Exclusif – Extrait du livre de Khaled Nezzar : Bouteflika et ses coups bas contre l’ANP

BOU livre
L'ex-président de la République, Abdelaziz Bouteflika. New Press

Dans cet extrait du livre Bouteflika, la faillite annoncée, à (re)paraître bientôt, l’ancien ministre de la Défense nationale évoque la relation tumultueuse entre l’ancien président de la République et l’armée qu’il a toujours cherché à neutraliser. Pour rappel, le livre a paru en 2003, alors que Bouteflika était au faîte du pouvoir, sous le titre Bouteflika, un mandat pour rien (en Algérie) et Le Sultanat de Bouteflika (en France). 

«La guerre contre le terrorisme risque d’être longue parce qu’il a décrédibilisé l’Etat en ne réitérant pas sa décision d’éradiquer les irréductibles du terrorisme, uniquement parce qu’il a incurvé dangereusement le cours des choses. Il a laissé ouverte, indéfiniment, la porte du pardon. ‘’La concorde’’, extensible à l’infini dans le temps, ne signifie rien d’autre, dans l’esprit des terroristes que : tuez, dévastez, vous serez au bout du compte quand même pardonnés ! Il a exprimé sa sollicitude et sa compréhension aux tueurs : ‘’Si j’avais leur âge…’’ Il a donné un sens politique à leurs crimes : ‘’Après tout, Hattab ne s’attaque qu’aux militaires.’’ ll a délégitimé le processus engagé le 11 janvier 1992, en le qualifiant de ‘’violence’’. Il a inventé un nouveau vocabulaire, ‘’Monsieur Hattab’’, pour désigner les assassins, effaçant le bénéfice psychologique et moral des étiquettes qu’ils ont tout fait pour mériter.

Le discours politique, qui hésite à désigner clairement l’obédience et les mobiles des assassins, encourage leurs commanditaires et suscite des complicités et des vocations. Lorsqu’il a nommé à des postes de souveraineté leurs amis et défenseurs, il a revitalisé par des gestes forts le moral de leurs principaux chefs. Il a ressoudé leurs rangs et désigné à leur vindicte ceux qui ont choisi de résister à leurs offensives : ‘’Je ne suis pas responsable de ce qui est arrivé avant 1999.’’ Et, surtout, il a reculé dans la mise en application des réformes à même de transformer les conditions sociologiques qui font le terreau de l’intégrisme.

La réussite de la mission des forces de sécurité ne dépend pas uniquement de la qualité du commandement et du courage des hommes, de l’efficacité de l’organisation et des moyens matériels existants ; elle est directement proportionnelle à la cohérence et à la clarté du discours politique qui définit le but objectif du combat. Le discours qui contredit tous les jours ce que ces forces accomplissent sur le front du terrorisme, la politique qui désavoue explicitement dans les faits leurs efforts remettent en cause leurs succès.

La condamnation sans équivoque de l’acte salvateur du 11 janvier 1992 est la grande bifurcation qui conduit Bouteflika, naturellement, à reprendre, point par point, la phraséologie des porte-parole du parti dissous : ‘’La violence du pouvoir a arraché aux islamistes une victoire légitime.’’ Le mot ‘’violence’’ dans sa bouche est lourd de sens politiques et de significations ; ces significations que comprennent les chancelleries étrangères et les ONG qui guettent le moindre écho venant d’Alger.

Elle conduit Bouteflika, naturellement, à rechercher des alliances et à mettre en œuvre les moyens qu’il juge efficaces pour neutraliser les institutions, les partis ou les personnes qui ne veulent pas accepter le retour à la situation qui prévalait à la veille du 11 janvier 1992.

Dès lors qu’il a changé de cap et qu’il s’est repositionné sur les thèses de Sant’Egidio, il convenait de trouver des boucs émissaires. Les attaques contre l’ANP lui permettent d’accréditer l’idée qu’il ‘’n’est pas libre de ses mouvements pour réaliser la paix’’, mais qu’il pourrait le devenir si on l’aidait à se débarrasser des généraux.»

Comment (22)

    Yes
    2 juin 2019 - 4 h 35 min

    C un secret de polichinelle,bouteflika a dès le début annoncé qu’il ne voulait pas être un 3/4 de président. Dès le départ il a voulu se débarrasser des chefs militaires qui ont combattu les terroristes surtout en faisant planer la menace de les livrer au tpi. C d’ailleurs un des messages adressé aux chefs militaires actuels : « attention,vous risquez de subir le même sort plus tard »
    Les chefs militaires sont sous les ordres du président de la république chef suprême des armées,comment alors faire porter la responsabilité par les militaires qui ne font que leur boulot??
    Bouteflika a supprimé le seul contre pouvoir qui lui tenait tête en éliminant toufik,un nationaliste patriote ancien moudjahid ,le dernier survivant après les tounsi boustila lamari smain.. Nezzar et ses compagnons ont sauvé l’Algérie d’une dictature de théocrates qui se sont érigés en envoyés de dieu,alors que le Coran dit: » dieu n’a pas de représentant ou associé sur terre »! Des fois de dieu qui ont déclaré la démocratie kofr!! De quel droit un ali belhadj déclare ça et se permet de qualifier qui il veut de kafer??

    Vroum Vroum ????????..
    2 juin 2019 - 4 h 13 min

    Avec du recul , 20 ans de Bouteflika , le résultat actuel , le mouvement Populaire , malgré le programme logement , et stabilité dans une Géopolitique dangereuse , le bilan est très moyen , surtout intérieur….en Politique Étrangère et Alliance international sont pour moi une réussite…Mais intérieure avec le recul , un désastre economique partagé grâce à l’ensemble du Pouvoir , alors que tres invalidé les rapaces et calculateurs ont profité un max .. on peut dire Que le Système Bouteflika englobe l’ensemble de l’Apareil et en faire le Bouc émissaire serait injuste . .On pourrait aussi dire que Bouteflika représentait l’etat d’esprit qui a régné , jusque là…Bouteflika absent , ne reste plus que l’état d’esprit , donc ce mouvement Populaire va reeduquer cet état d’esprit d’ou emergera une nouvelle Gouvernance .. la Justice en sera le meilleur outil , pour faconner le mode de Gouvernance , .. Comme j’ai souvent dit le tres jeune Etat Algérien , passe de l’apprentissage à la maturité , et cela ne va pas sans casser des oeufs..un passage obligé..

    MELLO
    1 juin 2019 - 17 h 53 min

    La concorde civile des decideurs , validee par Bouteflika , et le contrat de Saint Egidio , c’est la terre et le ciel. Le contenu de l’une et le contenu de l’autre sont diametralement opposes. La premiere fait table rase sur la violence passee, le second n’admet aucun acces au pouvoir par la violence . Le second fait part d’une Republque democratique avecrespect de toutes les confessions.
    Bouteflika ne pouvait pas etre a la hauteur de certains participants a St EGIdio.
    Apres 1991, les decideurs ont pu ramener Boudiaf (Allah irrahmou) pour l’eliminer apres, et en 1999 , ils ont ramene Bouteflika qui les a elimine’s.

    Anonyme
    1 juin 2019 - 16 h 36 min

    Bouteflika doit être arrêté et jugé, il est en mesure de subir cette arrestation et faire face à la justice pour haute trahison, trahison, collusion avec le terrorisme qu’il a maintenu et entretenu en vu de se maintenir au pouvoir à vie et y installer sa famille, intelligence avec des puissances étrangères dont la France en tête, destruction de l’économie algérienne, en vue de détruire l’Algérie, il a réussi à le faire : l’économie algérienne et détruit, l’islamisme se porte bien, féodalisation de la société algérienne jetée dans les bras des islamistes avec la bénédiction de Bouteflika, corruption à grande échelle, pillage gigantesque des ressources financières de l’Algérie, et j’an passe. Bouteflika doit subir un procès et être mis en détention préventive jusqu’à la fin du procès à son encontre et celui de sa famille qui a pris le pouvoir au mépris du peuple algérien. Mais tant que Gaïd Salah est chef de l’État major la justice ne sera jamais actionné à l’encontre de cet ancien président maudit et illégitime le pire ennemi de l’Algérie, parce qu’il n’a jamais été algérien de sang de cœur, Bouteflika est un mercenaire qui doit répondre de ses actes criminels envers le peuple algérien et l’Algérie. C’est claire que Gaid Salah son fidèle protecteur le protège.

      chana
      2 juin 2019 - 13 h 27 min

      mr l’anonyme sachez boutef nous a sauve au moment ou nous etions au fond du gouffre . dette exterieur ou chaque annee on payait juste les interets de la dette . ou il a trace les grandes lignes pour l’afrique ou en 2020 le franccfa sera remplace . a son credit le billet d’avion que la france que certains cherissent nous faisait paye plus de 60 % de taxe risque. celui qui a fait rentre la chine en afrique et reclame 2 sieges permanants pour le continent si vous etiez franc vous nous diriez qui vous paie pour denigrer Le grand Bouteflika

        Algerien Pur Et Duru
        3 juin 2019 - 0 h 12 min

        Said ou nasser, lequel des 2 es tu? Il a paye la dette pour endormir les algeriens et prendre a deux mains ce qu’il donne avec un doigt. Ce bonhomme est astucieux, personne ne le conteste, mais envers notre pays iil a ete
        diabolique.

    Anonyme
    1 juin 2019 - 16 h 19 min

    C’est une Justice Indépendante, Souveraine, au dessus de tous, et de tout qui tranchera
    Avec protection des droits des présumés accusé, et respects de leur intégrité physique
    Et sans règlements de comptes inutiles, et stériles, dans un pays démocratique, à démocratie parlementaire
    Une Justice forte, source de la Paix, et de Stabilité, en Algérie
    L’Algérie, ses institutions, et son peuple doivent donner l’exemple de Démocratie, de Justice, de Modération
    Et de Sagesse, au Monde entier
    Le Monde nous observe, et nous attend pour donner le meilleur exemple

    Anonyme
    1 juin 2019 - 15 h 03 min

    Ce récit a été publié sur la presse nationale de l’époque.
    Rentré à Alger après ses multiples séjours en Suisse (et avant qu’il se porte candidat) , il reçoit la visite d’un de ses amis qui le trouve complètement déprimé.
    Il l’interroge alors sur sa santé, il lui répond que côté santé il se porte bien. Son ami l’interroge alors sur la cause de sa déprime , il lui répond que c’est à cause du terrorisme .
    Son ami lui rétorque que le terrorisme recule beaucoup au contraire. A la grande surprise de son ami, il lui dit :  » Non il ne faut pas que ça s’arrête, je suis incontournable ». Sans commentaire !

    Moi, le deux poids, deux mesures ...
    1 juin 2019 - 14 h 28 min

    …me reste en travers de la gorge !
    L’armée a toujours été la main invisible derrière tous les présidents depuis 1962. Quand elle décide de se séparer de l’un d’eux, elle l’a fait sans ménagement. Le plus curieux dans tout ça, c’est que Fakhamatouhou a bénéficié d’une quasi allégeance royale par le 1er d’entre les militaires (Votre ami Gaïd) au point de se laisser porter par le Tsunami lui aussi !
    Autre élément troublant, quand M. Boudiaf voulait lutter contre la corruption, programme incompatible avec les attentes de l’époque, il s’est passé ce que nous savons tous…
    E résumé, il me semble que cette formule avait été prononcée « Il nous apparaissait comme étant le moins mauvais ». Donc, comme dans un couple, vous aviez aussi épousé ses défauts en connaissances de causes. Autrement dit, l’armée peut-elle s’accommoder aujourd’hui d’un autre Boudiaf pour lutter efficacement contre la corruption ? Qu’attend-elle ? Car c’est de ce fléau que risque de mourrir l’Algérie !

    abdeka
    1 juin 2019 - 13 h 44 min

    J’ai une question simple pourquoi es ce que le parrain de la mafia qui à sévit pendant 20 ans et qui à gaspiller plus de milles milliards de $ n’est pas en prison ?sans le besoin de le juger.

    Anonyme
    1 juin 2019 - 13 h 36 min

    Le malheur de l’Algérie,C’est l’armée des frontières!

    Apache
    1 juin 2019 - 11 h 37 min

    Pourquoi faut il toujours donner de l’importance aux « pets dans l’eau » du Makhzen?? C’est donner de l’importance à Momo 6 et sa smala. Momo Escobar ne sera que plus enragé si les médias algériens arrêtent de parler de lui et de son régime. Il saura qu’il ne mérite pas la publicité qu’il cherche à avoir.

    صالح/ الجزائر
    1 juin 2019 - 11 h 19 min

    Mais Sans « l’acte salvateur du 11 janvier 1992 » , et la « décennie noir » ou « décennie rouge » , le “candidat le moins mauvais” aurait-il pu atteindre le « palais du peuple » ou « palais du roi »? et être intronisé à la tête du « Sultanat » ?.
    L’ex-président de la République, Chadli Bendjedid , qui était lui aussi militaire et choisi par ces collègue , avait accordé une longue interview à deux chercheurs japonais, Kisaichi Masatoshi et Watanabe Shoko , qui avait travaillé sur l’Algérie depuis plusieurs années . cette interview a été reprise par certains quotidiens algériens .
    A la question : le pouvoir algérien devait-il accepter un gouvernement du FIS ? l’ex-président avait répondu par ceci : “oui, c’est vrai. Si le pouvoir avait accepté les résultats des élections, on ne serait pas arrivé à cette dangereuse situation. J’ai voulu que le peuple algérien assume la responsabilité d’avoir choisi ses représentants en toute liberté (…)il fallait juger le FIS par les lois et la constitution qui régissent l’état, et le fait de ne pas avoir respecté le choix du peuple a été une très grande erreur.” , c’était un vote sanction “pour se venger des responsables du FLN qui ont commis de grandes erreurs à l’encontre du peuple algérien et dilapidé son argent, c’est ça la vérité”.

    Apache
    1 juin 2019 - 11 h 16 min

    C’était vraiment un petit bonhomme imbu de sa personne qui n’a jamais porté le peuple algérien dans son coeur. L’Algérie mettra beaucoup de temps pour regagner les progès économiques qu’elle avait engendrée avant la venue de bouteflika et son clan qui n’ont fait que saboter l’économie algérienne en vendant nos usines construits avec des millions de dollars aux copains du régime pourri, au dinar symbolique. L’Etat doit se réapproprier tous les biens de l’Etat en les renationalisant au dinar symbolique.

    Anonyme
    1 juin 2019 - 11 h 05 min

    Nezzar écrit à Amin99 : Zéroual n’a jamais été poussé par les militaires à la sortie.
    La réponse est dans le 2eme tome de mes mémoires parues récemment chez Chihab !

      Amin99 au général Nezzar
      1 juin 2019 - 13 h 18 min

      Pourtant les pressions et l’attentat au quel Zeroual a échappé font penser le contraire.
      C’est bien noté, je me ferai un plaisir de lire le tome2.

      Djazaïri
      1 juin 2019 - 18 h 33 min

      On s’est bien fait avoir par ce mégalo-narcissique de Boutef qui a bluffé tout le monde!! Après avoir mené le pays vers la catastrophe, son frère Said a même trouvé le moyen de dire « l’Algérie ne mérite pas quelqu’un comme mon frère »!!!

    Zaatar
    1 juin 2019 - 10 h 47 min

    Il avait une grosse revanche à prendre. Tout le monde sait qu’il n’avait pas gobé, la mise en place de Chadli en tant que président a la mort de boumediene, il se voyait comme le légitime successeur de Boumediene. Puis, il a mal digéré le rapport de la cour des comptes lui demandant de rembourser le différentiel constaté dans les comptes des ambassades quand il fut ministre des affaires étrangères. D’où son exil pour ne pas passer en justice sous la bienveillance de chadli. Et à son retour dont tout le monde sait les circonstances, il avait annoncé qu’il ne serait jamais un trois quart président sous-entendant ses rapports tendus avec l’armée . La suite on la connait. Et donc ce que dit le livre du général Nezzar est totalement fondé. Les détails doivent certainement concorder avec la réalité.

    Abou Stroff
    1 juin 2019 - 10 h 42 min

    je pense que abdelaziz bouteflika a déjà rejoint les poubelles de l’histoire et qu’il s’agit, au moment présent, d’être vigilant pour que le mouvement de fond (le hirak, entre autres) qui secoue la formation sociale algérienne ne soit pas pris, d’une manière ou d’une autre, en otage par la vermine islamiste.
    en ce sens, il ne faut pas cesser de scander le slogan porteur: « djazaïr hourra dimocratia » qui est aux antipodes de l’enfer que nous réserve la vermine islamiste.

      Nadjib
      1 juin 2019 - 16 h 55 min

      Je préfère le terme -La vermine « Wahabiste » qui est plus juste.

    Amin99
    1 juin 2019 - 10 h 22 min

    Dans son livre Khaled Nezzar fait comprendre que « La réussite de la mission des forces de sécurité est directement proportionnelle à la cohérence et à la clarté du discours politique qui définit le but objectif du combat. « , et sur ce point je suis entièrement en phase avec lui et je dirais même que c’était aussi la ligne de conduite du président Zéroual à l’époque.
    Beaucoup d’Algériens dont je fais parti n’ont pas compris pourquoi ce dernier a été évincé et poussé vers la porte de sortie alors qu’il a été exemplaire face au terrorisme et aux pressions de tout genre à un moment crucial de l’histoire de l’Algérie.
    Et si le Général Nezzar nous l’explique avec ses mots ce tournant de l’histoire et ce qui s’est réellement passé à ce moment là car personne en Algérie ne s’attendait à sa démission avant la fin de son mandat et encore moins son remplacement par M. Bouteflika qu’il a ramené de très loin et dont il fait aujourd »hui l’objet de critiques sur sa conduite politique.

    Merci d’avance.

    Hibeche
    1 juin 2019 - 8 h 41 min

    Un ami qui était installé dans un émirat du golfe me racontait la rencontre de Fakhamatihi avec un diplomate algérien dans cet émirat. Après que le pouvoir ait proposé à boutef en 1994 de prendre les règnes du pouvoir , il avait dit aux décideurs qu’il allait réfléchir et leur rendre la réponse. Il se rendit à cet émirat. Pendant 2 mois, il n’y avait pas eu d’attentats. Alors il se lamenta devant le diplomate : « comment ça se fait, ça fait déjà 2 mois il n’y a pas eu d’attentats ? Ce n’est pas normal  »
    Vous voyez le fond du petit bonhomme. il souhaitait des attentats à l’Algérie, pour que le pouvoir le supplie à revenir.

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