Allez, Algériens, encore un effort !

peuple leçons
Le peuple n’est pas un «troupeau» nécessitant des bergers pour le diriger. PPAgency

Par Kaddour Naïmi – Le présent texte ne prétend en aucune façon donner des leçons, mais simplement rappeler les leçons données par l’histoire sociale quand elle est suffisamment connue. Bienvenus les enrichissements au débat.

Au-delà du ludique

Une semaine exactement après la première manifestation du Mouvement populaire en Algérie, l’auteur de ces lignes publia une contribution. Son titre était clair, «Du cri à l’organisation». D’autres contributions suivirent dans le même sens, tels «Faiblesses et forces du Mouvement populaire». Chaque fois, les textes assumaient le rôle de «masmar J’ha» (le clou de J’ha) : ils soulignaient l’importance fondamentale de l’organisation de base du Mouvement populaire.(1)

Depuis lors jusqu’à présent, rien de sérieux n’a été réalisé dans ce domaine. Dominent encore les éloges dithyrambiques du «hirak», les dénonciations plus ou moins justifiées des initiatives étatiques. Rien d’autre.

Certains, – hélas ! trop peu –, dont l’auteur de ces lignes, n’ont cessé d’avertir : les youyous, les danses, les slogans et les marches ne sont que des défouloirs stériles s’ils ne sont pas complétés par une organisation de base compétente et créative. Tout au plus, ces actions spectaculaires permettent à une caste nouvelle de les chevaucher pour réaliser ses propres objectifs. Et cette caste nouvelle peut se révéler pire que la précédente, comme le voudraient certaines oligarchies occidentales et moyen-orientales, dont les agents harkis algériens agissent plus ou moins clandestinement en Algérie et à l’étranger.

Associations

Les dirigeants étatiques actuels se sont attachés à la réorganisation des institutions. Ils ont même, par la bouche du nouveau Président, proposé aux citoyens de constituer des associations de base.

Mais chez les citoyens du Mouvement populaire, au contraire, point de créations autonomes d’associations de base. On protesterait : «Impossible de les créer, car les institutions étatiques s’y opposeraient.»

Considérons les associations proposées par les dirigeants étatiques. Même dans la crainte légitime qu’elles ne soient pas réellement au service proclamé des citoyens, pourquoi ne pas relever le défi en les créant et gérant de manière à les faire servir réellement aux citoyens ?

Examinons maintenant le cas d’associations citoyennes autonomes. Mème dans la crainte de voir les autorités étatiques s’y opposer et causer des difficultés, ne faut-il pas d’abord créer ces associations citoyennes et trouver le moyen de les faire exister correctement ?

Il est vrai que la constitution d’associations contraindra les participants à clarifier leurs idées et positions concrètes. Alors se révéleront toutes les contradictions au sein du peuple et de ses «élites». Il faudra avoir la sagesse d’en dégager une plate-forme démocratique commune.

Des risques sont prévisibles. En premier, la néfaste obsession du pouvoir, de l’autorité hiérarchique d’une seule personne sur les autres : le «présidentialisme», «zaimisme». En second lieu, l’adhésion d’arrivistes dont le but inavoué est de tirer un profit personnel de la participation à l’association, sous forme de poste administratif dans une institution. Enfin, des agents manipulateurs de toutes sortes tenteront de faire travailler l’association pour servir leurs intérêts occultes.

Ces diverses contradictions peuvent causer l’éclatement de l’association, peut-être pire : des violences physiques. Certains les provoqueront pour prouver l’ immaturité» des citoyens à se concerter en vue d’action pour le bien commun.

Les phénomènes qui surgissent dans une association sont caractéristiques de toute société où existent des contradictions sociales très fortes. L’apprentissage de la pratique de la démocratie est à ce prix, et il est très haut : les expériences le montrent. Mais l’entreprise en vaut la peine.

Renoncer à constituer une association parce qu’elle risquerait de provoquer des conséquences indésirables n’est jamais une solution. Les adversaires, eux, sont organisés et parviennent, malgré leurs contradictions, à se doter d’un programme commun d’action. Aux citoyens de trouver des solutions à leurs contradictions pour agir dans leur intérêt commun. Sinon, ils restent réduits au spectaculaire dérisoire, incapables d’action efficace.

Basta l’auto-glorification outrancière !

Observons la réalité algérienne objectivement, sans préjugés idéologiques et sans prendre les désirs pour des réalités. Ne faut-il pas admettre une douloureuse constatation ? Elle met en question la fameuse «fierté» algérienne, celle de l’emploi hyperbolique des termes tels «immense», «monument», «icône», «universel», etc. Ils sont employés à tout bout de champ par les citoyens et citoyennes, mais encore, – c’est plus grave –, par les «élites» intellectuelles.

Cette «fierté» algérienne se manifeste également dans la production de paroles, d’écrits et de manifestations (ou de désirs de manifestations publiques), mais sans les compléter par ce que la connaissance des lois qui régissent tout mouvement social exige, quels que soient le pays et ses spécificités : s’auto-organiser à la base. Il est impératif de cesser de jouer à la grenouille qui se croit aussi grosse que le bœuf.

A qui la faute ?

Les responsables de cette carence d’organisation de base ne sont pas les citoyens. Ils sont généralement empêtrés dans un travail quotidien pour survivre, et soumis à un conditionnement mental systématique.

Est-il légitime de reprocher au peuple son aliénation, et cela par des privilégiés qui jouissent d’une vie aisée, leur permettant d’acquérir un savoir intellectuel ? Mais de quel savoir s’agit-il en réalité ?

Un individu (2), déployant ses titres «universitaires», s’est permis d’affirmer : «Le peuple n’a pas vocation à s’organiser», sous-entendu : ce peuple n’est qu’un «troupeau» nécessitant des bergers pour le diriger, ceux-ci ayant le soutien d’agences travaillant pour les oligarchies impérialo-néocoloniales.

Malheureusement, existent également trop d’intellectuels qui s’intéressent exclusivement à la sphère «supérieure», étatique, ignorant ou méprisant totalement la sphère «inférieure», le peuple, tout en prétendant parler dans son intérêt. Le motif ? Chez les intellectuels, le statut élitiste porte à une mentalité autoritaire hiérarchique où le peuple n’est qu’une «masse» et un «levier», auquel il faut se contenter de fournir des directives à exécuter.

En Algérie, la régression et l’ignorance culturelles et intellectuelles se constatent notamment chez les «élites» démocrates et «progressistes». Quels que soient leurs titres universitaires, leurs déclarations et écrits prouvent leur méconnaissance des lois qui régissent les authentiques mouvements populaires. Ces lois se trouvent dans les ouvrages compétents à ce sujet. Mais, généralement, ces derniers ne jouissent pas de «prestige universitaire», par nature élitiste et au service de l’oligarchie qui fournit les salaires. Ces ouvrages ont généralement comme auteurs des militants et en même temps théoriciens du mouvement social. Ajoutons que les plus occultés parmi eux le sont parce qu’ils ont le «tort» d’avoir comme un souci fondamental dans leurs écrits : comment réaliser concrètement un système social produit par et pour le peuple.

Cependant, quand des intellectuels prétendent contribuer à changer un système social au bénéfice du peuple, ne doivent-ils pas exiger d’eux-mêmes un comportement particulier ? Il consiste à pratiquer l’humilité éthique et l’impératif scientifique afin de s’informer correctement sur les mécanismes des processus sociaux de changement radicalement démocratique. Là encore, répétons-le : cesser de jouer à la grenouille qui se croit aussi grosse que le bœuf.

Il ne s’agit pas seulement de courage sous forme de révolte médiatique de convenance, mais du courage de la sagesse. Elle exige modestie, pondération, effort, encore effort et toujours effort. Le but est de savoir comment contribuer à ce que le peuple autogère sa société, sans en tirer de privilèges personnels. La seule «gloire», si l’on y tient, est de contribuer à la concrétisation de cette démocratie authentique. Tout au moins on sème des graines pour une future récolte, même si on ne la verra pas durant notre existence.

Quelles «murailles» ?

Exemple. Les empereurs chinois croyaient se protéger contre toute agression étrangère en construisant leur fameuse muraille de Chine. Aux envahisseurs, il a suffi de soudoyer les soldats qui gardaient une porte pour envahir le pays, et le dominer pendant longtemps.

Contre-exemple. A un roi de Sparte, un voyageur étranger demanda : «Vous n’avez pas de murailles ! Comment vous défendriez-vous contre un envahisseur ?» Le roi, montrant des paysans au travail dans leur champs, répondit : «Voici nos murailles.»

Oui, évidemment, l’Algérie a besoin de son armée ; oui, celle-ci est nationale et populaire, malgré le comportement antipatriotique de certains de ses éléments. Oui, évidemment, l’Algérie a besoin d’alliances géostratégiques d’intérêts réciproques. Mais l’Algérie peut-elle se passer du soutien de son peuple, organisé à la base ?

Les agressions impérialistes et néocoloniales sont flagrantes, notamment dans la zone Moyen-Orient-Afrique du Nord. Documents et déclarations officiels impérialo-néocoloniaux ont affirmé publiquement leur objectifs contre l’Algérie, qui résiste à leurs objectifs prédateurs. Ils ne sont pas uniquement matériels : s’emparer des ressources naturelles et du territoire algérien comme base militaire. Un objectif psychologique existe également : se venger du peuple algérien pour avoir entrepris une guerre de libération qui a vaincu une oligarchie coloniale membre de l’OTAN, et se venger du soutien de l’Etat algérien au combat libérateur du peuple palestinien.

Rappelons le sage proverbe populaire : «el-hour’ b’ghamza, wel barhouch b’debza» (à l’intelligent suffit un clin d’œil ; au stupide, il faut la bagarre).

K. N.

[email protected]

(1) «Sur l’intifadha populaire en Algérie 2019» : recueil des articles librement disponible ici : http://www.kadour-naimi.com/f_sociologie_ecrits_sur_intifadha.html

(2) Evitons de nous abaisser à son niveau en employant l’adjectif «sinistre» par lequel il croyait stigmatiser Ahmed Bensaada, l’auteur du très utile livre qui démasquait son imposture : Qui sont les auteurs autoproclamés du Hirak algériens ?

Comment (15)

    ZORO
    29 septembre 2020 - 20 h 49 min

    ALLEZ ALGERIENS ENCORE UN EFFORT
    De quels Algeriens s agit il ya si KAddour?
    De ceux qui pronent l arabe, ou des autres qui veulent Tamazight??ou peut etre de ces nouveaux qui disent Tamazight n existe pas il faut aller a takvailit
    N oubliez pas qu il y encore 12 autres parlers qui n attendent qu a prendre le micro ,tout cela sans compter les fans de la darija et ceux de la dziria. toutes ces voix qui me crèvent le tympan s effacent en un instant devant celle du meddah de notre t tahtaha qui disait il y a longtemps :
    ALLAH IKATARKOUM WI TALEF RAIKOUM
    SIGNEZORO…Z..

    Ma parole mais vous êtes devenus dingues...
    28 septembre 2020 - 12 h 36 min

    C’est çà : « Allez, Algériens, encore un effort ! ». Encore et encore pour détruire notre merveilleux pays… Mais ma parole vous êtes devenus des dingues ou quoi ? « ILS » vous appellent à DÉTRUIRE votre pays L’ALGÉRIE et vous êtes d’accord…? Incroyabel ! Quand notre pays sera réduit en pièces et en lambeaux alors là… on aura plus le temps de parler car ce sera déjà trop tard : LE PAYS SERA ENTIÈREMENT DÉTRUIT ET OCCUPÉ PAR DES PUISSANCES ÉTRANGÈRES ET À LEUR TÊTE israel…. avec Amine ZAOUI leur fils et porte-parole « écrivain » à deux sous. Jouez avec leu et l’avenir de L’ALGÉRIE et SURTOUT DE VOS GOSSES…

    Le Problème c'est que...
    27 septembre 2020 - 17 h 49 min

    …nos élites ont mangé les semences destinées aux paysans et nos militaires se découvrent un destin de commerçants. Et le peuple dans tout ça me direz-vous ? Et bien, s’il manque de pain, qu’il mange de la brioche !

    Elephant Man
    27 septembre 2020 - 12 h 24 min

    Analyse perspicace.

    Mais t'es louf ou quoi ?
    27 septembre 2020 - 11 h 08 min

    Ah bon ? Ainsi donc pour vous : « Allez, Algériens, encore un effort ! ». C’est çà… encore un effort POUR DÉTRUIRE L’ALGÉRIE !!! Et le rendre encore beaucoup PLUS DÉTRUITE que la Syrie, l’Irak ou la Libye…..
    Pas croyable qu’il y ait des « algériens » comme vous qui haïssent « leur » pays à tel point. Si j’avais, au paravant, quelques bonnes grâces et une once de respect envers vous, il n’en est PLUS QUESTION, aujourd’hui, et je ne vous lirais plus désormais après avoir lu votre (…) qui incite à la haine et à la destruction de notre beau et merveilleux pays. (…) Qui peut vous « croire » et vous « suivre » ? PERSONNE !!!

    Abou Stroff
    27 septembre 2020 - 8 h 14 min

    contrairement à K. N. qui semble avoir, au départ, cru que le hirak pouvait déboucher sur une dynamique qui remettrait en cause l’ordre établi, je me suis permis, dès le début, de considérer le hirak comme un mouvement sans aucune perspective. j’ai écrit ce qui suit et je pense que rien ne contredit ce que j’ai avancé:
    quant au « soulèvement » du 22 février, il faut être taré pour croire que des épisodes de défoulement collectif, qui remplissent un vide socio-culturel flagrant (pas de cinéma, pas de théatre, pas de drague « civilisée », etc.), puissent aboutir à la destruction d’un système qui, quoi qu’on dise, continue à nourrir un nombre incalculable de tubes digestifs ambulants ( n’est ce pas la marabunta qui les gouverne qui assure le gîte et le couvert aux tubes digestifs).
    je pense et je le ressasse depuis des lustres que le hirak n’est que l’expression d’un ras le bol face à une mal-vie due, en grande partie, à la perception d’une distribution inégalitaire de la rente. en dehors de cette perception palpable et quantifiable, le hirak n’a pas de substance (à cause de la logique de fonctionnement du système rentier qui ne génère pas les conditions de son propre dépassement) et il parait illusoire d’en attendre quoi ce que ce soit, à part des séances hebdomadaires de défoulement servant de catharsis à une mal-vie remarquable.
    moralité de l’histoire: qu’il s’organise ou ne s’organise pas, le hirak est, me semble t il appeler à disparaître sans laisser de traces visibles.
    PS1: pour ceux qui croient que le hirak a abouti à la mise au rebut de bouteflika, je pense que, sans la décision de gaïd salah qui a compris qu’il fallait « manger » ses adversaires (saïd boutef, et cie) au déjeuner avant qu’ils ne le « mangent » au dîner, nous aurions assisté, sans nul doute, à un cinquième mandat
    PS2: je parie, dès maintenant et bien que je ne possède point de boule de cristal, que, dès le 1er novembre au soir, les algériens « voteront » massivement pour la constitution de tebboune.

      A commencer par le vôtre...
      28 septembre 2020 - 17 h 29 min

      …de tube digestif, depuis que vous ressassez le même disque, vous allez en recevoir des royalties, dites donc !

    stop à la griserie des chants et des slogans !
    26 septembre 2020 - 15 h 50 min

    Je ne connais pas Monsieur Kaddour Naïmi mais il a toujours une analyse socio politique du pays très fine ! Je suis d’accord avec lui que le hirak non auto organisé, ne fera que continuer d’une manière désorganiser et sporadique à crier, à chanter, à danser, à lancer des youyous et c’est tout !

    Purée de merde 17 mois après le déclenchement du Hirak on n’a pas encore compris cela ! Il est urgent pour espérer récolter quelques fruits de la révolte citoyenne de trouver la meilleures solution d’encadrer le Hirak (je n’ai pas dit « diriger » le hirak) , l’aider à se fixer des perspectives politiques, l’aider à s’organiser un peu mieux sur le terrain de la constatation, lui suggérer des méthodes de lutte et de mobilisation autre que la derbouka et la zorna, car cela ne mène à rien et on le constate depuis le temps !

    Belveder
    26 septembre 2020 - 12 h 15 min

    De loin D accord avec vous..on baigne dans l ‘autogratulation d un peuple formidable «  » qui ramasse les détritus » apres chaque marche (mais bizarre ne le fais pas le reste de la semaine dans son evironnement) et on taxe depuis un An toute tentative de Dialogue et amorce de sortie de crise proposé par certains de «  »perdu d avance «  » et les initiateurs de «  »vendus » ».. et on demande au peuple de suivre comme un mouton pour des questions d embleme amazigh ou des pseudo opposant youtube

      Mosquée et el hhit !
      26 septembre 2020 - 16 h 58 min

      Voilà c’est ça !
      On ne va pas faire croire qu’on est les meilleurs en tout comme le fais le maroc ! de toutes les façons personne ne le croit !
      C’est juste les lobbies qui veulent l’arnaquer et justifier leur énorme salaire.
      La maladie de mes frères et soeurs c’est qu’ils ne parlent que d’ « infos » qui touchent à la religion : preuve de la véracité du Coran, preuve de l’islam, preuve de Dieu….
      Comme si Dieu tout-puissant avait besoin de l’aide d’un ignorant pour punir quelqu’un ou défendre une vérité !
      C’est pathétique toutes ces vidéos de « miracles du Coran » sur le net ! GRANDISSEZ UN PEU !
      y’a tant de sciences et disciplines qui nous aideraient beaucoup ! AU TRAVAIL !

        Belveder
        27 septembre 2020 - 12 h 34 min

        Non l islam n a rien a voir et il dit «  » chercher la science la ou elle se trouve » » et les savants ont été élelvés au rang superieur en islam bien avant les prophétes parfois…..l intérprétation des hommes est elle la bétise humaine. mais moi je ne faisais pas référence a l islam dans mon post..mais « la glorification depuis 1962 d un peuple AADHIMMM

          aveuglant
          27 septembre 2020 - 18 h 56 min

          Ce n’est pas contre l’ Islam mais contre leur compréhension de cette religion ah lalala

    Malik
    26 septembre 2020 - 10 h 18 min

    En Egypte ils ont raz le bol et commencent a bouger. Ca va commencer bientot chez nous puisque maintenant le Corona est fini. Vive le peuple algerien qui a horreur de la hogra et de la corruption.

      tabbal
      26 septembre 2020 - 16 h 50 min

      chante toujours la gloire du Roi lunaire mi6

      Thamourth
      26 septembre 2020 - 19 h 57 min

      Ton hirak enmène le chez tes commanditaires. (…)

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