L’ambassadeur d’Algérie au Mali se confie sur l’affaire Guergarate et le Sahel

Chebihi ambassadeur d’Algérie
Boualem Chebihi reçu par le président de la transition Bah N'Daw. D. R.

Par Houari A. – L’ambassadeur d’Algérie à Bamako s’est exprimé sur de nombreuses questions d’actualité dans «des échanges détendus et informels» avec les journalistes, échanges repris par Mali Horizon qui, qualifiant l’Algérie de «grand voisin», note que cette dernière «ne cesse d’apporter son appui multiforme pour une plus grande stabilité dans notre pays [le Mali]». Boualem Chebihi a, de prime abord, mis en exergue les «interactions séculaires profondes et multiformes entre les populations respectives de la longue frontière commune» et «le poids de l’histoire a fait que les relations qu’entretiennent les deux pays sont toujours sous-tendues par une solidarité réciproque agissante entre les deux peuples».

L’ambassadeur a insisté sur le fait que «les Algériens n’oublient jamais le soutien actif du Mali à l’indépendance de l’Algérie», rappelant que si les deux Etats africains ont travaillé avec les autres pays africains pour parachever la décolonisation du continent, «il reste aujourd’hui à faire des efforts dans un sens, celui du Sahara Occidental». «Sur ce cas précis, il reste fort à faire pour permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination», a affirmé Boualem Chebihi, qui a fait part des inquiétudes de l’Algérie suite à la violation du cessez-le-feu par le Maroc. «Les derniers développements de Guergarate nous préoccupent», a-t-il affirmé.

Evoquant la crise malienne, l’ambassadeur a indiqué que l’Algérie «n’a pas ménagé sa solidarité à son voisin malien dans les moments de crise et de difficultés [et] mène les efforts de stabilisation des régions septentrionales du Mali secouées par des rébellions à différentes périodes de l’histoire du pays», a-t-il dit, avant de préciser que «dans le prolongement de son expérience dans la gestion des crises antérieures – accord de paix de Tamanrasset de 1991, pacte national de 1992 et accord d’Alger de 2006 –, l’Algérie a mené une médiation internationale en vue d’aboutir par le dialogue inclusif à une solution globale et définitive à la nouvelle rébellion qui a secoué ces régions depuis janvier 2012». «Cette nouvelle médiation a été couronnée par la conclusion de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger signé les 15 mai et le 20 juin 2015 à Bamako», a précisé Boualem Chebihi, qui estime que cet accord «préserve l’essentiel pour le Mali et offre aux Maliens le cadre idoine pour restaurer la paix et consolider la réconciliation dans le pays».

«C’est là une étape, certes, importante du processus de paix au Mali, mais cette étape n’est pas suffisante à elle seule [car] elle devra être consolidée, en toute bonne foi, par la mise en œuvre de l’accord», a néanmoins souligné l’ambassadeur, en passant en revue la «dense coopération bilatérale» et «le dialogue entre l’Algérie et le Mali régulièrement entretenu à différents niveaux» et qui a «largement contribué à conférer à la relation bilatérale une dimension stratégique, comme en témoignent les nombreuses visites échangées au plus haut niveau, les réunions assez régulières des mécanismes de coopération existants et le nombre d’accords de coopération sectorielle signés».

«L’Algérie est le premier pourvoyeur de bourses, outre les initiatives de solidarité politiques et humanitaires», a encore dit l’ambassadeur qui a également évoqué la coopération militaire et sécuritaire, «pierre angulaire de l’action sectorielle concrète entre les deux pays», et «l’effort en cours pour instaurer un partenariat élargi à d’autres créneaux mutuellement porteurs dans les domaines économique, commercial, scientifique et technique». «La coopération dans ces secteurs demeure modeste en dépit des potentialités avérées», a-t-il regretté.

«L’Algérie apporte tout son soutien à la transition en cours au Mali», a précisé l’ambassadeur, en ajoutant qu’elle «soutiendra d’autres pays et apportera son aide à [nos frères] au Sahel». «La solidarité de l’Algérie envers l’Afrique est un principe fondamental inscrit dans sa politique extérieure», a fait savoir le diplomate en mettant l’accent sur le fait qu’elle «assumera pleinement son rôle de leader sur le continent».

Pour rappel, l’ambassadeur d’Algérie à Bamako a été récemment choisi par le réseau panafricain Afrobaromètre parmi les 50 personnalités qui ont marqué l’année 2020 au Mali.

H. A.

Comment (9)

    Aures
    7 février 2021 - 12 h 06 min

    La faiblesse de l’Afrique vient de tous ces pays qui sont restés à la botte des puissances coloniales, incapables de quitter leurs maîtres esclavagistes qui poursuivent le pillage de leurs richesses à defaut de continuer à les enchaîner pour les déporter sur une nouvelle planète où les exploiter jusqu’à ce que mort s’en suive. L’ autres fléau est celui des pays africains qui sont dans un double jeu en faisant croire qu’ils sont africains alors qu’ils sont au service des ex-puissances coloniales pour saboter l’Afrique. Ils sont comme des chevaux de Troie dans cette grande famille africaine ou des judas à la table du prophète Aïssa. L’ Algérie ne doit plus perdre son temps avec les harkis de l ‘Afrique. Elle doit renforcer sa collaboration pour le développement avec les pays africains dont les choix sont sans aucune ambiguïté.
    Bien à vous.

    Anonyme3.
    4 février 2021 - 19 h 41 min

    Les africains et surtout lès musulmans ont tirés aucune leçon en invitant lès autres à venir pour lès détruire ,c’est stupide de croire que dès gens dépensent dès milliards de dollars et envoient des milliers de soldats pour aider dès pauvres misérables avec un sous sol riche .
    Tout ces peuples se sent jamais relevé et se relèveront jamais.
    le problème c’est que nous partageons avec eux une langue frontières qu’il faut sécurisé h24 et un roi de la zetla ennemi de l’ouest et dès ennemis de l’intérieur avec leurs alliés allant dès berberos extremistes au islamistes de Rashad et la chabaka de hicham aboud et cie.

    loklan
    4 février 2021 - 3 h 56 min

    « Le 16 juillet 2014, Bah N’Daw, ministre malien de la Défense, et son homologue français Jean-Yves Le Drian signent un accord de défense franco-malien à Bamako ». Ordre du président Malien de l’ époque ou Bah N’ Daw est il une marionnette de la france depuis lors et placé aujourd’ hui par eux ?… G5 Sahel ne sert plus a rien, fini et l’ Algérie grâce a sa nouvelle constitution qui permet à l’ armée de se déployer pour SES intérêts en dehors de ses frontières frontalières fera mieux que la france j’ en suis persuadé, que le G5 mise sur l’ Algérie et stop tout avec ce plan berkhane.

    Elephant Man
    3 février 2021 - 21 h 39 min

    L’Arnaque ! Depuis Serval puis Barkhane le terrorisme ne fait que croître et pulluler ….sans parler des autres bases étrangères présentes au Mali à nos frontières ….
    c’est du fēng shuī ?!

    Mouamar
    3 février 2021 - 18 h 39 min

    On peut tout dire de Gadafi et ses defaux – Mais il faut reconnaitre ses qualite’s aussi ! Il a toujours reconnu l’Integrite’ du Peuple Touareg, arme’ et entraine’ – et surtout nargue’ et les Egyptiens et tous les Arabes et les coloniaux Europeens. Son action sur le sarkozy Francais est UNE GUERRE SYMBOLIQUE, qu’il A GAGNE’ !
    Son assassinat a peut-etre quelque chose a voir avec la supression de toutes les FRONTIERES COLONIALES. D’ailleurs les islamistes n’avaient droit de cite’ que dans le vaste paradis d’allah ! Qui l’a vendu durant sa fuite vers la frontiere algerienne? (…)
    Au debut du mouvement de Kharata (travesti en « hirak »), un jeune Algerois a qui al-jazeera demandait de s’exprimer en Arabe « al fosha(oh la blague) », repond a la c… de journaleuse qui l’interrogeait par « Makach Menha al 3arbia hna ! »
    So, mon commentaire, de Docteur d’Etat, va essayer de s’exprimer a la hauteur de ce geni naturel et echantillon de 40 Millions de tels genis – je resume tout ceci donc a:
    MAKKACH MENHA !!!

    La relation de confiance est rompue.
    3 février 2021 - 16 h 55 min

    La relation de bon voisinages et sincère, qu’avaient les dirigeants algériens avec les honorables dirigeants maliens de l’époque.
    Pendant que l’Algérie était en train d’arracher son indépendance pour chassés les colonisateurs.
    Était une chose.
    Ce qui était vrai à l’époque ne les plus forcément aujourd’hui.
    Les dirigeants maliens d’autrefois ne sont pas comparables avec ceux d’aujourd’hui.
    Ces derniers, ont accueillis à bras ouverts les armées ennemis de l’Algérie à nos frontières.
    Ils ont fait venir nos souffres douleurs à nos portes.
    De ce fait, il est impossible que les dirigeants du Mali d’aujourd’hui soient nos amies ou même d’éventuelles alliés.
    Ils ne seront toutes au mieux que des simples voisins, à laquelle nous ne pourrons certainement pas faire confiance.
    Bien entendu nous savons faire la différence entre le peuple maliens et leurs dirigeants.
    Il ne faut certainement pas qu’ils s’imaginent pouvoir un jour compter sur nous en tant que pays amis.
    Ce qui est valable pour le Mali, l’est aussi pour les autres pays africains limitrophes où pas à l’Algérie.
    L’époque des effacement de dettes octroyer aux pays africains et les multiples aides offerts gracieusement est définitivement révolu.
    Demander aux pays occidentaux, notamment européens, pour qui vous dérouler facilement le tapis rouge, de subvenir à toutes vos demandes.
    L’Algérie reçoit de vous des coups de couteau dans le dos en récompense à largesses et compassion qu’elle vous a toujours offert gracieusement.

    Belveder
    3 février 2021 - 15 h 31 min

    La Durée de Vie d un OFFICIEL au Mali est de 6 mois avant le Prochain coup d état….donc…

    Anonyme
    3 février 2021 - 12 h 24 min

    N’oubliez surtout pas qu’Il faut absolument que les ressortissants maliens clandestins en Algérie retournent dans leur pays au Mali.

    Logique
    3 février 2021 - 11 h 22 min

    Le Mali c’est la France, autant allez en France pour parlé !?

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