Baisse d’audience des chaînes privées suite à l’assèchement des «scoops»
Par Nabil D. – Des observateurs avisés ont constaté une grande baisse d’audience chez les médias audiovisuels qui, jusque-là, dominaient l’information et orientaient l’opinion publique selon les désidératas des tenants du pouvoir, notamment durant le court interlude géré de façon hasardeuse et chaotique par Gaïd-Salah. Dès sa prise de fonctions et la désignation d’Amar Belhimer à la tête du ministère de la Communication, le successeur d’Abdelaziz Bouteflika a pris la décision de fermer le robinet qui fuyait de toutes parts et par lequel s’abreuvaient les chaînes de télévision privées au détriment des médias officiels. Une pratique héritée de l’ère Bouteflika et poursuivie de façon plus ostentatoire sous Gaïd-Salah, qui s’est servi de ces relais pour sa propagande jusqu’à… son enterrement.
«Le président Tebboune a lui-même été victime par deux fois de ces médias aux ordres. La première, quand Saïd Bouteflika avait voulu l’éjecter du poste de Premier ministre après qu’il eut déclaré la guerre aux hommes d’affaires proches du cercle présidentiel, et la seconde, durant la dernière campagne électorale lorsque certaines de ces chaînes ont été actionnées pour le discréditer au profit d’un candidat rival», notent ces observateurs qui n’excluent pas «une décantation rapide du champ audiovisuel qui se fera sans que l’Etat soit obligé de prendre des mesures légales ou réglementaires». En effet, estiment nos sources, «les chaînes de télévision privées se sont imposées grâce à l’exclusivité des informations qui leur parvenaient des officines du pouvoir soit de la présidence de la République, soit des services secrets, à des fins de propagande ou de règlements de comptes».
«Tebboune, qui en a donc lui-même été victime, a pris sur lui de tarir ces sources et de redonner aux médias officiels la primauté de l’information, ce qui pénalise durement les chaînes privées qui verront ainsi leurs ressources baisser de façon drastique», soulignent nos sources, en ajoutant que «l’actuel ministre de la Communication aura vraisemblablement carte blanche pour mener à terme une réforme profonde de ce secteur, livré, lui aussi, à la prédation et à l’argent sale à cause de sa collusion flagrante avec le milieu des affaires et la sphère politique».
N. D.
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