Pourquoi le gouvernement a peur d’un report de la rentrée scolaire
Par Houari A. – Le ministère de l’Education nationale a, dans une note adressée cette semaine, mis en garde les enseignants et les employés du secteur contre tout retard dans la reprise du travail le 1er septembre prochain, tout en appelant les directeurs de wilayas à entamer immédiatement l’application des mesures d’abandon de poste à l’encontre de chaque absent.
En effet, de plus en plus d’enseignants et de parents d’élèves réclament le report de la rentrée scolaire en raison des fortes chaleurs qui sévissent dans le pays. Mais, prise dans le contexte politique actuel, cette demande laisse les autorités craindre une situation de désordre qu’elles ne pourraient pas maîtriser, avec le risque que l’esprit du hirak gagne l’école. Il faut dire que les appels à la désobéissance civile et à des grèves générales à partir de la rentrée, lancés il y a quelques semaines et réitérés chaque vendredi par les manifestants, sont pris très au sérieux en haut lieu.
La fébrilité avec laquelle l’Exécutif tente de colmater les brèches et d’apaiser le front social avec des mesures urgentes et des directives tous azimuts pour parer au plus pressé et répondre à certaines doléances des citoyens, comme le problème de l’eau qui a donné lieu à des émeutes dans certaines régions du pays, ou à des situations de détresse sociale, comme les problèmes des travailleurs licenciés ou mis au chômage forcé à cause de la crise politique actuelle, montre à quel point le pouvoir redoute une rentrée explosive qui, couplée aux manifestations populaires hebdomadaires, peut lui être fatale. D’où le recours à des méthodes de gestion autoritaire excluant d’emblée tout dialogue avec les concernés.
H. A.
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