Maître Bouchachi énumère les atteintes à la loi par les magistrats aux ordres
Par Mounir Serraï – L’avocat et défenseur des droits de l’Homme Mustapha Bouchachi énumère de nombreuses anomalies et atteintes flagrantes au code de procédure pénale dans le traitement des affaires des manifestants et militants politiques arrêtés au cours de ces trois derniers mois.
Commentant les dernières arrestations de militants de l’association RAJ, Me Bouchachi précise qu’ils ont été arrêtés alors qu’ils se trouvaient dans une cafétéria en train de manger. Il relève que leur arrestation a été faite par des «individus en civil» et qu’ils n’ont même été autorisés à appeler leurs proches et familles. Pourtant, la loi est claire, affirme-t-il. «Toute personne arrêtée a le droit d’appeler, dès son arrestation, un membre de sa famille ou un proche», précise-t-il. Me Bouchachi ne s’arrête pas là. Il souligne également que toutes les accusations pour lesquelles ont été mises sous mandat de dépôt les personnes arrêtées ne nécessitent pas d’enquête. Selon lui, tous les manifestants et militants politiques arrêtés depuis le 21 juin dernier devaient bénéficier, normalement, de la comparution directe, puisqu’ils sont poursuivis pour port de drapeau, attroupement ou publication sur leurs pages Facebook.
Me Bouchachi estime que les arrestations étaient bien ciblées et qu’elles visaient des jeunes présents dans le Hirak. Ces arrestations ont également touché des militants politiques connus, relève-t-il, tout en soulignant que dans ces arrestations ni la forme ni le fond n’ont été respectés.
Maître Bouchachi ne comprend pas l’accusation d’attroupement alors que des centaines de milliers de personnes manifestent tous les vendredis et mardis pacifiquement depuis des mois. D’ailleurs, plusieurs autres tribunaux à travers le pays ont fini par relâcher les manifestants arrêtés pour le port du drapeau amazigh ou pour avoir exprimé une opinion politique. Il y a donc, selon lui, une exception qu’est Alger.
Me Bouchachi ne voit là donc aucun fondement juridique quant à la détention provisoire de ces détenus. Une détention qui perdure depuis plusieurs mois.
M. S.
Comment (14)