Litige maritime entre l’Algérie et l’Italie : Rome remet les pendules à l’heure

stefano Italie
Manlio Di Stefano, secrétaire d'Etat italien aux Affaires étrangères. D. R.

De Rome, Mourad R. – Après la clameur des derniers jours au sujet de la décision prise par notre pays en mars 2018 de délimiter sa zone maritime internationale, conformément aux règles et normes de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer, le débat en Italie a pris une tournure alarmante qui a requis l’intervention du gouvernement italien qui a décidé de remettre en quelque sorte les pendules à l’heure.

A l’origine de ce non-événement, l’ancien gouverneur de la région de Sardaigne, Mauro Pili, qui, en manque de visibilité politique depuis 2013, multiplie les coups d’éclat pour remonter dans les sondages : tantôt c’est la France qui veut s’approprier le nord de l’île, tantôt c’est l’Europe qui freine le développement de la région et, tout dernièrement, c’est l’Algérie qui veut accaparer la mer de Sardaigne. Une surenchère dont se sont saisis certains milieux proches de la droite extrême, toujours à l’affût de la moindre polémique pour asseoir une propagande haineuse et dresser des murs entre les deux rives de la Méditerranée.

Face à ce déchaînement médiatique, le secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, Manlio Di Stefano, a jugé bon de répondre point par point : «Tout d’abord, l’Algérie agit pleinement dans le cadre de la légalité internationale et en déclarant une zone économique exclusive propre, elle ne fait qu’exercer un droit prévu par la Convention de Montego Bay. Je tiens aussi à vous informer que nous sommes en contact avec nos amis algériens pour trouver une solution équilibrée, acceptée par nos deux pays, conformément à l’article 74 de la Convention des Nations Unies sur le droit de mer. L’Italie et l’Algérie ont des pays voisins, amis, alliés et partenaires, nous réglerons cette question conformément au droit international et sans aucune animosité de part et d’autre. Enfin, que ceux qui guettent la moindre question pour semer le doute dans nos relations avec des pays comme l’Algérie, remballent leur propagande et cessent d’apeurer nos concitoyens !» a-t-il martelé.

Sur le plan politique, l’action de l’Algérie, nous confie une source parlementaire proche du Mouvement des 5 étoiles, au pouvoir en Italie, qui consiste à déclarer une zone économique exclusive est «tout à fait légitime du point de vue du droit international de la mer». L’éventualité d’une telle déclaration est, en effet, prévue par les articles 55 et successifs de la convention de Montego Bay, qui reste la principale référence internationale en matière de droit international de la mer. Pour autant, les deux pays amis et partenaires ont déjà mis en action les canaux diplomatiques bilatéraux pour aboutir à une solution équitable et certaines postures alarmistes ne font que décrédibiliser leurs auteurs.

Par ailleurs et sans trop s’éloigner de la région, des cas similaires ont pu être réglés en puisant dans le même arsenal juridique international, notamment ceux entre la Croatie et la Slovénie, la Libye et Malte et la Tunisie et la Libye.

Une source au ministère italien des Affaires étrangères nous a informé qu’à la fin de ce mois, se tiendra la première réunion de la commission technique bilatérale Italie-Algérie, pour aborder, entre autres, la question de la zone économique exclusive. «Nos deux pays n’ont aucunement l’intention de recourir à des actions hostiles», a tenu à préciser notre source, selon laquelle «bien au contraire, l’article 74 de la convention de Montego Bay recommande aux Etats de ne point compromettre l’accord final et d’agir dans un esprit de dialogue et c’est ce que nous ferons».

Des rappels et des mises au point qui, au grand dam des initiateurs de cette tempête dans un verre d’eau, ont eu pour but de recadrer le débat et auront pour effet de solidifier davantage l’axe Rome-Alger.

M. R.

Comment (14)

    diguêdj !
    8 février 2020 - 12 h 31 min

    On ne fabrique pas une brosse à dent sans licence chez nous et vous parlez d’investir (vol deguisé) à l’etranger ?
    C’est nous qui avons toujours repoussé les investisseurs par nos lois rétrogrades.
    Regardez la Corée du sud, l’asie etc etc en quelques décennies c’est devenu des puissances rien que grâce au travail et aux investissements étrangers!
    Nous, nos voleurs ont préféré dire : on garde le pays (ses richesses) pour nous-mêmes (pour eux-mêmes).
    Et maintenant même en suppliant, personne ne veut de nous!
    Former des ingénieurs, médecins… sachant qu’ils finiront à l’étranger, c’est pas du calculé ça?
    Quelle bande d’incapables ceux qui confondent biens de la nation avec bien personnels.
    crucifix !
    Yetnahhaou tous !

    Felfel Har
    7 février 2020 - 18 h 13 min

    A quoi serviraient tous ces navires de guerre, chèrement acquis par nos forces navales, s’ils ne devaient pas être utilisés pour sécuriser nos eaux territoriales, notre littoral et nos ressources halieutiques? Ne rien faire dans ce domaine équivaut à abandonner une partie de nos attributs de puissance souveraine. L’Algérie se doit de reconquérir son titre de puissance de la Méditerranée du Sud et de réaffirmer sa volonté de défendre sa zone d’exclusion maritime.

    faqou
    7 février 2020 - 17 h 47 min

    Certains pays se permettent de s’approprier des eaux et des territoires appartenant à d’autres sans que cette injuste ONHU ne réagisse et c’est juste à coté…

    Anonyme
    7 février 2020 - 13 h 46 min

    En Italie c’est pourtant un gouvernement à dominance souverainiste qui domine, les intérêts économique de l’Italie en Algérie ne peuvent se permettre une brouille de cet ordre, de venir entaché des relations estimé en milliards de dollars et cela sans compté le cas de la vieille raffinerie Augustina.

      Anonyme
      7 février 2020 - 16 h 05 min

      il vaut mieux avoir une vieille sagesse qu’une jeune follie passagère ou rien pour certains

        Anonyme
        7 février 2020 - 17 h 08 min

        Encore ce cachiriste déguisé en @anonyme – 16 h 05 min, ses maîtres viennent d’acheter une poubelle en Italie qui veut nous la faire passer pour une raffinerie. C’est çà Le Temps !!!

          Anonyme
          8 février 2020 - 7 h 22 min

          Alors tu te sens visé par mon expression « rien pou certains » y’a mokoko. Dégage !

          Dahman
          8 février 2020 - 13 h 38 min

          @ Anonyme
          vous les Anonymes ,vous tous des mokokos.

    Yiwen
    7 février 2020 - 12 h 34 min

    La plupart des Etats de la Méditerranée se sont octroyés des zones économiques exclusives (ZEE) et l’Algérie est l’un des rares (ou unique) pays à ne pas l’avoir fait. Il était donc grand temps. L’Algérie n’a jamais privilégié sa dimension méditerranéenne stratégique, ne parlant que de sa profondeur africaine, ce qui est une faute car quoi qu’en disent ceux qui veulent nous rattacher de force à un monde géo-culturel arabe qui n’existe que dans leur imagination, nous sommes des Méditerranéens et nous avons tout intérêt à mettre en avant cette dimension de notre identité et tirer les dividendes politiques, économiques et humains qui en découlent.Les secteurs du tourisme, y compris balnéaire, et des ressources halieutiques devraient bénéficier de grands ministères confiés à des hommes ou de femmes de grande compétence. Les journalistes devraient peut-être aller fouiller un peu sur les pratiques de certains fonctionnaires véreux qui bradent les quotas de thon rouge que nous attribue l’ICCAT!

    Le Légume
    7 février 2020 - 11 h 37 min

    Quelle éloquence ! Quelle classe ! Quelle perspicacité ! Du secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, Manlio Di Stefano.

    Ce problème trouvera sa solution dans les lois internationales, conventions locales, relations bilatérales … Mais ce qui est inquiétant, est-ce que l’ère de Tebboune peut pondre un politicien de cette envergure ?

    Je ne penses pas !!!

      Anonyme
      8 février 2020 - 7 h 24 min

      Et comment avec des légumes de ton genre ????

    Anonyme
    7 février 2020 - 11 h 25 min

    Avec l’Italie il y a certitude et profonde amitié. Le bon voisinage est un investissement à long terme. Du reste c’est depuis des millénaires que nous n’avons jamais eu de problèmes. Au contraire il faut amplifier les gros investissements en Italie.

    58 ans
    7 février 2020 - 11 h 01 min

    je ne me méfie pas des italiens mais plutôt des corrompus qui on l habitudes de tout vendre pour se faire du fric y compris une parcelle de pays

      Kamel
      8 février 2020 - 20 h 54 min

      Pour info Alitalia est la companie aérienne qui n’as pas boudé l’algérien durant les années 90, toute autre com P aines ne réservaient pas notre pays durant cette période.
      A méditer.

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