Les dessous de la prompte mise au point de l’ambassade de France à l’APS
Par Kamel M. – L’ambassade de France à Alger réagit rarement aux informations et autres commentaires concernant la France dans les médias algériens. Mais l’empressement avec lequel elle a adressé une mise au point à la presse au sujet d’une dépêche de l’APS suscite au moins une interrogation.
Le correspondant de l’agence officielle a, par inadvertance, repris une ancienne déclaration du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, sur les élections en Algérie. Il s’agissait, en fait, de la présidentielle annulée du 18 avril dernier, le chef de la diplomatie française s’étant exprimé en mars dernier. Or, voulant éviter toute équivoque, la représentation diplomatique française en Algérie a vite réagi pour «remettre les pendules à l’heure» de peur que la dépêche en question soit interprétée comme un soutien de Paris à l’élection présidentielle contestée du 4 juillet prochain.
Cette prompte réaction de l’ambassade de France est-elle le signe que l’Elysée s’oppose à la tenue de cette échéance électorale à la date fixée unanimement par les décideurs actuels ? C’est ce qu’on pourrait comprendre à travers le ton utilisé dans la mise au point des services de Xavier Driencourt qui se sont dit «étonnés» de lire que «la France souhaite le déroulement de la présidentielle algérienne dans de bonnes conditions».
L’erreur de nos confrères de l’APS a le mérite de nous éclairer sur la position de la France par rapport au choix du chef d’état-major de l’ANP d’aller coûte que coûte vers des élections en juillet prochain, en dépit de l’opposition d’une grande partie des citoyens qui y voient une tentative de contourner les revendications populaires exprimées chaque vendredi depuis le 22 février dernier.
La France avait été gravement mise en cause dans un discours du général Ahmed Gaïd-Salah, accusant un «pays qui a des arrière-pensées historiques» de vouloir attenter à la stabilité et à la sécurité de l’Algérie. Une chaîne de télévision privée annonçait, quelques heures plus tard, que de hauts responsables algériens se seraient réunis en présence d’officiers du renseignement français. L’ambassade de France ne démentira cette «révélation» que plusieurs jours plus tard dans un quotidien francophone auquel elle reprochait d’avoir répercuté une «information farfelue», diffusée par un média «peu sérieux».
K. M.
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