Parodie de procès de Blida, immunité de Tliba : quand le pouvoir amuse la galerie
Par Abdelkader S. – Le pouvoir aux abois veut se refaire une virginité en jetant en pâture des personnalités politiques et militaires dont il sait que les citoyens ont une image négative d’elles, due à une campagne de désinformation longue et acharnée. Il en est ainsi des prévenus dans le procès de Blida, expédié en deux temps trois mouvements par des magistrats inféodés au chef d’état-major qui cherche ainsi à gagner les faveurs des citoyens lassés d’exiger son départ sans que ce dernier cède à leur revendication principale pour éradiquer, enfin, le système honni par le peuple. Il en est ainsi également de la levée de l’immunité tardive de Baha-Eddine Tliba connu, pourtant, pour sa collusion avec les proches de Gaïd-Salah à Annaba.
Le pouvoir joue ses dernières cartes avant son abdication proche. Pour retarder au maximum cette issue inéluctable, il lâche ses pions gênants, l’un après l’autre, avant d’en avancer d’autres pour les placer dans le prochain acte de cette pièce de théâtre vaudevillesque qui ne fait qu’aggraver la crise et isoler davantage l’Algérie sur le plan international.
Ayant perdu toute crédibilité, le pouvoir, incarné par le chef d’état-major de l’armée, montre, à travers ses dernières mesures coercitives et ses abus d’autorité, jusqu’où il peut aller pour sauver le système de Bouteflika dont la fin signifierait sa propre déchéance. Pour camoufler le caractère scélérat des arrestations et des procès qu’il intente à ses anciens «ennemis» pour s’en débarrasser, il accompagne sa vile entreprise par des mises en scène grotesques, telle celle qu’il sert aujourd’hui, en même temps que le tribunal de Blida prononçait «son» verdict, pour épicer le plat. Pour ce faire, il sert à l’opinion le gros morceau qu’est Baha-Eddine Tliba, laissé en dernier, en guise de dessert dans un menu que le peuple ne digère cependant pas.
Condamner des prévenus à vingt ans de prison et promulguer des décrets à long terme sont une preuve supplémentaire que le système incarné par Gaïd-Salah ne compte pas lâcher les commandes de sitôt. Du moins, pas avant d’avoir entraîné tout le pays dans sa chute inexorable.
A. S.
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