Evacuer les absolus

Abassi L'hostracisme
Prière dans la rue lors de l'enterrement d'Abbassi Madani. PPAgency

Par Nouredine Benferhat – L’historicisme est un mode de pensée selon lequel l’histoire a un sens qu’il appartient à l’Homme de découvrir. L’historicisme transcendantal est défini par des absolus – Dieu, prophétie, fatalité, etc. Dans sa version algérienne portée une par une catégorie de pseudo-intellectuels dont l’intrusion envahissante dans le milieu savant et universitaire avec la complicité coupable d’anciens responsables, veulent assigner aux sciences sociales la formulation de leur vision de l’ordre historique, pour mettre en œuvre une construction politique à tonalité métaphysique.

Les nouvelles institutions qui se mettent en place vont sans aucun doute permettre de les débusquer pour mettre fin à cette infiltration insidieuse et favoriser l’introduction d’un nouveau dialogue à plusieurs leviers stratégiques, seul en mesure d’évacuer les absolus de la théologie et du théocentrisme qui enchaînent le temps, l’espace et l’édifice de notre société.

L’aventure de l’humanité ne suit pas une trajectoire inéluctable mais, au contraire, indéterminée. Elle n’est pas articulée autour du traditionalisme et de l’utopie.

Le traditionalisme, comme dit le penseur et sociologue Khatibi, «n’est pas la tradition, il est son oubli et, en tant qu’oubli, il fixe l’ontologie à ce dogme : primauté d’un Etant immuable et éternel, invisible et absent. Le traditionalisme se nourrit de la haine de la vie. La pensée métaphysique est un système de cruauté qui nous a domestiqué à une morale servile». L’historicisme n’est qu’un artifice théologique sous une forme idéologique.

L’important dans une pensée politique consiste à limiter, voire à réduire les maux de la société et de faire en sorte, à chaque génération, que la vie soit moins redoutable et un peu moins inique.

N. B.

Comment (3)

    Karamazov
    16 juillet 2020 - 11 h 46 min

    Bounichète! !

    A Guezgata quand j’étais marmot et quand on jouait aux billes et qu’une bille vous tombait des mains avant le tir, on disait « bounichète » pour recommencer.

    Iben moua je trouve qu’ il faut avoir le cerveau d’Hegel . ou de Kant pour entraver un chouia dans cette lumineuse contribution.

    Awah c’est toujours ainsi. Ce sont ceux qui voudraient nous sortir de l’impasse qui nous pomment dans dans des conjectures infranchissables.

    Jtijor que si mouamim, j’étais croyant que je n’oserai pas en sortir. Alors que c’est tout simple avec la religion, et l’histoire, il suffit de faire semblant d’y croire et la foi de charbonnier vous ait donnée sans confession.

    Alors que ceux qui nous font avaler des couleuvres n’exigent pas de nous d’avoir un diplôme de biochimiste pour les avaler , là je me suis luxer les synapses sans réussir à entraver tréne.

    Si ce n’est pas une façon de dissuader qui que ce soit d’essayer d’en sortir je ne vois pas à quoi
    cette contribution voudrait en venir.

    Les religions nous promettent le paradis si on y croyait lui c’est l’enfer de Dante qu’il nous promet si on osait en sortir.

    Karamazov
    16 juillet 2020 - 9 h 13 min

    C’est bien dit, ô que c’est bien dit .

    En vouala un qui a bien lu Feuerbach et Marx . Nous qui ne cessions de dire que nous avons un problème avec la culture, la religion et la société et que tout devait commencer par une critique radicale de ces trois éléments.

    Sauf que La route est longue , et nous sommes enfermés dans une , une … comment il a dit lui ? Une ontologie indépassable? Ou comme on disait moua et Tovarich Abou Stroff, vernaculairement et sans vaseline : les peuples qui carburent à la rente et à la religion sont incapables de produire les conditions de leur dépassement.

    Et pourquoi ces peuples projettent-ils la transformation de leur misérabilité dans un monde abstrait où ils n’ont qu’à faire travailler leur imagination , leurs fantasmes , et leurs désirs, pour ne pas avoir à suer le burnous pour les réaliser et se défausser ainsi de leur incapacité dans un monde irréel qui les prémunit de toute responsabilité.

    Vouala pourquoi les peuples se nourrissent d’histoire et de théologie ? L’une et l’autre les confortent dans leur fatalisme. L’Histoire pour la mémoire , l’enchainement, et la théologie pour les fantasmes au cas où ils seraient tentés de dépasser leur misérable condition.

    Je crains que inna lillah wa illayhi radji3oun , quoi qu’on fasse. Saint Qeddour , un grand disciple d’Onan , qui a prêché l’autogestion durant un demi siècle à des bigots ahuris, bourru d’érudition où il s’est enfermé n’a trouvé d’issue pour en sortir que « la théologie désaléniante ». Peu de science éloigne de Dieu beaucoup y ramène.

    En clair: bien heureux les simples d’esprit. Je suis konta d’avoir dilapider tous mes neurones ?

    Anonyme
    16 juillet 2020 - 5 h 26 min

    « Les nouvelles institutions qui se mettent en place vont sans aucun doute permettre de les débusquer pour mettre fin à cette infiltration insidieuse » avec Mr Benferhat le doute n’est pas permis!! Il y croit plus que le porte-parole de ces institutions!! J’espère que ces nouvelles institutions sauront vous remercier si ce n’est déjà fait…

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