Situation politique en Algérie : les milieux d’affaires internationaux inquiets
Par Sadek Sahraoui – La situation politique en Algérie commence à inquiéter les partenaires internationaux de l’Algérie. Le Wall Street Journal a publié, le 18 mars, un article intitulé «La crise politique algérienne menace les marchés pétroliers et gaziers» dans lequel il indique que des firmes internationales comme «BP, Ekinor et ExxonMobil ont gelé leurs investissements en raison du manque de clarté sur la question de la transition présidentielle». «Ces dernières semaines, ExxonMobil a différé la signature d’un contrat préliminaire avec Sonatrach. Des sociétés telles que British Petroleum et Ekinor se sont déclaré préoccupées par l’impact important de tous les changements et troubles politiques en Algérie sur la production de pétrole et de gaz», soutient encore le média américain.
Le WSJ cite un responsable de Sonatrach qui confirme la décision d’Exxon Mobil de «différer» la signature d’un important accord de partenariat avec l’entreprise nationale spécialisée dans les hydrocarbures. «Cet accord devait passer lors la 12e édition du Forum algéro-américain de l’énergie, tenu les 7 et 8 mars à Houston. Mais au dernier moment, Exxon Mobil a fait savoir à Ould-Kaddour et à Mustapha Guitouni leur intention de geler la signature du partenariat. Les Américains refusent d’avancer leur projet à la lumière de la crise politique sans précédent que connaît l’Algérie. Ils ont également exprimé la difficulté de travailler avec un gouvernement dont la trajectoire non fixe», a soutenu ce responsable de Sonatrach.
Selon le WSJ, la décision d’Exxon Mobil a provoqué la colère du directeur général de Sonatrach, qui était l’architecte des relations de rapprochement entre l’Algérie et le géant américain. Depuis sa nomination à la tête de la Sonatrach, Ould-Kaddour a, ajoute la même source, défendu le projet selon lequel la stabilité d’ExxonMobil en Algérie serait un gage de stabilité économique. Ce qui a incité plus tard l’Algérie à acheter la raffinerie italienne Augusta en signe de bonne volonté envers le partenaire américain.
Les conséquences négatives de cette crise politique, provoquée par l’intransigeance du groupe présidentiel et son insistance à rester au pouvoir, ont commencé à apparaître dans le secteur le plus stratégique du pays. La situation risque d’être beaucoup plus forte, notamment avec l’expansion du mouvement populaire et le soutien des travailleurs des unités de production de Sonatrach dans le sud du pays.
Si Bouteflika dépasse les délais constitutionnels du 28 avril, la situation deviendra plus compliquée pour les dirigeants de la National Fuel Company, estime le WSJ.
S. S.
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