Président Hô Chi Minh : fondateur et formateur du Parti communiste vietnamien

PCV Hô Chi Minh
Hô Chi Minh. D. R.

Par Mihoubi Yamina Le président Hô Chi Minh, fondateur et formateur du Parti communiste vietnamien (PCV), nous a laissé une cause glorieuse, un héritage inestimable. Les pensées Hô Chi Minh sont un exemple pur de lutte et de sacrifie à vie pour l’indépendance de la patrie et le bonheur du peuple.

Fondateur du Parti communiste vietnamien

Après la Révolution d’Octobre russe, le président Hô Chi Minh (Nguyên Ai Quôc d’alors) est arrivé à la conclusion que la révolution de libération nationale faisait partie intégrante de la révolution du prolétariat dans le monde. La révolution de libération nationale devait évoluer en révolution socialiste pour parvenir à une victoire complète. Ainsi, la révolution de libération nationale du Vietnam était dans la catégorie de la révolution prolétarienne, la libération nationale constituant la première étape, la suivante devant progresser vers le socialisme afin de libérer la société et l’homme. C’est le chemin de libération le plus exhaustif, en accord avec les exigences de la nation, les aspirations du peuple et la tendance de l’époque.

A partir de là, le président Hô Chi Minh s’est rendu compte d’une vérité : pour réussir, la révolution «en premier lieu doit avoir son propre parti radical afin de mobiliser et rassembler la population dans le pays, de contacter les peuples opprimés et le prolétariat dans le monde entier». Peu de temps après, le président Hô Chi Minh a activement travaillé à réunir tous les facteurs politiques, idéologiques et organisationnels pour la fondation du Parti communiste vietnamien.

Si, de 1921 à fin 1924, il se préparait principalement dans les domaines politique et idéologique, à partir de 1925, lui se concentrait sur le travail organisationnel. Il lança une organisation précécesseuse au Parti communiste : l’Association des jeunes révolutionnaires du Vietnam dont le noyau était l’Union communiste. Il y donna des cours de formation, d’entraînement et de perfectionnement pour ses cadres supérieurs. Ces derniers, après s’être imprégnés des principes de base du marxisme-léninisme, sont retournés au Vietnam, puis se sont joints aux mouvements des ouvriers et patriotes, en procédant à une «prolétarisation».

Imprégné de l’idéologie révolutionnaire la plus avancée de l’époque, le mouvement ouvrier passa progressivement du niveau «spontané» à celui de «conscience de soi», dont un contenu important était la conscience de la classe ouvrière, la voie révolutionnaire du prolétariat et la nécessité d’un parti communiste.

Milieu 1929-début 1930, il y avait trois organisations communistes au Vietnam. Se rendant compte de l’importance et de la nécessité de les unifier pour pouvoir répondre aux nouvelles exigences de l’histoire, le 3 février 1930, Nguyên Ai Quôc organisa une conférence pour unir ces trois organisations en un seul parti dont le nom fut Parti communiste du Vietnam, ouvrant ainsi un tournant important pour la révolution vietnamienne.

Le Parti communiste vietnamien est né, associé au nom du président Hô Chi Minh. Ce fut le premier préparatif indispensable à la réalisation par le peuple vietnamien de grands sauts dans son histoire.

Construire et former le Parti communiste vietnamien en un parti résilient, propre et fort

Le rôle du président Hô Chi Minh dans l’organisation et la fondation du Parti communiste vietnamien fut immense. Cependant, ce qui a été particulièrement important consista dans la transformation du Parti en un parti résilient, riche et expérimenté dans la direction révolutionnaire ainsi que dans l’édification d’un parti propre et fort. Cela se reflète dans ce qui suit.

– Résoudre de manière créative et intelligente les facteurs de nation et de classe.

– A propos de la résolution créative et intelligente des facteurs de nation et de classe, conformément au principe et à la ligne directrice pour la construction du Parti, le président Hô Chi Minh a dit notamment : «Notre Parti était celui de la classe ouvrière, des populations travailleuses et de la nation vietnamienne, une force d’avant-garde de la classe ouvrière et, à partir de là, une avant-garde révolutionnaire de la nation». Cette vision est une grande création de Hô Chi Minh et s’est concrétisée dans les réalités vivantes du mouvement des travailleurs et de la révolution au Vietnam.

Par conséquent, dans la construction du Parti, non seulement la classe ouvrière mais aussi les travailleurs et la nation tout entière étaient impliqués. La nation tout entière reconnaissait le Parti comme le sien, toute la nation avait confiance en lui et était déterminée à mettre en œuvre les directives et politiques du Parti, à participer à sa construction et à sa défense.

– Edifier le Parti dans tous les aspects.

Dans la construction et la formation du Parti, Hô Chi Minh accordait une attention particulière aux facteurs de système, de base, d’ensemble et de pratique concernant l’idéologie, la politique, l’organisation, la moralité au mode de direction.

Concernant l’idéologie, même dans le processus de création du Parti, Hô Chi Minh a affirmé que «si le Parti tient bon, la révolution tiendra», que «si le Parti veut tenir bon, il est obligé d’avoir une doctrine, tous ses membres de s’imprégner de cette doctrine et de la suivre». Pour lui, «un parti sans doctrine, c’est comme l’homme sans instruction, comme le navire sans boussole» et «le plus authentique, le plus sûr, le plus radical est le léninisme». Selon lui, le marxisme-léninisme sert de base aux idées et aux lignes directrices du Parti dans ses actions. Par conséquent, il est nécessaire de faire appliquer aux cadres et membres du Parti les positions, les vues et les méthodes marxistes-léninistes indispensables pour résoudre les questions de la révolution ; en même temps, il est nécessaire de revoir régulièrement la pratique pour compléter la théorie marxiste-léniniste. En fait, durant le processus de conduite de la révolution, le parti soutient toujours la révolution de la classe ouvrière, la résilience indomptable du mouvement patriotique vietnamien ; assure toujours le caractère scientifique du marxisme-léninisme en théories et en solutions pratiques, en particulier la capacité d’être indépendant et créatif dans la réalisation des objectifs de la révolution.

– En ce qui concerne la politique, selon le président Hô Chi Minh, la construction du Parti et sa formation en politique ont une relation étroite avec la construction et la formation du Parti en termes d’idéologie. Pour construire le Parti dans la bonne politique, il faut d’abord reposer sur une base idéologique solide. Par conséquent, Hô Chi Minh a toujours appelé cadres et membres du Parti à promouvoir la culture du marxisme-léninisme afin d’utiliser sa position, ses vues et ses méthodes pour résumer les expériences du Parti, analyser correctement les caractéristiques du pays. De cette façon, nous arrivons à comprendre petit à petit les principes de développement de la révolution vietnamienne, définir les lignes directrices spécifiques et les étapes de la révolution socialiste adaptées à la situation du Vietnam.

– En ce qui concerne l’organisation, Hô Chi Minh demandait la consolidation régulière de l’appareil du Parti sur la base de nécessités et de tâches révolutionnaires. Lors de la consolidation, une attention doit être accordée à la structure organisationnelle et, en même temps, à la détermination des mécanismes de fonctionnement de l’appareil du Parti du niveau central à celui de base pour maximiser le rôle fondamental de l’organisation locale du Parti et le rôle décisif de la plus haute instance dans la construction du Parti et sa formation sur l’organisation. D’autre part, il accordait une grande attention à la relation entre l’appareil et les personnes dans le renforcement de l’organisation, en particulier le personnel-clé et le chef de l’appareil.

– D’un point de vue éthique, il a déclaré que la morale révolutionnaire était la «racine» des cadres et des membres du Parti. La moralité des cadres révolutionnaires est montrée en premier : toujours mettre les intérêts du Parti et du peuple au premier plan, avant tout, en s’installant convenablement entre les intérêts personnels et ceux de la classe, de la nation. L’éthique révolutionnaire consiste à mener une vie saine, propre, non luxueuse, non gaspilleuse, non corrompue et non privilégiée. «La morale révolutionnaire est que dans n’importe quelle position, quel que soit le travail que nous faisons, nous n’avons pas peur ni des difficultés ni de la souffrance, nous servons de tout cœur les intérêts communs de la classe et du peuple, et nous visons comme but le socialisme.»

– En termes de leadership, c’est un facteur directement lié au succès ou à l’échec de la révolution, à la force et à la survie du Parti. Pour le Président Hô Chi Minh, les dirigeants sont tenus de savoir écouter les opinions de la population, de les recueillir et de les comparer. Selon lui, tout d’abord, nous devons apprendre de la population, car «les gens savent résoudre de nombreux problèmes simplement, rapidement et dans leur ensemble, alors que les gens talentueux ou les grandes organisations n’y arrivent pas». Dans le leadership, il exige la mise en œuvre de «l’union du dirigeant avec la population», le premier n’a pas à s’asseoir dans une pièce fermée pour écrire des slogans, des directives, des pensées subjectives de sa tête, mais sont tenus de savoir écouter les opinions de la seconde, puis les comparer, les analyser, les classer et ensuite les expliquer. C’est pour lui une très bonne manière de diriger. S’en tenir à la population, s’en tenir à la réalité, apprendre de la population pour prendre des décisions de leadership. Telles sont la conscience et la pensée de Hô Chi Minh, ainsi que ses pratiques révolutionnaires.

– Mettre en œuvre les principes de construction du Parti.

En construisant le Parti, issu de pratiques spécifiques du Vietnam, le président Hô Chi Minh a mis en œuvre avec sérieux et créativité les principes du marxisme-léninisme. Tout d’abord, le principe du centralisme démocratique, principe qui détermine la force du Parti. Hô Chi Minh exige que le parti suive strictement le principe de la direction collective et des individus responsables, empêchant le parti de tomber dans des voies subjectives et autoritaires, amenant la ligne du Parti dans une réalité vivante. Dans les activités du Parti, il a remis en pratique les bons principes d’autocritique et de critique – une arme pour rendre le Parti sain et fort. Dans le même temps, le Parti doit bien mettre en œuvre les principes de discipline stricte et d’autodiscipline, ainsi que le principe d’unité au sein du Parti, les membres du Parti doivent respecter volontairement la discipline du Parti, «veiller à la solidarité dans le Parti comme à la prunelle de leurs yeux».

Le Parti communiste vietnamien est une avant-garde de la classe ouvrière, des délégués fidèles aux intérêts des travailleurs et du peuple du Vietnam. Le Parti n’a aucun intérêt privé, sauf celui pour l’indépendance, la liberté de la nation, le bonheur du peuple. Par conséquent, lors de la construction du Parti, le président Hô Chi Minh exige également que le Parti applique régulièrement et bien le principe de relations étroites avec la population. Il lui demande de «garder un contact étroit avec la population et toujours écouter ses opinions, qui sont la base des forces du Parti et donc de sa victoire…» et met en garde contre ceux qui «se trouvent loin de la population, privés de contacts étroits avec la population, comme debout au milieu du ciel» car «les échecs sont certains».

– Bien effectuer l’inspection du Parti.

Et pour que le Parti soit vraiment sain et fort, dans le processus de sa construction et de sa formation, Hô Chi Minh a proposé de bien effectuer l’inspection au sein du Parti. Selon lui, diriger sans vérifier signifie ne pas diriger. Une bonne inspection consiste à mettre au clair les avantages et les inconvénients. Par conséquent, l’inspection doit être complète, toutes les erreurs et lacunes doivent être traitées strictement, rapidement et conformément aux statuts du Parti et aux lois de l’Etat. L’inspection exige que les examinateurs soient exemplaires, aient une compréhension profonde et ferme.

Le président Hô Chi Minh s’est entièrement, et jusqu’à son dernier souffle, consacré à la cause révolutionnaire du Parti et du peuple vietnamien. Il nous a laissé, ainsi qu’aux générations à venir, une énorme fortune, un héritage très précieux. Ce sont les pensées Hô Chi Minh, l’ère Hô Chi Minh, l’exemple moral et le style Hô Chi Minh.

M. Y.

Présidente de la communauté vietnamienne en Algérie

Ndlr : Les opinions exprimées dans cette tribune ouverte aux lecteurs visent à susciter un débat. Elles n’engagent que l’auteur et ne correspondent pas nécessairement à la ligne éditoriale d’Algeriepatriotique.

 

Comment (3)

    lhadi
    4 février 2020 - 21 h 10 min

    LE MARXISME-LENINISME, qui joint le patronyme de Karl Marx au pseudonyme de Vladimir Ilitch Oulianov dit Lénine (1870-1924), apparait quelques années après la disparition du principal artisan de la révolution d’octobre 1917. Il constitue la matrice et la référence à partir de laquelle la plupart des mouvements communistes internationaux vont fonder leurs analyses. Reposant sur l’interprétation de Marx par Lénine, il est aussi la mise en orthodoxie du Léninisme par son successeur Joseph Staline, pour qui il doit s’appliquer de manière obligatoire à la situation politique de tous les pays. Alors que Marx a conçu la théorie de la marche vers le communisme, l’apport de Lénine consiste essentiellement en l’élaboration d’une méthode de prise du pouvoir et d’institution d’une société communiste. Dans QUE FAIRE ? (1902), Lénine soutient que la révolution doit reposer sur un petit groupe de révolutionnaires professionnels, réunis autour d’un parti contrôlé centralisent selon un fonctionnement ultra discipliné et hiérarchisé : le parti bolchevique, désigné comme l’avant-garde du prolétariat, et dont la mission est de plusieurs ordres.

    Sur le plan idéologique, il doit fournir à la classe ouvrière des arguments visant à lui faire prendre conscience de son intérêt propre à détruire le capitalisme, tout en l’encourageant à développer des syndicats révolutionnaires et non simplement réformistes, la réforme étant dénoncée comme une forme de complicité avec la bourgeoisie. Politiquement, les révolutionnaires doivent faire triompher le socialisme à travers une lutte armée, usant de tous les moyens de violence révolutionnaire, de l’insurrection au terrorisme.

    Après la révolution, le pouvoir s’organise d’abord autour des soviets, ces conseils d’ouvriers, de paysans et de soldats acquis aux idées progressistes dans l’Empire russe, qui émergent à partir de 1905 et resurgissent en 1917 (« Tout le pouvoir aux soviets ! »), puis autour du comité central du parti communiste et de son politburo tout-puissant.

    La mission essentielle du parti est de mener la première étape de la marche vers le communisme après la révolution : la « dictature du prolétariat », instituée comme élément central du marxisme. « Phase inférieure » du communisme selon Marx et Engels, la dictature du prolétariat doit se traduire par la suppression de la propriété privée des moyens de production, et donc par la mise en place du collectivisme économique via un processus de socialisation des biens, qui doit conduire ensuite à un dépérissement naturel de l’Etat et au passage à une société sans classes – phase « supérieure » qui correspond au communisme proprement dit.

    Cette « dictature » pensée par Marx et Engels comme temporaire est radicalisée par Lénine -( qui n’en précise pas la durée ) et présentée comme incompatible avec la démocratie parlementaire, jugée « bourgeoise ». Ä ce titre, le marxisme-léninisme se caractérise par un refus de penser l’organisation du pouvoir après la révolution et par une incapacité à anticiper le risque de bureaucratisation du régime. Il épince surtout la question de la démocratie et des libertés. Pour Lénine, la liberté ne surviendra que dans la phase ultime du socialisme. S’appuyant sur Engels qui évoquait le ridicule de combiner les termes d’Etat et de liberté, il affirme : « Tandis que l’Etat existe, pas de liberté ; quand régnera la liberté, il n’y aura plus d’Etat » (L’Etat et la révolution, 1917).

    Fraternellement lhadi
    ([email protected])

      Souk-Ahras
      5 février 2020 - 8 h 29 min

      @Lhadi,

      Pour compléter le tableau, je dirais qu’en plus d’être fondamentalement liberticide, autoritaire, violent et terroriste, le communisme est, au final, une gigantesque « tromperie socialisante ». N’a-t-il pas aidé a la création de l’ultra capitalisme d’État mis à profit par la seule nomenklatura dirigeante, et duquel les peuples ont été « scientifiquement » tenu à l’écart ? C’est ça aussi Marx.

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