Les Rothschild, Seillière et Schneider et la cabale financière de la prise d’Alger
Par Khaled Boulaziz et Kaerdin Zerrouati – «Ni historien ni écrivain, auteur de circonstances, je suis venu à l’écriture par la nécessité de l’histoire, par la bêtise et la cupidité humaines mais, surtout, parce que j’ai mal quand l’Algérie est malade.» (Mahrez Afroun, écrivain algérien). Charles X, roi de France (1757-1836) en quête d’un succès militaire pour améliorer sa «cote» de popularité en France, envoya plus de 450 navires, dont 103 de guerre, et 40 000 hommes avec artillerie en Algérie. Après trois semaines de siège et un bombardement intense, le dey d’Alger capitula le 5 juillet 1830. Le trésor de la Régence, évalué à 450 tonnes d’or, fut acheminé vers la France.
Ce sont les faits crus qui demandent une analyse profonde en premier afin de démonter la structure de cette cabale financière, nerf de guerre, d’une entreprise aussi colossale.
La banque de France fut créée le 18 janvier 1800 par un groupe de représentants de banques privées. En 1803, Napoléon Ier lui conféra le monopole d’émission des billets, c’est-à-dire le privilège exclusif d’émettre les billets de banque.
Depuis Bonaparte, qui donna à la France des institutions qui consacrèrent la victoire de la bourgeoisie, la Banque de France reçut le moyen de gouverner les gouvernements de façon directe et très simple.
Chaque gouvernement dépend des avances de la Banque de France, qui est un club de banques privées. Lorsqu’un gouvernement est pressenti, avant de se présenter devant le Parlement, il doit se présenter devant ce que l’on appelle le gouvernement de la Banque, c’est-à-dire le petit noyau des plus grands banquiers, les régents de la Banque de France parmi lesquels on comptait dans la période qui nous occupe les Rothschild, les Seillière et les Schneider qui étaient et sont encore les maîtres des finances de la France.
Juin 1815, Napoléon est battu à Waterloo. Cette défaite militaire, et capitale, marque secrètement le triomphe d’une coalition de banquiers internationaux dont les Rothschild établis en France et en Angleterre, qui viennent d’émerger sur la scène financière européenne, vont bientôt en prendre la tête.
Car à l’occasion de Waterloo, Nathan de Rothschild, établi à Londres pour le compte de son père Mayer-Anselme, allait réaliser un énorme coup en Bourse par lequel il allait devenir le premier actionnaire de fait de la Banque d’Angleterre.
Nathan créa volontairement une panique sur le marché boursier londonien, en faisant faussement croire à une victoire de Napoléon, ce qui impliquait que l’empereur prendrait Londres auquel cas les titres des dettes émis par le gouvernement anglais d’alors se seraient aussitôt écroulés avec lui. Le cours des obligations anglaises s’effondra sur cette rumeur, c’est alors que Nathan les racheta en sous-main massivement et à vil prix.
Le coup était prodigieux : Nathan de Rothschild venait d’acquérir «droit de propriété» sur une nation, en possédant la dette qu’elle émettait au public pour se financer. Il réalisait ainsi le rêve mammonesque de son vieux père Amschel : dominer les nations par la dette, l’usure et la spéculation ! C’était là le premier «coup» d’une longue série que ses descendants répliqueront sans faillir…
Les Rothschild avaient conquis le pouvoir temporel par le contrôle des finances et de la monnaie.
Dans les faits, le montage financier pour équiper l’expédition en vue de la prise d’Alger fut élaboré par un cartel de banquiers : les Rothschild, les Seillière et les Schneider. Cette opération financière fut garantie par la prise en aval du trésor de la Régence.
Après la chute d’Alger, les commissions furent prélevées, la majeure partie du trésor se volatilisa. Officiellement, une enquête fut ouverte. Mais elle ne déboucha sur rien. Dans cette affaire criminelle, les lobbies jouèrent un rôle très important. Le roi Charles X voulait renflouer les caisses de l’Etat, assouvir l’avidité de la bourgeoisie, avoir les moyens de corrompre ses opposants et manipuler l’opinion publique en faisant de la gestion de la guerre menée contre l’Algérie la principale préoccupation de l’Etat.
Dans la réalité, un plus d’un cinquième de la fortune de la Régence d’Alger fut accaparé par l’Etat français, le reste ira dans les caisses du cartel de banquiers qui ont armé l’expédition des 450 bateaux et des 40 000 soldats. Le pillage fut une source d’une extraordinaire fortune pour ces familles.
Sur le plan international, rien ne pouvait être fait sans l’entente avec l’Angleterre qui contrôlait le détroit de Gibraltar.
Les Anglais ont exigé une alliance contre la barbarie au nom de la suprématie des valeurs occidentales et l’instauration d’un commerce libre.
Talleyrand, ministre français des Affaires étrangères entre 1814 et 1815, appuyé par les Rothschild, organisa l’entente entre la France et l’Angleterre.
L’expédition marqua le début de la conquête et de la colonisation française de l’Algérie qui s’étendait sur 132 ans. La conquête coloniale déboucha aussi sur la dépossession massive des droits de propriété des habitants.
Dans un pays comme l’Algérie – où tout est jeune –, tous les mots doivent garder leur vertu. En particulier le mot Histoire ne doit pas signifier n’importe quoi, mais désigner un thème précis en rapport avec la terrible guerre et le grand génocide perpétrés par la France, depuis 1830. Sous peine de voir surgir de nos rangs des obnubilés louant dans notre pays les bienfaits du colonialisme.
Car la pensée révisionniste est en marche en Algérie en épousant partout les formes qui lui permettent de violer les jeunes consciences.
Le seul moyen de lui faire barrage, c’est de documenter d’une manière sérieuse, précise et une fois pour toutes la responsabilité totale de la République française dans le drame de la colonisation en Algérie. Cela n’est possible que dans la mesure où la nation sera elle-même dégagée des équivoques historiques dont un abus de langage voudrait l’envelopper. Ces équivoques ont été prévues justement pour faire glisser le peuple algérien dans l’absurde et le doute.
L’ennemi d’hier est celui d’aujourd’hui. Il est l’ennemi de toujours. Tapi dans l’ombre, il «servira» une oligarchie traîtresse ces dernières années dans le transfert dans le sens opposé d’énormes ressources financières du pays, dans un nouvel épisode de mains basses sur Alger.
K. B./K. Z.
(*) Les mêmes cabbales ont élu un certain Benjamin Stora, comme l’historien incontournable de l’Algérie, alors qu’on possède une stature du nom d’Afroun Mahrez.
Pour ces livres voir : https://www.goodreads.com/author/list/15861532.AFROUN_Mahrez
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