Réveil anachronique de nos magistrats

juges magistrats
Ouverture de l'année judiciaire par Bouteflika en 2012. New Press

Par Nazim Maiza – Que dire en voyant nos honorables magistrats et hommes de loi se «mutiner» contre l’ordre en place en dénonçant les élections fomentées par le gouvernement du fait accompli, un gouvernement pour le moment bien en place ?

C’est une première en Algérie, et j’espère de tout cœur que cela demeurera dans la tradition de la magistrature au sein du pays, j’espère «impétueusement» cela.

Assimiler cet état de fait, pour le citoyen que je suis, et croire en cette palinodie ne seront pas chose aisée pour moi ; en vérité c’est chimérique d’un point de vue du hirak algérien.

Nos magistrats ont, dans leur grande majorité, profité pécuniairement du diktat des coups de fil téléphoniques en réglant certaines affaires hors du champ de l’autorité, je m’explique.

Il est vrai que le pouvoir usait de son autorité pour dicter des verdicts dans certaines affaires ; cependant, beaucoup de magistrats profitaient de cet état de fait pour régler leurs affaires, les affaires de beaucoup de «justiciables» moins médiatisés et empressés de solutionner leurs problèmes, cela s’ensuivait de jugements avantageant ces derniers et les pénalisant lourdement parfois.

Dire que la justice avant le 22 février était juste et impartiale est une insulte pour l’intelligence des Algériens, soutenir le fait d’être outrés par ces mêmes magistrats, après le mouvement du peuple, un outrage issu de l’influence néfaste du pouvoir l’est plus encore.

Je pense, franchement, que la situation actuelle que traverse le pays impose un tant soit peu un minimum de dignité et de respect vis-à-vis du peuple de la part de nos magistrats indignés.

Dans l’avenir, il serait rationnel de faire un inventaire individuel de nos respectables magistrats afin de faire le distinguo entre ceux qui ont profité massivement des dividendes de la justice téléphonique et les autres moins impliqués.

N. M.

Ndlr : Les opinions exprimées dans cette tribune ouverte aux lecteurs visent à susciter un débat. Elles n’engagent que l’auteur et ne correspondent pas nécessairement à la ligne éditoriale d’Algeriepatriotique.

Comment (19)

    Maboul
    22 avril 2019 - 18 h 15 min

    Non au 5eme mandat…C est un jeune de mascara dont la peine a ete confirme en appel par des  »’ magistrats »’ qui le lendemain apparaissaie’t dans des manifestations anti systeme..comprends celui qui peut….moi je ne comprends plus rien….k..

    Maboul
    22 avril 2019 - 18 h 12 min

    Les mieux placés pour en parler c est un certain nombre d’avocats qui leur servaient d intermédiaires et qui apparaissent beaucoup ces jours ci en tête des manifestations….n..

    Anonyme
    21 avril 2019 - 22 h 48 min

    Visiblement la justice est toujours aux ordres. Elle agit sur injonction. Il n’ y a aucun réveil anachronique ou autre. Il y a juste « démission » d’ un personnage grabataire, aphasique pour préserver le système, tout le système en réponse à yatnahaw gaa3. Le combat vient juste de commencer.

    Anonyme
    21 avril 2019 - 20 h 25 min

    il est temps de trier les mauvais éléments et les intégrés dans la magistrature je pense qu il vont avoir du boulot

    FAKOU
    21 avril 2019 - 18 h 13 min

    si la corruption et les détournements des biens publics étaient des pratiques légales, c’étaient grâce et en grande partie avec la bénédiction des magistrats qui maintenant se découvrent une légitimité sans reproche.

      Pr Nadji Khaoua
      21 avril 2019 - 19 h 15 min

      Si les magistrats se sont contentés uniquement de corruption materielle pour s’enrichir illegalement ! Ils se sont rendus coupables de bien plus que cela.
      Rappelons nous que le combat de notre modele de patriotisme, de resistance face au deni en meme temps qu’a l’injustice et
      a la falsification de l’histoire qu’affronte, seul, Monsieur – oui Monsieur avec un grand M – Benyoucef Mellouk, celui qui a déterrer plus de 500 cas de faux moudjahidines, dont certains ont gravi les echelons du systeme politique
      actuellement rejetté par notre population.
      Ces faussaires de l’histoire du 1er Novembre 1954, ont commis une double forfaiture:
      – mentir pour grimper vers les hautes responsabilites politiques
      – denaturer volontairement le combat patriotiquepour l’independance.
      Depuis plus de 30 ans, ce sont des magistrats complices qui protegent ces traitres demasques, avec preuves a l’appui, par
      Monsieur Benyoucef Mellouk. Certains de ces traitres ont reussi par leur forfaiture a occuper des annees durant les plus
      hautes fonctions dans la direction du « parti unique » et l’administration centrale des annees 1970 et 1980.
      Depuis lors Mr Benyoucef Mellouk les denonce et se bat seul contre eux et le mur erriger depuis plus de 30 ans par les magistrats au service des clans politiques pour proteger ces plus de 500 faux moudjahidines, ces plus de 500 faussaires et traitres. Ils oublient juste, ces traitres, que le combat continue et l’infamie publique et historique autant que politique les rattrappera.

      Pr Nadji Khaoua.

        Salim A
        21 avril 2019 - 20 h 08 min

        Merci de nous rappeler l’histoire de Mr Mellouk. Il n’a pas hésité à brandir l’étendard de la vérité, au péril de sa vie, lorsque tout le monde se taisait et tourner la tête pour ne pas voir.

        Mieux vaut vivre pauvre mais dans la dignité que riche mais dans le déshonneur. Citation à ne pas oublier, que l’on nous enseignait à l’école primaire, les jours de froid dans la vallée.

    Zyriab
    21 avril 2019 - 17 h 01 min

    Soyons sérieux TOUS les algériens sont des corrompus Chacun selon son grade Vous avez tous oublié quand il fallait supplier un quelconque guichetier pour obtenir un extrait de naissance ou un certificat de résidence Nous avions dépassé la corruption la plus vulgaire du monde entiers Que ce soit un planton une secrétaire ou un Ministre Chacun avait son prix Alors venir nous raconter que seuls les ministres et Ali Haddad qui étaient des corrompus C’est et de la mauvaise foi et de l’intox C’est le moment de nous reprendre et d’essayer de redevenir des citoyens

      Aichouna
      22 avril 2019 - 16 h 59 min

      Il fut un temps où l’on se moquait du voisin de l’ouest parce que la corruption faisait partie de la vie des sujets de momo-6…aujourd’hui, cette maladie a atteint notre société et est arrivée à son paroxysme depuis que les natifs du pays du kif al-mou’aledj sont arrivés aux commandes de notre pays. Espérons que l’Algérien retrouvera vite son algérianité et que les parents et l’école éduquent les enfants pour qu’on en finisse avec ces pratiques féodales qui ruinent le pays et les hommes.

    salim A
    21 avril 2019 - 16 h 32 min

    Je pense que tout le monde peut raconter la même histoire. Dans mon ancienne ville, il suffit de marcher dans les rues du centre ville pour voir les villas coloniales (à plus de 8 milliards) habitées par des magistrats et magistrates trentenaires.

    Du temps de Mao, des camps de redressement ont été instaurés pour rééduquer des millions de citoyens chinois. Il est fort probable que dans la deuxième république algérienne(si jamais elle voit le jour), des millions de fonctionnaires algériens devront être envoyé(es) dans des camps de redressement avec saisie automatique de leurs biens mal acquis.

    C’est un travail de longue haleine mais faisable. Chaque commune, chaque ville devra avoir son registre éléctronique pour permettre l’inventaire de tous ces gens, même ceux qui brandissent haut et fort des pancartes les vendredi. C’est une affaire de salubrité publique.

    Vangelis
    21 avril 2019 - 14 h 52 min

    Les magistrats sont tous coupables d’avoir pratiqué une justice du fort contre le faible et une justice selon les moyens des parties.

    Tous ces magistrats sont passés par la case départ en suivant leur cursus à l’école de la magistrature et je doute fort, même très fort qu’ils n’aient pas entendu ou vu que des ainés de leur corporation se servaient d’eux-mêmes.

    Il ne faut pas oublier que le régime les a fait ainsi. La première fois, ils devaient rendre le verdict selon les instructions reçues d’en haut, et les suivantes de même, car le d’en haut a entre ses mains des moyens de pression liés à son premier ordre informel. Une fois le forfait accompli ils sont  » contraints « , si je puis dire, de continuer la dérive. Certains effectivement, sans scrupule en ont profité à outrance. Bref la justice est devenue vérolée par la faute de ceux qui sont en haut, le régime donc.

    Qu’ils se déclarent maintenant en phase avec les citoyens, ils ne resteront que des combattants de la 25ème heure. C’est tellement commode de se laver les mains en se déclarant proche des algériens. Tous les apparatchiks du régime sont dans cette idée. il suffit de voir les retours de veste des uns et des autres sans compter les organisations telles celles des moudjahidine, des enfants de chouhada, des oulémas, les syndicalistes de l’UGTA etc ….

    Le moment n’est pas actuellement au règlement de comptes. Le processus doit suivre son cours, les lois modifiées par des élus et cette organisation de magistrats sera mise en face de ses responsabilités pour séparer le bon grain de l’Ivraie et ceux et celles qui auront trempé dans les magouilles devront rendre à César ce qui appartient à César et à Jules …..

    Anonimaoui
    21 avril 2019 - 14 h 41 min

    Il y’a une dizaine d’années j’ai eu l’occasion de discuter avec une élève magistrate en fin de formation. Toute honte bue elle m’a dit qu’elle ambitionnait d’acquérir ( plutôt se faire acheter) un appartement et un véhicule de tourisme dès la première année de travail comme juge. J’avais un aperçu de notre justice mais après cette déclaration et cette détermination affichée avant même d’accéder à la fonction, j’ai très peur pour mes proches et pour moi-même si un jour j’aurais affaire à un magistrat de cet accabit. Un jour peut-être, notre justice changera réellement. Ce n’est pas le cas aujourd’hui.

    Pr .Nadji Khaoua
    21 avril 2019 - 12 h 07 min

    Je suis absolument d’accord avec votre analyse de separer le bon grain de l’ivraie concernant les magistrats, un des piliers
    de l’application des lois a l’encontre de tout contrevenant, quelles que soient son identite et ses functions.
    Le seul bemole que je souhaite fortement
    est que cette separation se fasse tout de suite.
    Des moyens simples existent pour vite identifier les magistrats honnetes de ceux
    corrompus : la valeur de leur patrimoine comparee a leurs revenus declares.

    Pr Nadji Khaoua

    anonyme
    21 avril 2019 - 11 h 43 min

    la majorité ecrasante a amassé des fortunes colossales, drole que d’un seul coup ils veulent devenir blancs comme neige

    Clovis
    21 avril 2019 - 11 h 41 min

    Bien sur que comme partout il y a eu des magistrats integres et d’autres beaucoup moins. Mais est ce le moment de declencher une chasse aux sorcieres ? Les comptes seront soldes plus tard apres le plus urgent : l’instauration de la nouvelle republique. En attendant, pour montrer leur nouvelle bonne volonte, il y a un tas d’affaires qu’ils pourraient instruire avec justice : le jeune de saida dont parle Lyes, le directeur du port de Bejaia qui refuse d’appliquer une decision de justice en continuant a bloquer illegalement le materiel de Cevital (sans aucun parti pris de ma part pour ou contre Rebrab dans la polemique actuelle, mais dans le cas de l’importation de son materiel il avait raison), les personnes reprimees a tord, l’affaire des manifestantes deshabillees, l’incursion illegale de soit disant forces de securite a la fac de droit, et bien d’autres… sans oublier les affaires d’enrichissements presumes illegaux et de passe droits dans les marches de nos oligarques dont seul Haddad a ete inculpe. Il faut inculper les autres, et lancer des enquetes pour confirmer leur culpabilite ou les innocenter. C’est ca une justice independante et integre. Mais l’est elle deja ou pas encore ?

    Maboul
    21 avril 2019 - 11 h 35 min

    De notre epoque on appelait cela. Les moudjadines du 19 mars… C est a dire ceux qui ont rejoint la lutte de libération apres le cessez le feu….a bon entendeur.salut…m..

    Yes
    21 avril 2019 - 11 h 15 min

    En attendant,il y a ce jeune de saida,je crois,qui avait brandi un  » non au 5 eme mandat » qui est toujours en prison!! C une priorité de le liberer.

    AmiAhmed
    21 avril 2019 - 10 h 23 min

    Si on commence par le dessert , cela veut dire qu’il n y aura pas de plat de résistance, les actions judiciaires doivent intervenir après la mise en place du nouveau président et sa suite, ça ne sert à rien de faire un travail qui peut sera annulé par le véritable patron, à moins que ceux qui donnent l’ordre aujourd’hui se voient déjà les patrons de demain, les masques commencent à tomber.

    TOP 16
    21 avril 2019 - 8 h 32 min

    Y’a pas si longtemps la majorité de ces Magistrats pratiquaient la justice aux enchères voulue par Bouteflika et appliqués par Louh et les magistrats;vaut mieux tard que jamais,espérant qu’ils ne recommencent plus

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