Les Emirats et Le Pen
Par Mohamed K. – Menacé de faillite et surtout d’un risque d’invalidation de la candidature de Marine Le Pen aux présidentielles de 2017, le Rassemblement national (ex-Front national) a pu être sauvé grâce à un prêt de 8 millions d’euros qui a transité par une banque basée aux Emirats arabes unis.
Au-delà de la polémique qui enfle en France sur les ravages des financements occultes des partis politiques, il est intéressant de constater le type de courants politiques étrangers que la monarchie pétrolière émiratie préfère soutenir financièrement et de s’interroger sur les desseins qu’elle vise à travers un tel appui. Au nom de quoi un régime arabe, et se déclarant islamique, peut-il financer un parti étranger dont les dirigeants assument publiquement leur islamophobie et la haine de tout ce qui est arabe ? Le fait-il par réaction à la proximité du gouvernement français avec l’émirat du Qatar, ennemi juré des Emirats et des Al-Saoud ?
Quels que soient les motifs, cette action atteste, on ne peut mieux, le caractère dangereux des alliances que les Emirats arabes unis, cette riche monarchie du Golfe, cherchent inlassablement à tisser dans tout le pourtour méditerranéen. Très actifs dans toutes les contre-révolutions qui ont eu lieu jusqu’ici dans la région d’Afrique du Nord, de l’Egypte à la Tunisie, en passant par la Libye, les Emiratis ne désespéreraient pas de peser dans les événements qui secouent l’Algérie, en essayant certainement d’apporter leur soutien aux tenants du pouvoir actuels dans leurs tentatives de détourner le Mouvement de contestation populaire et de l’empêcher d’aboutir. D’ailleurs, les manifestants ne ratent pas l’occasion de dénoncer cette intrusion néfaste d’un régime qui a largement prouvé, grâce à un puissant lobbying et des relations tentaculaires, ses capacités de nuisance.
M. K.
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