Rien n’est acquis

Bensalah chef d'Etat
Abdelkader Bensalah. D. R.

Par R. Mahmoudi – Annoncé en grande pompe, le discours à la nation prononcé par le chef d’Etat intérimaire s’est avéré être une pâle copie du dernier message du chef d’état-major de l’ANP où il avait appelé au dialogue pour préparer l’élection présidentielle dans les plus brefs délais avec, comme garantie, la mise en place d’une commission indépendante d’organisation de ladite élection.

Cet appel du général Ahmed Gaïd-Salah n’a fait qu’exacerber les esprits et ranimer la colère des manifestants qui l’ont bien exprimée lors des marches du vendredi dernier, notamment à Alger et dans certaines grandes villes, par des slogans et des caricatures encore plus hostiles que ceux qui avaient été portés lors des manifestations précédentes. Ce qui augurait d’un durcissement dans la confrontation entre le hirak et le commandement de l’institution militaire qui pouvait, à la longue, créer un climat délétère propice à toutes sortes de manipulations ou à des dérives dangereuses. Dans son dernier discours, Gaïd-Salah avait indirectement évoqué ce risque, en s’attaquant à ceux qui tentaient, selon lui, d’infiltrer le mouvement de contestation et d’y imposer des slogans hostiles à l’ANP et à son commandement.

Du coup, cette focalisation qui a déjà fortement commencé sur les réseaux sociaux contre Abdelkader Bensalah, décrit comme un «apprenti dictateur» et un «président illégitime qui s’octroie des pouvoirs indus», peut largement détourner l’opinion, le temps d’un vendredi, et faire reléguer au second plan le nom de Gaïd-Salah, en attendant que les choses évoluent avec, notamment, l’ouverture d’un processus de dialogue qui devrait avoir lieu dans les prochains jours.

Or, rien n’est acquis tant que les anciennes figures honnies par la rue sont maintenues dans leur poste et continuent de narguer les citoyens.

R. M.

Comment (5)

    lhadi
    7 juin 2019 - 20 h 39 min

    La notion de souveraineté appartient plus particulièrement à l’univers du débat philosophique et politique tel qu’il a été conduit en France. Au moment de la révolution, se sont affrontées les conceptions antagonistes de la souveraineté nationale et de la souveraineté populaire. L’enjeu était de savoir si les dirigeants devaient rendre des comptes simplement à la nation, c’est-à-dire à une fiction juridique dont ils faisaient eux-mêmes partie, ou bien au peuple qui constitue à la fois une fiction symbolique et une réalité physique. A l’époque, celui-ci se manifestait souvent dans la rue (les « journées révolutionnaires »), voire dans l’enceinte même des assemblées parlementaires, avant que l’expression de sa volonté ne se trouve institutionnalisée par le droit de suffrage pour tous. L’enjeu du débat sur la souveraineté était donc l’assujettissement de la représentation nationale à un mandant.

    Avec ou sans le recours à la notion de souveraineté populaire, poser le principe selon lequel « tout pouvoir émane du Peuple » confronte le problème de l’exercice du pouvoir effectif? Pour des raisons pratiques de dimension des Etats et de complexité des affaires, il a fallu envisager des mécanismes de délégation. Dès lors, s’impose à peu près partout la notion de démocratie représentative. Les dirigeants sont des mandataires. Ils ont donc des compétences circonscrites en principe par un texte constitutionnel.

    Cessons de nous gratter l’oreille droite avec la main gauche. La posture du chef de l’Etat-major et vice-ministre de la défense est conforme à l’esprit de la loi fondamentale de la république.

    L’Algérie est en faillite : elle est en dépôt de bilan.

    Le Patriotisme républicain qui m’anime, qui anime tous ceux qui aiment le pays autant qu’ils aiment leurs parents, ne saurait se satisfaire de cette situation.

    Mes chers compatriotes : « Ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous. Demandez ce que vous pouvez faire pour votre pays »

    Par conséquent : Primauté des devoirs sur les droits. Respect absolu de la loi.

    Le besoin d’une élection présidentielle se fait de plus en plus pressant et « Peu importe que le chat soit blanc ou noir, s’il attrape la souris, c’est un bon chat ».

    Fraternellement lhadi
    ([email protected])

      MELLO
      9 juin 2019 - 7 h 24 min

      L’Algerie est en faillite . Ce n’est surement pas le peuple qui l’a mise en faillite …
      La faillite est la consequence d’une mauvaise gestion du pouvoir en place qui n’ecoute personne de ces experts issus du peuple. Si ,depuis 1962 , les gouvernants etaient vraiment elus par le peuple , ils auraient peut etre une oreille tendue vers les aspirations populaires et le resultat serait plus florissant.
      Quant au respect de la loi fondamentale , loin d’etre fondamentale puisque pietinee par ceux la meme qui l’ont ecrite, avec un sens de centralisme affreux. Dans de pareilles conditions, il est hasardeux de se lancer dans une election presidentielle. La transition vers une nouvelle gouvernance reste indispensable.
      Le devoir de tout gouvernant , c’est d’ecouter son peuple et donner l’exemple du respect des lois.

    Felfel Har
    7 juin 2019 - 12 h 20 min

    Ce « deal » que nous propose Bensalah est un DUD (Dead Upon Delivery), un mort-né, un missile qui n’atteindra jamais son objectif. Il faut s’attendre et se préparer à un durcissement de cette institution qui a l’habitude de se faire obéir et à une multiplication des provocations de la police et de la gendarmerie pour faire cesser ces marches, manifestations visibles et fortement médiatisées du mécontentement populaire.
    Que ceux qui sont tentés de rééditer les « exploits » de l’armée soudanaise y réfléchissent à deux fois; ils seront tenus pour responsables de toutes dérives qui nous plongeraient dans une situation inextricable. Que leurs chefs comprennent qu’en dehors de la satisfaction des doléances du peuple, point de salut! L’armée déteste négocier avec le peuple, il faudra toutefois qu’elle s’y résigne.

    HLM
    7 juin 2019 - 10 h 34 min

    Bensalah degage,bedoui deage tous degage ……ce nest la que des arguties.le nom de bensalah n avait jamais ete evoque avant dans une qlq malversation, idem bedoui. pour ce dernier on lui repproche les fraudes electroles:mais soyons honnetes tout le monde sait que c etait bouteflika qui nommait les walis et que bedoui n etait charge que des formulaires(doc d etat civil permis de conduite …) ;l etablissement des passeports lui echappe (cf declaration de haddad ali).ce qu a fait bedoui en qlq semaines les precedents premiers ministres n ont pas ose le faire (limiter les importations de CKD etc……)

    Donc
    7 juin 2019 - 8 h 48 min

    Donc Gaid Salah nous jette un os à ronger (Bensalah), pendant qu’il cherche une solution ?
    S’il met autant de temps à proposer une vraie solution politique qu’à préparer une riposte en cas d’attaque militaire, alors on est bien protégés.

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