Non c’est non !
Par Abdelkader S. – Les citoyens étaient au rendez-vous de cette élection à laquelle ils ont «participé» en masse par le boycott et le rejet. Leur refus de cautionner une énième imposture électorale est exprimé avec force à travers les manifestations mais, aussi et surtout, par leur veille patriotique qui a permis de démasquer des opérations de fraude avant même la tenue de cette échéance dont la finalité première est la consécration du système qui tient les commandes du pays depuis l’indépendance à ce jour.
Face à cette mobilisation historique active du peuple majoritaire, le pouvoir a recouru à ces recettes éculées, aidé dans son infamie par une presse soumise, une justice aux ordres et des services de sécurité dédiés à la seule satisfaction des lubies d’un chef d’état-major octogénaire qui se bat pour la survie du système, qui l’a fait roi après avoir éjecté du trône son ancien bienfaiteur, Abdelaziz Bouteflika, dont il fut l’inconditionnel et zélé serviteur.
Les citoyens sont nombreux à commenter les images burlesques diffusées en boucle par les chaînes de télévision hors champ, complètement dépassées par les événements qui sont en train de façonner l’Algérie de demain, expurgée de ces tænias qui se sont multipliés dans un milieu politique à l’hygiène morale précaire. C’est ce ver que le peuple majoritaire veut extraire pour permettre au pays de guérir, enfin, de sa longue maladie parasitaire qui l’a empêché de se hisser au rang des nations développées.
Ces images montrant des Algériens rassemblés à l’entrée de quelques bureaux de vote pour «accomplir leur devoir citoyen» sont tellement grossières que tout un chacun aura remarqué que ces partisans du vote sont à peu près les mêmes que les Algériens ont été habitués à voir lors des farces électorales précédentes, hormis l’élection de novembre 1995 qui avait drainé des millions de votants, harassés par le terrorisme sanguinaire et qui aspiraient à en finir avec le climat de terreur et d’insécurité, avant que cette confiance du peuple fût à nouveau trahie par un Président démissionnaire et un conseiller politique omnipotent qui inaugurera la rapine et ouvrira les portes toutes grandes devant la concussion, l’abus d’autorité et le trafic d’influence dont on voit la succession à une échelle bien plus large aujourd’hui.
Cette fois, le peuple a juré de ne plus se laisser faire. Il le prouve par les actes depuis dix mois et encore plus aujourd’hui en ne se contentant plus de boycotter l’urne mais en l’abrogeant.
A. S.
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