIKA encore un an au pouvoir ne mène a rien.

    Bouteflika va mourir.

    Que ces gens intègre le système dans cette transition pour l’achever.

    Anonyme
    18 mars 2019 - 13 h 05 min

    D accord sur toute la ligne…il sagit d aller vite mais par etape….Bouteflika doit demissionner ou etre demi pour empechement ….et la voie sera ouverte pour le debut du changement…et l application de la constitution…malheureusement la constitution a ete redigee sur leur mesure..ceci est donc du domaine de l impossible….c est pour cette raison qu ils ont attendu la derniere minute pour declarer la candidature pour le 5 eme mandat…Merkel a declare 4 ans a l avance qu elle ne se representera plus….Il faut rester optimiste mais il faut agir vite…..dans le calme….car ils chercheront le pourrissement de la situation.
    Moi je vois une solution qui est trop risquee..c est celle de l armee qui intervient pour les obliger a partir…pour eviter a notre pays de sombrer dans le chaos et l inconnu…comme l a fait le chef d Etat major de l Armee Tunisienne le genaral Rachid Ammar qui a refuse d obeir au dictateur Ben Ali et s est range avec le peuple..et c est ce qui a precipiter la fuite du dictateur Ben Ali…de peur d etre dechu par l armee qu il voulait utiliser pour rester au pouvoir.Ce scenario pourrait se derouler en Algerie avec le general Lamine Zeroual et Khaled Nezzar
    mais pas avec Gaied Salah totalement au service de l oligarchie Algerienne et non au service de la Patrie Algerienne.

    Antisioniste
    18 mars 2019 - 12 h 54 min

    Dans l’ensemble je suis d’accord avec vous Monsieur Sadek Sahraoui, mais pour ce qui est de l’idée d’un comité de quelques personne suffirait, je pense que cela sera bien plus un problème qu’une solution. En 1962 le déroulement des choses- légitimité révolutionnaire, décisions unilatéral…- pouvait être compris et accepter, mais aujourd’hui le contexte est totalement diffèrent, il nécessite un bon et adroit départ sur des bases solides concerter et dans la transparence. Autrement dit l’implication effective de l’ensemble du peuple par des représentants non pas de « parti politique » qui peuvent être représenté, mais de personnes des 48 wilayas de l’Algérie, que chaque wilaya aura choisi pour un tel rendez-vous historique, qui malgré les craintes supposé sera certainement un succès.

    Zaatar
    18 mars 2019 - 12 h 45 min

    Entièrement d’accord avec vous cher Monsieur Sahraoui. Mais aussi, tout le monde comme vous le dites, a le sentiment ou font le constat assez inquiétant qui laisse entendre que les décideurs actuels n’ont pas compris le message des Algériens et qu’ils sont encore prêts à s’engager dans des épreuves de forces pour obtenir ce qu’ils veulent, à savoir une rallonge du mandat du président sortant. C’est actuellement la problématique essentielle qu’il faut très vite résoudre car effectivement le risque est trop grand d’une côté comme d’un autre. Sinon, le peuple a les moyens effectivement de garder le pays sans ses responsables. Une solution qui pour ma part me parait simple et évidente pour gérer ce que j’appellerai la pré-transition, une sorte d’assemblée issue du peuple qui pourra faire les préparatifs nécessaires à l’élection d’une constituante, préparer et organiser l’élection présidentielle…etc. Cette sorte d’assemblée sera constituée par exemple de personnes respectables et « honnêtes » qui seront désignées ou élues de chacune des wilayas du pays (le nombre par wilaya est à déterminer)… c’est juste une idée, un avis. la suite pourra être inventée ou copiée de chez les autres comme le dit Monsieur Sahraoui.

      Anonyme
      18 mars 2019 - 13 h 20 min

      .Au lieu d une constituante..il faut tout simplement dissoudre les deux chambres et elire un nouveau parlement ….c est beaucoup plus simple et on gagnera enormement de temps….une constituante c est une lame a deux tranchants rien qu a etudier l experience tunisienne cela nous donne froid au dos avec la constituante…des peutes qui vont se faire la guerre pour approuver un article et cela peut durer des semaines ..des mois…pour pondre en fin de compte une constitution mediocre au bout de quelques annees et des milliards en salaires des deputes de la constituantes et leurs privileges frais d hotels..de restaurations…de deplacements…et…et…. non merci ..passons directement a une election anticipee d un nouveau parlement qui se chargera de former une commission pour la redaction d une nouvelle constitution sans bagarre et sans discussion interminable entre deputes de plusieurs sensibilites politiques et religieuse…

    Yeoman
    18 mars 2019 - 12 h 31 min

    « Le départ de Abdelaziz Bouteflika le 28 ou le 29 avril prochain ne mettra pas en péril l’Algérie. La vacance du pouvoir n’est pas un danger. Du moins pas quand cette vacance est courte. » Effectivement, si c’était le cas, ça se saurait puisque, à vrai dire, cette vacance n’ est pas nouvelle. Je dirais même que les personnes en place n’ont fait que mettre des bâtons dans les roues à ceux qui, dans l’ombre et armés de leur seul sens du devoir, ont réussi à faire fonctionner les appareils de l’état. Quant à l’économie, elle s’en sortira sans doute mieux en l’absence ce des prédateurs sans foi ni loi. L’Algérie fonctionne tant bien que mal parce qu’elle est habitée par un peuple formidable, l’un des derniers à avoir encore le sens de la communauté, de la chose publique.

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