Deux hypothèses sur l’appel simultané de Macron à Tebboune et Mohammed VI
Par Houari A. – L’agence russe Sputnik s’est interrogée sur les raisons qui ont poussé le président français à appeler son homologue algérien et le roi du Maroc en même temps. Dans un article intitulé «Pourquoi Emmanuel Macron a-t-il appelé le même jour le Président Tebboune et le roi Mohammed VI ?» le média francophone estime que les appels effectués le 24 janvier dernier «suscitent plusieurs interprétations en matière de changements régionaux et internationaux». Il avance deux hypothèses et explique que ces entretiens «sont intervenus au lendemain de l’attaque menée samedi 23 janvier par l’armée sahraouie contre les Forces armées royales (FAR) marocaines stationnées au passage frontalier de Guergarate».
«Ainsi, se pose la question : en appelant le même jour Abdelmadjid Tebboune et le roi Mohammed VI, que cherchait à obtenir Emmanuel Macron de l’Algérie et du Maroc ?» s’est encore interrogé Sputnik qui cite un média marocain proche du Makhzen, selon lequel «le chef de l’Etat français aurait tenté une médiation entre Alger et Rabat afin de calmer la situation au Sahara Occidental». «Par ailleurs, a souligné l’agence de presse russe, les derniers bouleversements dans le monde arabe sous l’impulsion de Donald Trump laissent penser que le président [Macron] a également cherché à repositionner la France au Maghreb et en Afrique, à la lumière du nouveau contexte marqué par les accords de normalisation entre Israël, le Maroc, Bahreïn, les Emirats arabes unis et le Soudan.»
«Ainsi, il s’agit de se positionner sur l’échiquier maghrébin en particulier et africain en général», note Sputnik, en indiquant que «le fait est qu’avec une Libye qui n’arrive pas encore à sortir de la guerre civile, les deux partenaires majeurs qui restent à la France sont le Maroc et l’Algérie». «Si le Maroc a fait le choix de se positionner en arbitre des intérêts contradictoires, notamment entre Washington, Paris, Pékin, Tel-Aviv et les monarchies du Golfe pour devenir le hub de la Route de la soie chinoise vers l’Afrique, l’Algérie a intérêt à tirer également profit de cette situation», commente l’agence russe. «En effet, précise-t-elle, en tant qu’alliée stratégique de Moscou, elle a tout à gagner en s’érigeant également en arbitre des intérêts contradictoires sur son territoire notamment ceux des Etats-Unis et donc de l’Otan, de l’Europe, avec à sa tête la France, de la Russie et de la Chine».
H. A.
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