Crise politique algérienne : le sale jeu du régime monarchique de Rabat
Par Abdelkader S. – Les médias du Makhzen tentent de jouer sur la fibre séparatiste véhiculée par le MAK de Ferhat Mehenni pour diviser les Algériens qui se battent pour l’instauration d’un Etat civil. Dans une interview publiée par un de ces relais de la monarchie prédatrice de Rabat, le chef de file du mouvement autonomiste a commencé par réitérer son allégeance à Mohammed VI, avant de reprendre son discours habituel dans ce contexte précis où le pouvoir illégitime en Algérie abonde dans le même sens que le Maroc officiel pour casser le Mouvement de contestation populaire, qui réunit tous les Algériens autour d’une seule et même revendication : le départ immédiat et sans conditions de tous les symboles du système Bouteflika.
Le fait que les médias du Makhzen rouvrent leurs colonnes à Ferhat Mehenni signifie-t-il que la page du hirak du Rif est définitivement tournée et que le pouvoir despotique marocain estime que le risque de contagion du Mouvement populaire qui se poursuit en Algérie depuis sept mois est écarté ? Le Makhzen voit-il dans l’entêtement du chef d’état-major de l’armée à imposer sa feuille de route et la répression des manifestants et de l’opposition la solution seyante pour éteindre le «feu» qui risque de se propager vers l’Ouest ?
Le Makhzen semble miser sur deux cartes dans cet après-Bouteflika tumultueux. La première carte a été abattue dès la démission de l’ancien Président lorsque de hauts responsables politiques marocains ont souhaité que les nouveaux décideurs en Algérie consentent enfin à rouvrir les frontières et à «rapprocher» les deux pays. La seconde vient d’être dévoilée à travers l’interview de Ferhat Mehenni qui avait été «mis en veilleuse» lorsque le Rif s’était soulevé. A ce moment-là, le responsable du MAK était perçu comme une menace pour l’intégrité territoriale du Maroc. Aussi avait-il été prié de mettre une sourdine à ses revendications séparatistes le temps que le régime de Rabat mâte la révolte des Rifains.
A. S.
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